Les responsables de la police fédérale et de la Sûreté de l’Etat ont été entendus ce mercredi par la Commission de l’Intérieur de la Chambre. Il faut envisager le phénomène dans un cadre plus large qui doit inclure des actions administratives et juridiques visant le financement des organisations radicales, a souligné l’administrateur-général de la Sûreté de l’Etat, Alain Winants. Si la Belgique, à l’instar d’autres pays voisins, se donnait la possibilité d’interdire des associations, elle enverrait un signal international clair, estime le patron de la Sûreté qui voit dans cette mesures une série d’avantages: plus grande facilité de s’attaquer au financement de ces organisations et clarté pour d’autres acteurs, qu’il s’agisse des pouvoirs locaux, de personnes privées ou des parents.
Le directeur « criminalité contre les personnes » de la police fédérale, Claude Fontaine, a appelé à une « politique de déradicalisation », impliquant aussi l’éducation, l’emploi et le logement. « Le salafisme fait surtout appel aux personnes qui sont dans une situation défavorisée », a-t-il souligné. L’interdiction pourrait rendre l’organisation visée plus attirante, a déclaré le directeur Sécurité et Prévention du SPF Intérieur-, radicaliser ses membres, attirer sur elle l’attention de groupes étrangers et la contraindre à la clandestinité.