Peu après le levé du soleil, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de nombreuses villes d u pays pour exiger la chute du gouvernement syrien. Depuis la mi-mars, le mouvement de contestation enfle, et la répression par les autorités suit la même courbe. Selon certains observateurs, plus de 2200 personnes seraient décédées en Syrie au cours de ces cinq derniers mois. Et ce matin, le scénario s’set une nouvelle fois répété. Les forces de sécurité ont tiré dans les différends rassemblements, faisant au moins sept morts. De nombreuses personnes ont également été blessées au cours de ces opérations de dispersion. Hier, les forces de sécurité ont également conduit de nombreux raids dans plusieurs villes, faisant 17 morts et des douzaines de blessés. Par ailleurs, les forces de sécurité se sont également déployées autour de la ville de Homs (un des berceau du mouvement). Au cours de leur manoeuvre d’encerclement, elles y ont coupé les télécommunications alors que de nombreux appels à la manifestation avaient été lancés via les réseaux sociaux.

Mardi et mercredi ont à nouveau été le cadre d’une violente répression à travers la Syrie. Six personnes ont été tuées par des tirs des forces de sécurité à Homs et à Talbiseh. Un septième homme serait mort sous la torture après avoir été arrêté il y a une semaine à Khan Shehoun. En deux jours, les autorités ont procédé à plus de 140 arrestations à Harasta, après avoir bouclé cette ville industrielle située au nord-ouest de la capitale.

Hier, comme tous les vendredis depuis la mi-mars, les opposants au régime syrien avaient lancé un appel à la mobilisation à travers le pays. Des dizaines de milliers de personnes sont à nouveau descendues dans les rues de Deraa (sud), de Qamechli (nord-est), de Deir Ezzor (est), de Homs (centre),… Elles s’étaient rassemblées pour réclamer la chute du régime ainsi que pour rendre hommage aux manifestations de dimanche à Hama où plus d’une centaine de personnes ont été tuées par les autorités. Celles-ci ont une fois encore violemment réprimé les rassemblements d’hier. Quinze personnes ont été tuées durant la journée, et sept pendant la nuit. 2038 personnes auraient été tuées par les forces gouvernementales depuis le début du soulèvement.

Ce samedi, plusieurs centaines de chars et de véhicules militaires de l’armée syrienne se sont déployés à Deir Ezzor et autour de Homs.

Depuis plusieurs semaines, la ville d’Hama (centre) est le théâtre d’énormes manifestations rassemblant régulièrement plus de 500.000 personnes contre le pouvoir. Dans la nuit, les chars de l’armée sont entrés dans la ville avant de lancer leur assaut, faisant 95 tués dans l’attaque. D’autres villes du pays ont également été la cible de telles attaques aujourd’hui. Les derniers chiffres font état de 121 morts et de dizaines de blessés.

Les forces de sécurité syrienne ont effectué un raid sur la ville de Kanaker (sud-ouest) après y avoir coupé l’électricité et les lignes de communication. Quatre tanks et un bulldozer sont entrés dans le centre, alors que quatorze autres tanks l’encerclaient. La population, qui poursuit sa lutte depuis plus de quatre mois, a tenté d’empêcher l’avancée des véhicules en brûlant des pneus sur la route et en leur jetant des projectiles. Au moins huit opposants ont été tués lors de ces affrontements, et plusieurs autres blessés. 250 personnes ont également été arrêtées.

Plus d’un million de manifestants sont descendus dans les rues ce vendredi. Les forces de sécurité ont encore une fois usé de leurs armes. Dans la seule ville de Damas, les tirs ont fait neufs morts : six dans le quartier de Qaboune et trois dans celui de Roukn Eddine. Au total, une quinzaine de personnes ont perdu la vie au cours de cette énième journée de manifestations dans plusieurs villes syriennes.

Depuis le début des manifestations à la mi-mars, la répression du régime aurait fait quelque 1.600 morts. L’opposition syrienne a dédié les manifestations de vendredi aux milliers de personnes arrêtées depuis le début du mouvement de protestation. Environ 15.000 seraient toujours détenues.

La répression se poursuivait dimanche 3 juillet, après les manifestations les plus importantes depuis le début de la contestation, il y a quatre mois. Vendredi, ils étaient un demi-million à réclamer le départ du président Bachar Al Assad à Damas, Homs, Hama, Idleb et dans de nombreuses autres villes du pays lors de « la plus grande manifestation anti-régime » depuis le début de la contestation le 15 mars. L’armée a intensifié dimanche 3 juillet sa répression dans le nord-ouest du pays, procédant à de nouvelles arrestations et déployant des troupes dans le centre de la ville de Hama, un des noyaux de la contestation.

Comme tous les vendredis depuis de nombreuses semaines, les militants pour la démocratie avaient appelé à une journée de manifestation dans toutes les villes majeures de Syrie. Comme tous les vendredis, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour exiger la chute du régime en place. D’après les militants sur place, la mobilisation d’hier est la plus importante depuis le début du mouvement de contestation. Ils étaient entre autres 500.000 à Hama et 100.000 à Homs. Et comme tous les vendredis, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles pour disperser les foules. Un premier bilan fait état de onze morts et d’au moins douze blessés parmi les manifestants. En outre, la police a à nouveau procédé à un grand nombre d’arrestations.

Les forces de l’ordre ont ouvert le feu vendredi pour disperser plusieurs manifestations à travers la Syrie. A Kessoua, près de Damas, la manifestation est partie après la prière hebdomadaire: les manifestants ont défilé quelques minutes, avant que les forces de sécurité ouvrent le feu pour les disperser, tuant cinq personnes et en blessant six. Les forces de police ont également ouvert le feu sur des rassemblements dans différents quartiers de Homs (centre), faisant trois morts et une vingtaine de blessés. A Damas, cinq personnes ont par ailleurs été tuées et 25 blessées dans le quartier de Barzeh. Les forces de sécurité ont dispersé une manifestation appelant à la chute du régime, faisant d?abord usage de gaz lacrymogène, avant de tirer. Les forces de sécurité menaient dans la soirée des perquisitions maison par maison, procédant à des dizaines d’arrestations Un couvre-feu a été décrété.

Ce vendredi, les forces syriennes ont à nouveau fait usage de la force pour disperser plusieurs manifestations à Banias (ouest), à Homs (centre), à Deraa (sud) et à Jableh (ouest). A Banias, les militaires ont tiré de manière intensive sur la foule, allant jusqu’à pourchasser les manifestants dans les ruelles pour les disperser. Il y a eu de nombreuses victimes mais aucun bilan n’a encore pu être communiqué. Toute la journée dans ce quatre villes, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au régime et solidaires des villes assiégées.

Répression à Banias

Répression à Banias