Un soldat de la CRPF a été tué et un autre blessé au cours d’une fusillade avec des guérilleros maoïstes ce mardi dans le district de Bijapur (Chhattisgarh). L’affrontement a eu lieu à proximité du village de Guttum, alors que les forces paramilitaires menaient une opération de ratissage dans la région. Une brigade du 168ème bataillon de la CRPF menait cette opération à Basaguda, situé à environ 450 kilomètres de Raipur, la capitale de l’état. Lorsque les soldats sont arrivés à proximité du village de Dimapur, des guérilleros ont ouvert le feu, blessant deux d’entre eux. Les maoïstes ont immédiatement battu en retraite. L’un des deux blessés est décédé lors de son transport en dehors de la jungle tandis que son collègue a été emmené par hélicoptère vers un hôpital de Raipur. Suite à ce combat, des forces additionnelles ont été dépêchées sur place, et une chasse à l’homme a été lancée pour retrouver les guérilleros.

Au moins un policier a été tué dans un combat entre des membres de la police du Jharkhand et des guérilleros dans le district de Khunti (Chhattisgarh). Il semblerait qu’un maoïste ait également été abattu, mais l’information n’a pas été confirmée.

Soldats de la CRPF en opération

Soldats de la CRPF en opération

Les forces de sécurité ont débusqué un camp maoïste après une longue fusillade dans le district de Kanker, dans le Chhattisgarh vendredi dernier. Les autorités ont déclaré qu’une brigade conjointe de la Border Security Force et de la police locale avait lancé une opération de ratissage après avoir été informé d’un rassemblement de guérilleros dans la région de Rampur. Lorsqu’ils se sont retrouvés nez à nez, les deux camps ont ouvert le feu. Après une heure de combat, les maoïstes ont battu en retraite, tirant profit de la dense forêt qu’ils connaissent comme leur poche, contrairement aux soldats. Ces derniers ont saisi des armes, des munitions, des chargeurs, des explosifs, des médicaments et des ustensiles de la vie quotidienne dans le campement. Les soldats auraient également vu des traces de sang, laissant croire à des blessés du côté de la guérilla.

Le district de Kanker, dans le Chhattisgarh

Depuis plusieurs mois, le SRI mène une campagne internationale pour exiger la libération des prisonniers membre du Communist Party of India (Maoist) ainsi que de tous les combattants de la guerre populaire en cours dans une Inde opprimées par trois ennemis, l’impérialisme, le féodalisme et la bourgeoisie locale. Dans son programme, le CPI(Maoist) a inscrit en première ligne la lutte pour la défense des droits fondamentaux des tribaux et des victimes des politiques capitalistes et ultra-libérales menées par les autorités indiennes, poussées dans le dos par les pays impérialistes du monde occidental. Ce 15 août, jour de commémoration de l’ « indépendance » de l’Inde, le SRI appelle à une journée internationale de mobilisation à l’égard de ces prisonniers, pour revendiquer leur libération, mais également un respect de leurs droits humains fondamentaux ainsi qu’une reconnaissance de leur statut de prisonniers politiques. Outre la soixantaine de membre du parti actuellement derrière les barreaux, le gouvernement Modi (BJP – parti nationaliste hindou) détient plus de 10.000 personnes accusées de liens avec la guérilla maoïste, ou simplement de « sédition » ou d’ « action contre les autorités étatiques ». La politique du gouvernement central en place depuis un an n’a fait que renforcer l’arsenal de lois visant à réprimer tout mouvement populaire et toutes les formes de dissidences. Cette journée est l’occasion de dénoncer ces politiques et d’exiger la libération de tous les prisonniers luttant pour la guerre populaire en Inde.

La solidarité est notre arme! Vive la solidarité internationale!

Affiche du SRI pour les prisonniers maoïste en Inde

Affiche du SRI pour les prisonniers maoïste en Inde

La police de la ville de Thiruvananthapuram, capitale du Kerala, a arrêté cinq prétendus sympathisants maoïstes tôt ce samedi matin, peu avant le début de la parade de célébration du jour de l’indépendance. Ils ont été interpellé à environ 200 mètres du Central Stadium, d’où le cortège devait démarrer. La police les a identifiés comme étant des militants du Njattuvela Samskarika Prvarthaka Sangham, une organisation culturelle présumée servir d’organisation de front pour les maoïstes dans l’état. Parmi eux, le secrétaire de l’organisation. Les autorités ont saisi plusieurs tracts en leur possession. Le commissaire adjoint a affirmé que la proximité entre l’endroit où ils ont été appréhendé et le lieu de départ du cortège laissait à penser qu’ils planifiaient de perturber le bon déroulement des festivités. Il a ajouté que les autorités pensaient qu’ils prévoyaient de distribuer des tracts parmi les spectateurs. Interpellé dans le cadre d’une mesure préventive, ils ont été libérés dès la fin de la parade.

