Les quatre maoïstes qui menaient une grève de la faim au sein de la Central Prison de Coimbatore, Roopesh, Shyna, Anoop et Veeramani, ont annoncé qu’ils y mettaient un terme après que des écrivains et des militants de la société civile leur aient assuré qu’ils allaient prendre les choses en mains. Cela faisait 19 jours que Roopesh ne s’alimentait plus. Sa femme, Shyna, était en grève depuis trois jours, Anoop depuis neuf jours et Veeramani depuis quatre jour. Leur avocat, Mr Balamurugan a annoncé que leurs exigences étaient qu’ils soient traités en tant que prisonniers politiques, qu’ils ne soient pas poursuivis en vertu des lois antiterroristes telles que le National Security Act et le Unlawful Activities Prevention Act et que la police de l’état du Kerala rende publique la liste des plaintes déposées à l’encontre de Roopesh. Mr Balamurugan a affirmé que la police du Kerala publiait une accusation après l’autre pour que Roopesh soit à chaque fois ramené en détention au commissariat et a indiqué que ces deux derniers mois, le prisonnier avait passé 45 jours en détention provisoire. Après avoir reçu la lettre, signée entre autre par Arundhati Roy, Prabhat Patnaik, Meena Kandasamy et d’autres, et après que la fille aînée de Roopesh lui ait rendu visite, ils ont annoncé mettre un terme à leur action.

Une section locale du CPI(Maoist) de l’état d’Odisha a lancé un appel aux habitants pour qu’ils observent un ‘Black Day’ ce 15 août, jour de proclamation de l’indépendance de l’Inde pour dénoncer la répression policière à l’encontre des tribaux. Les guérilleros exigent également l’arrêt des opérations de ratissage dans les districts de Koraput, Rayagada et Malkangiri. Le secrétaire de la division Bansadhara-Ghumusara-Nabagali du parti, Umakant, a fait parvenir un courrier à plusieurs journalistes basés à Rayagada lundi, accusant les forces de sécurité de harceler les tribaux et de les arrêter pour de prétendus liens avec des actions attribuées à la guérilla maoïste. ‘Des centaines de tribaux sont impliqués dans des affaires factices. La police tue de nombreux tribaux dans des ‘faux’ combats et les qualifient ensuite de maoïstes. Nous appelons toute la population à observer un Black Day le 15 août’ affirme-t-il dans son courrier. Le dirigeant maoïste a également condamné le combat qui a eu lieu à Madaguda dans le district de Kandhamal le 26 juillet au cours duquel un couple est tombé sous les balles policières.

Opération policière dans l’Odisha

Opération policière dans l'Odisha

08/08/2015

Inde: Arrestations

La police du Bihar a déclaré avoir arrêté six prétendus maoïstes, parmi lesquels un commande de zone, dans deux régions différentes du district d’Aurangabad, soutenant qu’ils étaient prêts à commettre une grosse action destructive. Selon le commissaire, un homme aurait été identifié (Vijay), arrêté dans le village de Mali, tandis que les cinq autres ont été interpellé dans le village de Bamhauli. ‘Vijay est le commandant de la zone Koel-Sone et serait impliqué dans plusieurs actions attribuées à la guérilla maoïste. Parmi les autres arrêtés, trois viennent du district de Palamu, dans le Jharkhand, tandis que deux viennent du district d’Aurangabad’, a déclaré le commissaire. Tous les six sont suspectés d’avoir planifié l’exécution d’une vaste action et ont été longuement interrogés.

Vendredi, quatre guérilleros présumés ont été arrêtés dans une opération conjointe de ratissage dans le district de Bijapur, dans le Chhattisgarh. Trois cadres auraient été appréhendés aux alentours du commissariat de Basaguda, tandis qu’un autre aurait été interpellé à proximité du poste de police d’Usoor par une équipe conjointe des forces de sécurité. Des brigades conjointes de la CRPF, de la Special Task Force, de la Chhattisgarh Armed Force et de la police locale avaient été dispatchées dans différentes poches du Bijapur. Les hommes interpellés ont été identifiés comme étant Punem Suresh (30 ans), Punem Shankar (30 ans), Korsa Hunga (25 ans) et Renga Ramlu (35 ans). Selon la police locale, il seraient impliqués dans de multiples incidents de la guérilla, parmi lesquels des meurtres, tentatives de meurtres, pillage, etc., ajoutant que plusieurs mandats d’arrêt avait été délivrés à leur égard.

