La Chambre criminelle près de la Cour d’appel de Gafsa a renvoyé l’affaire du procès en appel de syndicalistes poursuivis à la suite du mouvement de protestation sociale dans la région minière de Gafsa au 3 février 2009, ‘afin de permettre la présence de l’un des prévenus empêché pour raisons de santé, suite à une maladie constatée antérieurement à son arrestation‘. Il s’agit de Bechir Laabidi, un des dirigeants condamnés à dix ans de prison, actuellement hospitalisé à Tunis pour cause de tuberculose.

Dans ce procès d’appel, les inculpés partent renforcés par le soutien de leur organisation, la puissante centrale syndicale Union Générale des Travailleurs Tunisien (UGTT), qui est revenu sur les sanctions qui ont gelé leurs statuts antérieurs de responsables régionaux. C’est en cette qualité qu’ils vont être jugés. Cette nouvelle donne va peser de tout son poids sur la suite du procès dans un système politique dont les rapports avec le syndicat ont souvent constitué le principal atout pour sa stabilité. Ce procès en appel fait suite à des condamnations de première instance allant jusqu’à dix ans de prison lors du procès du 11 décembre 2008 et qui a été entaché de graves irrégularités. Sur un total de 38 inculpés, le tribunal avait relaxé cinq prévenus et condamné deux autres par défaut, trente-trois des prévenus ont été jugés coupables ‘d’entente criminelle portant atteinte aux personnes et aux biens’ et ‘rébellion armée’, lors des violences ayant nécessité un déploiement de l’armée après la mort par balles le 6 juin d’un manifestant à Redeyef, près de Gafsa.

La Cour a refusé de donner suite aux demandes de mise en liberté présentées par certains avocats, 21 prévenus comparaissant en état d’arrestation. Des observateurs syndicalistes et avocats de France, d’Algérie et du Maroc étaient présents à l’ouverture du procès en appel mardi 13.