Tracts saisis sur les prétendus sympathisants maoïstes

Tracts saisis sur les prétendus sympathisants maoïstes

Les quatre maoïstes qui menaient une grève de la faim au sein de la Central Prison de Coimbatore, Roopesh, Shyna, Anoop et Veeramani, ont annoncé qu’ils y mettaient un terme après que des écrivains et des militants de la société civile leur aient assuré qu’ils allaient prendre les choses en mains. Cela faisait 19 jours que Roopesh ne s’alimentait plus. Sa femme, Shyna, était en grève depuis trois jours, Anoop depuis neuf jours et Veeramani depuis quatre jour. Leur avocat, Mr Balamurugan a annoncé que leurs exigences étaient qu’ils soient traités en tant que prisonniers politiques, qu’ils ne soient pas poursuivis en vertu des lois antiterroristes telles que le National Security Act et le Unlawful Activities Prevention Act et que la police de l’état du Kerala rende publique la liste des plaintes déposées à l’encontre de Roopesh. Mr Balamurugan a affirmé que la police du Kerala publiait une accusation après l’autre pour que Roopesh soit à chaque fois ramené en détention au commissariat et a indiqué que ces deux derniers mois, le prisonnier avait passé 45 jours en détention provisoire. Après avoir reçu la lettre, signée entre autre par Arundhati Roy, Prabhat Patnaik, Meena Kandasamy et d’autres, et après que la fille aînée de Roopesh lui ait rendu visite, ils ont annoncé mettre un terme à leur action.

Une section locale du CPI(Maoist) de l’état d’Odisha a lancé un appel aux habitants pour qu’ils observent un ‘Black Day’ ce 15 août, jour de proclamation de l’indépendance de l’Inde pour dénoncer la répression policière à l’encontre des tribaux. Les guérilleros exigent également l’arrêt des opérations de ratissage dans les districts de Koraput, Rayagada et Malkangiri. Le secrétaire de la division Bansadhara-Ghumusara-Nabagali du parti, Umakant, a fait parvenir un courrier à plusieurs journalistes basés à Rayagada lundi, accusant les forces de sécurité de harceler les tribaux et de les arrêter pour de prétendus liens avec des actions attribuées à la guérilla maoïste. ‘Des centaines de tribaux sont impliqués dans des affaires factices. La police tue de nombreux tribaux dans des ‘faux’ combats et les qualifient ensuite de maoïstes. Nous appelons toute la population à observer un Black Day le 15 août’ affirme-t-il dans son courrier. Le dirigeant maoïste a également condamné le combat qui a eu lieu à Madaguda dans le district de Kandhamal le 26 juillet au cours duquel un couple est tombé sous les balles policières.

Opération policière dans l’Odisha

Opération policière dans l'Odisha

08/08/2015

Inde: Arrestations

La police du Bihar a déclaré avoir arrêté six prétendus maoïstes, parmi lesquels un commande de zone, dans deux régions différentes du district d’Aurangabad, soutenant qu’ils étaient prêts à commettre une grosse action destructive. Selon le commissaire, un homme aurait été identifié (Vijay), arrêté dans le village de Mali, tandis que les cinq autres ont été interpellé dans le village de Bamhauli. ‘Vijay est le commandant de la zone Koel-Sone et serait impliqué dans plusieurs actions attribuées à la guérilla maoïste. Parmi les autres arrêtés, trois viennent du district de Palamu, dans le Jharkhand, tandis que deux viennent du district d’Aurangabad’, a déclaré le commissaire. Tous les six sont suspectés d’avoir planifié l’exécution d’une vaste action et ont été longuement interrogés.