Le guérillero maoïste à la tête de l’organisation pour la division du Sud Bastar vient de publier un communiqué dans lequel il dénonce le gouvernement, la police et les médias qui ‘attisent les spéculations et cèdent à la propagande’ à propos d’une prétendue scission entre les dirigeants telougou et les cadres tribaux du Bastar au sein du parti. « Les médias sont trompés par la police et le gouvernement qui répandent des rumeurs concernant une division entre les dirigeants du CPI(Maoist) parlant le telougou et les tribaux du Bastar. Les habitants de l’Andhra Pradesh et du Telengana qui travaillent pour le parti ne sont-ils pas des citoyens de l’Inde? » a demandé Ganesh Uike, secrétaire du South Regional Committee du CPI(Maoist) dans ce communiqué de presse. « De nombreux dirigeants et cadres de notre parti, qui étaient originaires de zones en Andhra Pradesh et au Telengana ont sacrifié leurs vies en combattant pour les droits des tribaux du Bastar. Notre parti ne travaille en vertu des limites de castes, de principes, de religion, de secte et de région ». Uike a conclu son communiqué par ces mots: « Notre parti a connu de nombreux hauts et de nombreux bas depuis sa naissance. Que ce soit la Salwa Judum ou l’Operation Green Hunt. Mais le public révolutionnaire ne se laisse pas tromper par la fausse propagande et soutien le parti pour intensifier la guerre populaire ».

Calicot maoïste dans le Bastar

Calicot maoïste dans le Bastar

Dans le but de booster les opérations de contre-insurrections dans les régions les plus touchées par la guérilla maoïste de l’état du Chhattisgarh, le gouvernement central a donné son accord au déploiement de 5000 soldats supplémentaires appartenant à l’Indo-Tibetan Border Police (ITBP) spécialement entraînés à la guérilla dans les zones montagneuses. Des fonctionnaires ont affirmé que cinq bataillons de la force de contrôle active à la frontière Sino-indienne prendraient bientôt position dans les districts du Bastar, de Narayanpur, de Rajnandgaon et de Kondagaon. Avec ceux-ci, le déploiement total de forces de sécurité centrales, y compris de la CRPF et de la Border Security Force atteindront le chiffre de 40.000 hommes dans l’état.

Kobad Ghandy, a plus de 60 ans et est un membre du Politburo. Il a été arrêté à Delhi en 2009. Il était chargé des publications du parti et écrivaient des éditoriaux sous le pseudonyme de ‘Azad’. Il est accusé par les autorités d’être impliqué dans des activités anti-nationales et d’être un membre actif de la guérilla dans diverses régions du pays. Il est également accusé de travailler à l’instauration d’une base urbaine du parti à Delhi. Incarcéré en vertu du Unlawful Activities Prevention Act, il aurait pu être condamné à la peine de mort ou à la prison à perpétuité. Mais en 2012, la Supreme Court a abandonné les charges de terrorisme contre lui, faute de preuves. Il est néanmoins toujours en prison, accusé dans diverses autres affaires. Il est malade, souffrant d’un cancer sévère, mais les autorités pénitentiaires lui refusent régulièrement les soins nécessaires à son état, lequel se détériore de jours en jours. Il est donc toujours détenu à la Tihar Jail de Delhi, laquelle est composée de neuf quartiers distincts.

Il a écrit cette lettre à la mi-juin, néanmoins, elle n’a été rendue publique que plusieurs semaines plus tard. Il nous semble important, à quelques jours de notre journée internationale de soutien aux prisonniers politiques indiens, de vous en proposer la traduction, d’autant plus qu’elle souligne l’importance de notre mobilisation.

Lire la lettre ici.

Kobad Ghandy

Kobad Ghandy

Les forces de sécurité ont démantelé un campement maoïste suite à une fusillade avec des guérilleros et ont découvert des armes dans le district de Ranjnandgaon (Chhattisgarh) ce dimanche. Le combat entre une équipe conjointe de membres du personnel de sécurité et la guérilla a eu lieu dans les collines à proximité du village de Madanwada. Sur base de renseignements précis les informant d’un rassemblement de guérilleros à l’occasion de la semaine de commémoration aux martyrs maoïstes, une équipe composée de membres de la Special Task Force, de la Indo Tibetan Border Police (ITBP) et de la police locale, a été dispatchée pour une opération de ratissage à travers la la zone. S’en est suivie une violente fusillade de plus de trente minutes, à l’issue de laquelle les maoïstes ont battu en retraite. A l’issue du combat, en fouillant les lieux, les soldats ont découvert un fusil 303, quatre chargeurs, un pistolet, 12 sacs, des munitions, un appareil photos, des feuilles de polyéthylène, des ustensiles, des médicaments, et de la littérature maoïste.

