Une brigade maoïste a fait exploser un bâtiment officiel à Padia, dans le district de Malkangiri (Odisha) tôt mercredi matin. Un groupe de guérilleros armés a fait irruption dans la ville à l’aube et ont forcé l’entrée du building. Il y ont mis le feu avant de déclencher de puissants explosifs causant d’énormes dégâts à la structure de l’immeuble. De nombreux documents et d’importants rapports officiels ont été détruits dans l’incendie. Sur les lieux, les autorités ont retrouvé une affiche déclarant que la brigade avait organisé cette attaque en représailles à la ‘rencontre’ entre les forces de sécurité et des guérilleros en septembre dernier au cours de laquelle treize maoïstes avaient été tués. Sur l’affiche se trouvait également un message exigeant l’arrêt des opérations de contre-guérilla et le retrait de la Border Security Force de la région.

Près d’une quarantaine de prisonniers maoïstes incarcérés à la prison de haute sécurité d’Hazaribag (Jharkhand) ont entamé une grève de la faim jeudi dernier pour dénoncer le manque de soins de santé pour les prisonniers. Selon eux, les détenus malades ne sont pas correctement pris en charge. Ce mouvement fait suite au décès de Daso Mahato le 22 décembre dernier. Victime d’une attaque dans sa cellule, il a d’abord été suivi à l’hôpital de la prison avant d’être transféré à l’hôpital d’Hazaribag puis à celui de Ranchi où il est mort. Les prisonniers maoïstes affirment que c’est la négligence des autorités pénitentiaires qui est la cause de la mort de Mahato et qu’une grève de la faim à l’intérieur de la prison est leur seule alternative pour se faire entendre.

Deux soldats du Commando-60 ont été blessés dans une fusillade avec une brigade de guérilleros dans la banlieue du village de Rengawahi, dans le sud de l’état du Gadchiroli en début de semaine. Les membres du C-60 se dirigeaient vers le village après avoir appris qu’un groupe assez important de maoïstes se trouvait à proximité. Cela faisait déjà quatre jours que les forces de sécurité ratissaient la région. Le soldat en tête de l’équipe a été blessé d’une balle dans la jambe tandis que le commandant de l’unité s’st blessé à l’épaule en chutant durant l’échange de tirs.

Plus de mille étudiants issus de diverses organisations de gauche s’étaient rassemblés ce jeudi pour dénoncer l’arrestation d’une diplomate indienne aux Etats-Unis et les mesures de sécurité déployées devant le consulat américain de Calcutta suite à cette arrestation. Ils ont dénoncé les dispositions sécuritaires excessives et inutiles prises par le gouvernement indien à l’égard de la délégation américaine et ont exigé qu’elles soient immédiatement levées. Brandissant des calicots, les étudiants ont marché à travers le centre-ville avant que le cortège ne soit interrompu par les forces de l’ordre. Plus de cent étudiants ont été interpellés. Les organisations estudiantines ont réagi à cette vague d’arrestations: ‘Au lieu d’agir contre les impérialistes américains, le gouvernement de l’état a lâché sa police contre d’infortunés étudiants’.

Près de 6000 soldats de la force centrale paramilitaire SSB (Sashastra Seema Bal) seront bientôt déployés dans deux états pour y mener des opérations de contre-guérilla. Jusqu’en 2011, la SSB était déployée au Chhattisgarh où elle lutte contre la guérilla maoïste. Actuellement, trois de ses bataillons sont déployés dans le Bihar et le Jharkhand avec d’autres forces centrales telles que la CRPF, la BSF (Border Security Force) et l’ITBP (Indo-Tibetan Border Police). Selon plusieurs sources, la SSB va déléguer six bataillons, soit 6000 hommes, supplémentaires pour organiser des offensives dans le Bengale occidental et le Jharkhand.

Dans une déclaration audio rendue publique en début de semaine, une section locale du CPI(maoïste) a revendiqué plusieurs actions menées ces dernières semaines dans le district de Malkangiri (Chhattisgarh). La guérilla affirme avoir tué deux membres de conseils villageois pour avoir fourni des informations à la police. Elle ajoute également avoir abattu un entrepreneur impliqué dans les travaux de construction de commissariats, de prisons et de maisons pour les policiers pour le gouvernement. Enfin, les maoïstes déclarent avoir incendié deux bus car ceux-ci étaient utilisés pour le transport de matériel et de nourriture vers les camps de la Border Security Force dans le district.

Samedi, les autorités ont envoyé une équipe de la Bomb Detection and Disposal Squad à Halewada (district de Gadchiroli, Maharashtra) après avoir été informées de la présence de deux bombes. La guérilla les avait placées à 200 mètres de distance, l’une à proximité du poste de police, l’autre à l’intérieur du village, à un endroit régulièrement utilisé par la police comme lieu stratégique. Alors que les soldats avaient pratiquement désamorcé la première, celle-ci a explosé. Quatre personnes, dont un sous-inspecteur de police, ont été blessées.

La police du Jharkhand a annoncé jeudi avoir saisi plus de 12 IED dans le district de Latehar. Les explosifs avaient été placés dans la jungle de Patki, à environ 130 kilomètres de Ranchi, la capitale de l’état. C’est dans la même région que les guérilleros maoïstes ont fait exploser une jeep de l’armée mercredi dernier, blessant quatre soldats.

Le département de l’intérieur de l’état du Kerala vient d’approuver le renforcement des mesures de sécurité de 16 commissariats des districts du nord de l’état. Ces postes de police ont été qualifiés de vulnérables et les autorités viennent de décider d’y investir pour contrer la guérilla. L’argent débloqué sera consacré à la fortifications des bâtiments, à la construction de murs d’enceinte pourvus de meurtrières, à la construction de barricade et à ériger des clotures en barbelés. En outre, les autorités sont en train de former un effectif de 300 soldats qui seront affectés à la contre-révolution. Enfin, cent gardes issus de la population tribale et dont le salaire journalier sera de 500 roupies (6 euros), vont être envoyés sur le terrain.

En novembre 2011, le dirigeant maoïste Molagula Koteswar Rao, alias Kishenji, a été abattu par les forces de sécurité. La version officielle présente une mort au combat, mais diverses enquêtes ont révélé qu’il aurait été capturé 24 heures avant la prétendue fusillade et que son corps portait des traces de torture. Hier soir, Samir Bisuras, un médecin retraité de 65 ans a été arrêté pour avoir été son docteur. Biswas était entré dans la clandestinité en août 2010 après qu’il ait été accusé par les autorités d’avoir fourni des soins à Kishenji ainsi qu’à d’autres guérilleros dans les forêts et d’avoir gardé contact avec eux. Hier soir, la police a effectué une descente dans la maison d’un de ses parents où il se trouvait. Elle a en outre saisi de nombreux documents.