Vendredi, quatre guérilleros présumés ont été arrêtés dans une opération conjointe de ratissage dans le district de Bijapur, dans le Chhattisgarh. Trois cadres auraient été appréhendés aux alentours du commissariat de Basaguda, tandis qu’un autre aurait été interpellé à proximité du poste de police d’Usoor par une équipe conjointe des forces de sécurité. Des brigades conjointes de la CRPF, de la Special Task Force, de la Chhattisgarh Armed Force et de la police locale avaient été dispatchées dans différentes poches du Bijapur. Les hommes interpellés ont été identifiés comme étant Punem Suresh (30 ans), Punem Shankar (30 ans), Korsa Hunga (25 ans) et Renga Ramlu (35 ans). Selon la police locale, il seraient impliqués dans de multiples incidents de la guérilla, parmi lesquels des meurtres, tentatives de meurtres, pillage, etc., ajoutant que plusieurs mandats d’arrêt avait été délivrés à leur égard.

Le guérillero maoïste à la tête de l’organisation pour la division du Sud Bastar vient de publier un communiqué dans lequel il dénonce le gouvernement, la police et les médias qui ‘attisent les spéculations et cèdent à la propagande’ à propos d’une prétendue scission entre les dirigeants telougou et les cadres tribaux du Bastar au sein du parti. « Les médias sont trompés par la police et le gouvernement qui répandent des rumeurs concernant une division entre les dirigeants du CPI(Maoist) parlant le telougou et les tribaux du Bastar. Les habitants de l’Andhra Pradesh et du Telengana qui travaillent pour le parti ne sont-ils pas des citoyens de l’Inde? » a demandé Ganesh Uike, secrétaire du South Regional Committee du CPI(Maoist) dans ce communiqué de presse. « De nombreux dirigeants et cadres de notre parti, qui étaient originaires de zones en Andhra Pradesh et au Telengana ont sacrifié leurs vies en combattant pour les droits des tribaux du Bastar. Notre parti ne travaille en vertu des limites de castes, de principes, de religion, de secte et de région ». Uike a conclu son communiqué par ces mots: « Notre parti a connu de nombreux hauts et de nombreux bas depuis sa naissance. Que ce soit la Salwa Judum ou l’Operation Green Hunt. Mais le public révolutionnaire ne se laisse pas tromper par la fausse propagande et soutien le parti pour intensifier la guerre populaire ».

Calicot maoïste dans le Bastar

Calicot maoïste dans le Bastar

Dans le but de booster les opérations de contre-insurrections dans les régions les plus touchées par la guérilla maoïste de l’état du Chhattisgarh, le gouvernement central a donné son accord au déploiement de 5000 soldats supplémentaires appartenant à l’Indo-Tibetan Border Police (ITBP) spécialement entraînés à la guérilla dans les zones montagneuses. Des fonctionnaires ont affirmé que cinq bataillons de la force de contrôle active à la frontière Sino-indienne prendraient bientôt position dans les districts du Bastar, de Narayanpur, de Rajnandgaon et de Kondagaon. Avec ceux-ci, le déploiement total de forces de sécurité centrales, y compris de la CRPF et de la Border Security Force atteindront le chiffre de 40.000 hommes dans l’état.

Kobad Ghandy, a plus de 60 ans et est un membre du Politburo. Il a été arrêté à Delhi en 2009. Il était chargé des publications du parti et écrivaient des éditoriaux sous le pseudonyme de ‘Azad’. Il est accusé par les autorités d’être impliqué dans des activités anti-nationales et d’être un membre actif de la guérilla dans diverses régions du pays. Il est également accusé de travailler à l’instauration d’une base urbaine du parti à Delhi. Incarcéré en vertu du Unlawful Activities Prevention Act, il aurait pu être condamné à la peine de mort ou à la prison à perpétuité. Mais en 2012, la Supreme Court a abandonné les charges de terrorisme contre lui, faute de preuves. Il est néanmoins toujours en prison, accusé dans diverses autres affaires. Il est malade, souffrant d’un cancer sévère, mais les autorités pénitentiaires lui refusent régulièrement les soins nécessaires à son état, lequel se détériore de jours en jours. Il est donc toujours détenu à la Tihar Jail de Delhi, laquelle est composée de neuf quartiers distincts.

Il a écrit cette lettre à la mi-juin, néanmoins, elle n’a été rendue publique que plusieurs semaines plus tard. Il nous semble important, à quelques jours de notre journée internationale de soutien aux prisonniers politiques indiens, de vous en proposer la traduction, d’autant plus qu’elle souligne l’importance de notre mobilisation.

Lire la lettre ici.

Kobad Ghandy

Kobad Ghandy