Chhatradhar Mahato, un des membres principaux du People’s Committee Against Police Atrocities et cinq de ses camarades ont été condamnés ce mardi à la prison à perpétuité par un tribunal du Bengale occidental. Mahalo, Sukhsanti Baske, Sambhu Soren et Sagun Murmu ont été condamné par le juge du tribunal du West Midnapore en vertu du Unlawful Activities Prévention Act, l’une des lois anti-terroriste indienne. Ils étaient également poursuivis pour divers délits punis par le Code Pénal, tels que le meurtre, la conspiration criminelle, guerre contre l’état et divers autres sections du Arms Act et du Explosives Act. Les deux autres personnes, Raja Sarkhel et Prasun Chatterjee, aussi membre du PCAPA ont également été condamné à la perpétuité, mais pour sédition, et non en vertu de l’UAPA.
Chhatradhar Mahato, président et membre fondateur du People’s Committee Against Police Atrocities, a été arrêté le 26 septembre 2009 dans une opération menée par la police du Bengale occidental dans le village de Birkar, à proximité de Lalgarh. Cette arrestation s’est déroulée en violation des lois indiennes, l’homme ayant été interpellé par des policiers déguisés en journalistes et dépourvus de mandat d’arrêt.
Chhatradhar Mahato, militant pour la défense des Adivasis, a créé le PCAPA en novembre 2008 suite à l’attaque de Salboni. A la tête de ce mouvement populaire, Mahato, qui n’est pas lui-même issu d’une population tribale, entendait lutter contre les violence de la police et des paramilitaires à l’encontre de la population principalement aborigène de la région. Dès sa création, l’organisation fut cataloguée par les autorités comme étant une organisation de front de la guérilla maoïste, entraînant une répression de ses membres et de toutes ses actions.
A l’annonce du verdict, sa femme a immédiatement annoncé l’intention de son mari de faire appel de ce dernier. Elle a ajouté: « Ils avaient organisé un mouvement contre les atrocités perpétrées à l’encontre des tribaux. La ministre en chef actuelle du Bengale occidentale, Mamata Banerjee (qui était alors dans l’opposition) les soutenait. Mais dès son arrivée au pouvoir, tous ceux qui étaient à la tête du mouvement ont été qualifiés de ‘anti-nationaux’ et arrêtés ».