Au petit matin du 27 décembre un engin explosif a explosé à la Direction de la Gendarmerie située au carrefour entre les rues Rosas et Teatinos, dans le centre de Santiago. L’engin était composé pour moitié d’explosif industriel et artisanal (ANFO), et était à effet dirigé (pour que l’onde de choc se concentre à l’intérieur du bâtiment). L’action, qui ciblait l’administration pénitentiaire, a été revendiquée par « La vengeance noire ». Lire le communiqué Le jour d’après, deux cocktails Molotov ont été lancé sur sur le « Centre de réinsertion sociale » de la Gendarmerie à Recoleta.

Comme presque tous les 28 jours depuis le début de la grève nationale, des manifestants masqués ont affrontés les forces anrti-émeutes (ESMAD) dans les rues de la capitale Bogota. Les manifestants ont levé des barricades face à la police qui utilisait des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des blindés. A Suba, la situation est restée tendue jusqu’à avant minuit sur l’Avenida Ciudad de Cali, où les Esmad sont restés au milieu de la rue, dispersant avec des jets d’eau et de gaz les manifestants qui leur faisaient face, leur jetant des pierres et autres projectiles. Le système de transport public Transmilenio a été touché. Il y a eu aussi des émeutes à Medellín ce mardi près de l’Université d’Antioquia.

Le 4 juillet 1991, un détachement de militaires luttant contre la guérilla maoïste du PCP-SL ont massacré 15 personnes dans la communauté indigène quechuablante de Santa Bárbara, dans les Andes péruviennes. Les soldats n’ont pas seulement fusillé ces personnes, dont plusieurs jeunes enfants, mais les ont également déchiquetées à la dynamite afin de faire disparaître leurs corps. 30 ans après, une commission a pu retrouver les restes des victimes et une cérémonie a été organisé dans la localité.

Les opération contre le PCP-SL se poursuivent. Une opération combinée armée/police, baptisée Cristal 2021, dans la localité de La Victoria, a permis  l’arrestation de Cristian Samaniego, alias le camarade « Cris » ou « Daniel ». Des équipements comme des émetteurs-récepteurs radio destinés à la guérilla ont été saisi. Il y a deux semaine, un dépôt d’explosifs et de munitions appartenant à la guérilla a été découvert dans la municipalité de Santo Domingo de Acobamba.

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L’Assemblée législative de la province de Chubut a approuvé mercredi, à Rawson, le projet de « diversification productive » du Plateau central. Ce vote permettra l’extraction en grand d’argent, de cuivre et de plomb dans les départements de Telsen et Gastre. Ce vote a été effectué par surprise parce qu’il aurait dû avoir lieu le lendemain. Les manifestants opposés à ces grands projets miniers avaient commencé à se rassembler devant l’Assemblée législative de Rawson, la capitale du Chubut. Ces manifestations ont débouché sur des affrontements avec les forces de l’ordre:  les policiers ont tiré des balles en caoutchouc pour disperser la foule.

Ce mercredi 1er décembre, la Police nationale du Pérou a fait état de la capture de Cristian Samaniego Herrera, alias « Cris » ou « Daniel » le 15 novembre dans le district de La Victoria. Cette arrestation a eu lieu dans le cadre de l’opération « Cristal 2021 », menée par Direction antiterroriste de la police et les Forces armées. Cristian Samaniego Herrera est accusé d’avoir organisé l’approvisionnement de la guérilla maoïste du PCP en matériel de communication dans la région Vraem.

 

La commune de Calcahualco est située dans la zone montagneuse centrale de l’état de Veracruz. Lundi, ses habitants s’étaient présentés à la mairie pour protester contre des engagements non tenus relatifs aux services publics (eau et éclairage) et aux dédommagements. Il leur avait été expliqué qu’ils ne seraient reçus que mercredi. