Le Cineklub anti-impérialiste organise son premier ciné-débat le vendredi 7 novembre dès 18H30 à la Chapelle (36 rue Danielle Casanova, Toulouse) à l’occasion de la projection du film « To kill a war machine » d’Hannan Majid et Richard York du Rainbow Collective. Le film retrace la mobilisation autour de Palestine Action, une campagne d’action directe britannique contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems fondée en 2020. Celle-ci fait face à une sévère répression, avec sa classification comme « organisation terroriste » en juillet 2025 et des dizaines de personnes en détention provisoire suite à leur participation à des actions de Palestine Action. Cette soirée sera également l’occasion de soutenir les prisonnières de la cause palestinienne actuellement en grève de la faim dans le cadre de cet engagement contre l’industrie de l’armement et sa participation active au génocide en Palestine (voir notre article).

Lundi 3 novembre, Prisoners For Palestine annonce que Heba Muraisi est la troisième prisonnière pro-palestinienne à se joindre à la grève de la faim tournante et collective (voir notre article). Accusée d’avoir causé des dommages au plus grand fabricant d’armes israélien Elbit Systems dans le cadre de l’affaire des Filton 24, elle risque jusqu’à deux ans de détention provisoire avant son procès, ce qui dépasse largement la durée maximale de six mois prévue pour la détention préventive. D’origine yéménite et dont la famille vit à Gaza, elle a souvent été prise pour cible par les autorités pénitentiaires et placée à l’isolement pour avoir manifesté son soutien à la Palestine. Collectivement, les grévistes de la faim réclament leur libération sous caution, le droit à un procès équitable, l’accès au courrier et la levée de l’interdiction de Palestine Action.

Dimanche 2 novembre à la prison de Bronzefield, Qesser Zuhrah (à gauche sur la photo) et Amu Gib ont refusé de s’alimenter. Ce sont les deux premières personnes mobilisées du groupe « Prisonniers pour la Palestine » qui commencent une grève de la faim tournante. Celle-ci débute à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 qui a acté le soutien britannique au projet sioniste. Iels protestent contre leur détention provisoire dans le cadre de l’affaire dite des Filton 24 (voir notre article) et une autre action de Palestine Action, les mauvais traitements qu’iels subissent en prison et revendiquent plusieurs choses, dont le droit à un procès équitable et l’abandon de toutes les charges liées au « terrorisme ». Cette mobilisation débute deux semaines avant l’ouverture du premier procès des Filton 24, le 17 novembre. Iels sont poursuivi·es suite à une action contre une usine du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems organisée par Palestine Action, une campagne qui a été depuis désignée comme « organisation terroriste » (voir notre article). Au total, 33 prisonnier·es de la cause palestinienne sont actuellement en détention provisoire au Royaume-Uni.

Dans un communiqué publié depuis la prison de Bronzefield, annonçant le début de sa grève de la faim, Qesser a déclaré : « Pendant quinze mois, nous, prisonnier·es pour la Palestine, avons mis à l’épreuve ce “système judiciaire”. Pendant quinze mois, nous avons vu Elbit Systems, l’entité sioniste, et notre gouvernement bafouer la justice et prolonger notre incarcération, exigeant que nous renoncions à notre cause en échange de notre liberté. Aujourd’hui, nous sommes contraints de confronter ceux qui refusent de nous regarder en face avec le fondement même de l’humanité qu’ils nient reconnaître en nous : notre vie et notre droit à la vie. »

Du 24 novembre au 12 décembre prochain, l’Anarchist Black Cross (ABC) de Bristol organise un mois de solidarité pour Taylor. Homme transgenre issu de la classe ouvrière, il a passé 14 ans en prison puis s’est suicidé en juillet 2022 après des années de négligence et de désespoir. Taylor était un camarade apprécié de l’ABC, membre du Comité d’Organisation des Travailleurs Incarcérés (IWOC) et membre d’un réseau international de résistance aux brutalités du système carcéral. L’enquête sur la mort de Taylor débutera le 24 novembre 2025. À cette occasion, un appel à l’action et la solidarité a été lancé afin de soutenir la lutte des prisonniers (voir ici).

