Avec les progrès de la reconnaissance automatique des images, il sera simple pour la police de reconnaître un suspect ou une victime à partir de ses tatouages, en les comparant à ceux contenus dans une base de données. En France, la société Safran y travaille déjà au sein de sa filiale Morpho, grâce à une technologie acquise auprès de l’Université du Michigan. Le logiciel utilise des caractéristiques telles que la couleur, la forme et la texture pour faciliter l’identification automatique des individus en comparant un tatouage avec des banques d’images stockées dans les bases de données de la police.
Mais il y a plus : aux États-Unis le National Institute for Standards and Technology (NIST) travaille main dans la main avec le FBI pour mettre en œuvre, non seulement une identification des individus à partir de leurs tatouages, mais aussi un profilage psychologique de la personne en fonction des tatouages qu’elle a choisi. Le principe consisterait par exemple à déterminer les symboles de certains groupes ou courant de pensée pour profiler l’individu. Aux USA, un adulte sur 5 est tatoué. Plus la base de données sera riche et finement renseignée, plus les algorithmes d’apprentissage-machine pourront être performants et précis.
Le NIST avait déjà organisé l’an dernier un concours de reconnaissance de tatouages (Tatt-C), en fournissant aux 19 organisations participantes (dont 8 entreprises privées) un échantillon de quelques 15;000 tatouages renseignés, la plupart issus de photos de prisonniers prises sans leur consentement. Mais il s’apprête à lancer une seconde phase en interne, dit d’évaluation (Tatt-E), basée sur 100.000 photos fournies par la police et l’administration pénitentiaire.
Tatouage de prison (USA)