Suite au massacre de huit militants maoïstes dans la région de région Khammam mardi 2 mars (voir notre article), le PCI(M) a lancé un mot d’ordre de grève générale armée (bandh) le 7 mars dans le Telangana, tandis que la guérilla menait une opération de représailles contre l’unité d’élite anti-naxal CoBRA (Commando Battalion for Resolute Action). Une centaine de commandos CoBRA participaient vendredi à une opération dans la région du Kistaram (district de Sukuma, état du Chhattisgarh) quand ils ont été pris à parti par les guérilleros. Trois commandos ont été tués et treize au blessés.

Un des 13 commandos blessés vendredi

Un des 13 commandos blessés vendredi

Huit maoïstes, dont cinq femmes, ont été tués dans une fusillade, mardi matin, à la frontière entre le Chhattisgarh et le Telangana. Les polices du Telangana et du Chhattisgarh avaient lancé une opération conjointe après avoir appris que le célèbre dirigeant maoïste, Hari Kishan, se trouvait dans les forêts de la région Khammam. Ce sont les Greyhounds, une force d’élite anti-maoïste créée par l’état de l’Andhra Pradesh, qui a dirigé l’opération qui était appuyée par des des hélicoptères. Parmi les personnes tuées il y a deux dirigeants maoïstes Hari Bhushan, mais aussi Veeraiah, alias Lachanna, le secrétaire du Comité régional de Venkatapuram du PCI(M).

Les dépouilles des maoïstes tués mardi

Les dépouilles des maoïstes tués mardi

Ce mardi, dans le village de Palkot, dans les environs de Gumla, une force conjointe de la CRPF et la police locale a lancé une opération dans ce qu’elle croyait être un refuge où se trouvait un haut responsable maoïste, Khudi Munda et son adjoint, Sanjay Yadav. Munda est resté introuvable mais les forces de sécurité ont repéré Yadav qui tentait de fuir. La version policière est qu’il ait ouvert le feu avant d’être tué, mais cette version est douteuse et il s’agit probablement d’une exécution pure et simple. Sanjay Yadav alias Mantriji alias Yatin était un résident du village de Purana Hindiya. Une forte prime avait été mise sur sa tête car il était recherché dans plusieurs dossiers d’attaques contres des policiers. Il commandait une zone de guérilla dans les districts de Simdega et de Gumla.

Le corps de Sanjay Yadav

Le corps de Sanjay Yadav

Le 9 février, un rassemblement a été organisé par un mouvement étudiant proche des maoïstes au sein de l’université Jawaharlal-Nehru (JNU) en mémoire d’un séparatiste indien du Cachemire. Afzal Guru avait été condamné à mort pour avoir été l’un des organisateurs de l’attentat qui a frappé le Parlement indien en 2001. Ses aveux ayant été recueillis sous la torture et sa pendaison en secret, le 9 février 2013, est le symbole des abus d’une loi antiterroriste, le Pota, mise en place en 2002 par les nationalistes hindous. Après les protestations d’un autre syndicat étudiant, lié aux nationalistes hindous au pouvoir, la JNU a demandé l’annulation du rassemblement quelques minutes avant son début. Sur place, la tension est montée entre les deux camps. Quelques jours après, le président élu de l’association des étudiants de la JNU, Kanhaiya Kumar, était arrêté pour «sédition».

Depuis lors, la capitale indienne est secouée par des manifestations en soutien au président de l’association des étudiants de l’université JNU, arrêté pour «sédition». Des centaines de professeurs de la plus prestigieuse fac indienne, bastion de la gauche, sont en grève. La situation pourrait s’envenimer alors que la détention du leader étudiant a été prolongée, et que des avocats nationalistes ont agressé le prévenu et des journalistes lors de l’audience au tribunal, mercredi passé.