En juillet 2025, Moiz Ibrahim a été arrêté et emprisonné dans le cadre de l’affaire dite des 24 de Filton, ces activistes accusés d’avoir partiellement détruit une usine du principal fabricant d’armes israélien Elbit System à Filton (voir notre article). Depuis, les visites de sa mère lui sont interdites et il ne peut pas appeler plusieurs de ses proches. Face à cette situation, ses soutiens appellent à se mobiliser en écrivant un email à l’administration pénitentiaire (voir ici).

La justice britannique a mis fin le vendredi 26 septembre aux poursuites contre le rappeur irlandais Mo Chara, qui était accusé d’« infraction terroriste » pour avoir arboré un drapeau du Hesbollah lors d’un concert en 2024 (voir notre article). Lors de son inculpation, une erreur technique s’est produite rendant cette dernière illégale. Le juge de la cour criminelle de Woolwich a déclaré : « la procédure a été engagée illégalement et est donc nulle, Monsieur O’Hanna vous êtes libre de partir », des cris de joie ont alors éclaté parmi les soutiens du rappeur.

À Whitehall, une manifestation de 300 personnes a été organisée par le Mouvement mondial pour Gaza afin d’exiger la protection de la flottille et protester contre la proscription de l’action palestinienne. Scotland Yard avait imposé des conditions pour garder les routes ouvertes et éviter de graves perturbations. Les forces de l’ordre estiment que ces conditions n’ont pas été respectées et ont donc réprimé le cortège, entrainant des affrontements entre manifestants et les agents. Au total, 40 personnes ont été interpellées, 6 « pour agressions contre des policiers », les 34 autres  pour « violation de conditions ».

Ce 20 septembre au Royaume-Uni, le procès des militants kurdes accusés d’être membres du PKK a débuté par une audience préliminaire à la Cour pénale centrale d’Old Bailey, l’une des plus hautes cours de sécurité de la capitale Londres. Dans ce pays, le PKK est toujours classé comme une « organisation terroriste ». Le procès principal devrait s’ouvrir devant un jury en janvier 2026. Par ailleurs, le tribunal tiendra des audiences préparatoires les 7 novembre et 12 décembre 2025. Le matin du 27 novembre dernier, des centaines de policiers britanniques ont perquisitionné les domiciles de nombreux militants kurdes et du Centre communautaire kurde de Londres, tandis que sept militants kurdes ont été arrêtés et poursuivis.

Prisonnière de la cause palestinienne dans le cadre de l’affaire dite des 24 de Filton (voir notre article), Heba a reçu le 16 septembre dernier l’ordre de retirer son keffieh. Elle n’a plus le droit de le porter, même dans sa cellule. Comme seule raison, l’administration pénitentiaire a affirmé que ce n’était pas autorisé et que la même règle s’appliquerait à toutes les détenues. De la même manière, elle a également contraint Qesser (également poursuivie dans l’affaire des 24 de Filton – à droite sur la photo) à retirer son keffieh, menaçant d’annuler sa visite si elle refusait de le retirer. À son retour en cellule, Qesser a constaté que tous ses hijabs à motif keffieh ont été confisqués, la laissant sans rien pour la prière.

Apparue dans la nuit de dimanche 7 à lundi 8 septembre, l’artiste Banksy a choisi la façade de la Cour royale de justice de Londres pour sa dernière œuvre. Elle représentait un juge attaquant avec un marteau un manifestant à terre. Cela fait référence aux plus de 800 personnes arrêtées samedi dernier pour avoir manifesté leur soutien à Palestine Action, une organisation récemment classée « terroriste » dans le pays (voir notre article). Les autorités l’ont d’abord caché avec des palissades avant de l’effacer ce mercredi 10 septembre.