Violent combat entre guérilleros et soldats

Violent combat entre guérilleros et soldats

Roopesh (40 ans), président du comité zonal des Western Ghats (Tamil Nadu) du CPI(Maoist) a été arrêté début mai à Karumathampatti, sur la route entre Coimbatore et Avinashi en compagnie de quatre autres camarades. Refusant de collaborer avec les autorités, il a été placé en détention provisoire à la prison de Coimbatore (Tamil Nadu). Samedi, il a été emmené au commissariat de Kollam pour comparaître devant un tribunal. Il y a entamé une grève de la faim pour dénoncer le fait de ne pas être traité en tant que prisonnier politique et de se voir refuser les droits qu’il devrait avoir en tant que tel. Mercredi, les autorités l’ont transféré à la prison de Coimbatore (Tamil Nadu), la police ne souhaitant pas prolonger sa détention au poste. Il exige que les autorités considèrent les maoïstes comme des prisonniers politiques et non des terroristes. Lorsqu’elles lui ont demandé s’il voulait communiquer quoi que ce soit au juge, il a affirmé qu’il n’avait pas reçu la chance de déposer plainte devant le Coimbatore District Collector afin d’exiger que soit supprimé la plainte à son encontre en vertu du UAPA. Alors qu’il sortait du tribunal, il a scandé des slogans revendiquant l’annulation des lois draconiennes telles que le NSA et le UAPA. Il avait été envoyé en détention provisoire à Kollam avec l’accord des autorités pénitentiaires de la prison de Coimbatore afin que soient examinés d’éventuelles connexion entre lui et deux autres présumés maoïstes arrêtés plus tôt.

Deux prétendus maoïstes ont été abattus et quatre autres arrêtés dans deux différents combats avec la police dans la région du Bastar dans le Chhattisgarh ce mercredi. ‘Un guérillero a été tué et sept autres arrêtés, dont quatre femmes, suite à un combat avec des équipes de la police à proximité du village de Nihadi dans le district de Dantewada mercredi. Le face à face a eu lieu alors que les maoïstes célèbrent cette semaine quelques jours de commémoration à l’égard de leurs camarades martyrs morts au combat. Un autre guérillero a été abattu dans un autre combat entre des maoïstes et un équipe de la Special Task Force dans le district de Sukma’, a déclaré l’inspecteur général de police du Bastar. Toujours selon le même homme ‘Nous avons reçu un corps en uniforme maoïste et une arme en provenance du lieu de combat dans le Dantewada. Pour le second, lequel est toujours en cours, un fusil 3.3 a été retrouvé à côté d’un corps en uniforme également’.

Hier, les autorités indiennes ont procédé à l’exécution de Yakub Memon, principal accusé des attentats de Bombay en 1993 et condamné à mort pour avoir soutenu, assisté et exécuté les attentats. Condamné à mort pour ‘association de malfaiteurs’, les autorités l’accusaient d’avoir géré le financement des actions, la formation de quinze jeunes qui auraient été envoyés au Pakistan pour y apprendre le maniement des armes, d’avoir acheté les véhicules et les explosifs utilisés. Après avoir épuisé toutes les procédures d’appel, il a donc été mis à mort hier.

Mercredi, des dizaines de personnes s’étaient rassemblées devant la gare de Dadar à Mumbai (ex-Bombay) pour dénoncer la condamnation à mort de Yakub Memon. Cette manifestation a été violemment réprimée par la police, laquelle a procédé à l’arrestation de 28 personnes avant de boucler la zone et d’empêcher tout futur rassemblement. Les manifestants étaient principalement des membres du Committee for Protection of Democratic Rights (CPDR), association régulièrement visée par des actions policières, notamment pour ses prétendus liens avec la guérilla maoïste. Parmi les personnes arrêtées mercredi, des journalistes, des militants, mais également plusieurs avocats – 14 hommes et 14 femmes. Tous ont été détenus pour ‘réunion illégale’ quelques heures avant d’être relâchés au compte-goutte.

Arrestation d’une militante contre la peine de mort

Arrestation d'une militante contre la peine de mort