Kanhaiya Kumar


Manifestation le 18 février

Kanhaiya Kumar
Manifestation le 18 février

Les policiers de la Special Task Force (STF) ont arrêté dimanche soir le commandant de zone maoïste du district de Samastipur, ainsi que deux autres militantes à la frontière du Muzaffarpur et du Sheohar. Le commandant de zone Lalbabu Sahni, alias « Bhaskarji », originaire de Sheohar, était un des maoïstes les recherchés de la police de l’état de l’Andhra Pradesh. Il a été précédemment emprisonné dans le Bihar, mais a été libéré sous caution l’an dernier et il était devenu de nouveau actif. Bhaskarji avait été arrêté avec un autre maoïste en novembre 2007 dans une maison de Nayatola (non loin de Patna) qui était en fait un arsenal de la guérilla contenant armes, explosifs, IED, grenades, etc..

Combattants maoïstes en Inde

Combattants maoïstes en Inde

Une combattante maoïste a été tuée jeudi lors d’une fusillade entre les forces de sécurité et la guérilla dans une jungle du district de Kalahandi. La force conjointe de ratissage comprenant des policiers et des paramilitaires du Groupe des opérations spéciales (SOG) et de lla Force volontaire du district (DVF). La rencontre, qui a eu lieu près de Supel, sur la rive de la rivière Sagada, a duré environ 25 minutes. Il s’agirait du détachement de guérilla dirigé par le commandant Nikhil. Les maoïstes se sont retirés dans la jungle, laissant sur le terrain de nombreuses affaires (dont 13 sacs, une arme, des chargeurs, des articles domestiques et du matériel de propagande) et surtout le corps d’une combattante. Neufs membres des forces de sécurité ont été légèrement blessés par balle.

La combattante tuée lors de la fusillade

La combattante tuée lors de la fusillade

Un professeur de l’Université Tilka Manjhi Bhagalpur, également connu sous le nom d’Université de Bhagalpur, a été arrêté en raison de présumés liens avec l’insurrection maoïste. La police du Bihar a arrêté le Dr Bilakshan Ravidas, qui est également responsable de la discipline au sein de l’Université. Le Dr. Ravidas est un savant Dalit réputé qui s’était présenté aux élections en tant que candidat indépendant.

Le Dr Bilakshan Ravidas

Le Dr Bilakshan Ravidas

Une force composée de militaires et paramilitaires (206e Bataillon Cobra, 150e Bataillon de CRPF, Reserve District Group) opérait dans la jungle de Chintagufa (district de Sukma) lorsqu’elle a accroché, près de Tekalpara, un groupe d’une dizaine de guérilleros maoïstes. Après une fusillade, les maoïstes ont pu éviter l’encerclement, mais dans l’opération de ratissage qui a suivi, les militaires ont trouvé un mort et un blessé. Le blessé capturé est Kunjam Linga, 22 ans, le commandant de la milice du comité régional maoïste du Jagargunda. Sa tête avait été mise à prix, notamment pour son rôle supposé dans une embuscade à Chintagufa qui avait coûté la vie en 2014 à 14 membres des forces de sécurité.

Dans un autre incident, un maoïste a été tué dans un échange de tirs entre une équipe du Reserve District Group et des guérilleros sur une colline boisée de Korli. Après un bref échange de tirs, les maoïstes ont disparus dans la jungle, laissant derrière eux le corps d’un des leurs et un fusil.

Combattants maoïstes

Combattants maoïstes

S. Bojji alias Anjanna, commandant de l’organisation locale de la guérilla maoïste à Charla, aurait été arrêté par la police dans un champ de piments à la périphérie de Battinapalli dans les premières heures de la journée de lundi. Bojji, qui est également membre du comité régional de Venkatapuram était activement recherché par les autorités indiennes qui avaient mis sa tête à prix.

Combattants maoïstes en Inde

Un commandant maoïste connu, Chirag Da alias Pramod alias Ram Chandra Mahto a été abattu samedi matin dans la zone forestière de Jamui Charkapaththar (état de Bihar). Chirag Da, qui était le membre du Purvi Bihar Paschimottar Jharkhand Special Area Committee du PCI(M), était recherché pour 20 dossiers dans le Bihar et plus de trois douzaines de cas dans le Jharkhand. Ces deux états offraient une prime importante pour sa capture. Toujours dans le Bihar, un sous-inspecteur adjoint de la police a été tué dans une fusillade avec des guérilleros lors d’une opération de ratissage dans le village de Lathiakoresi (district de Munger).

Chirag Da

Chirag Da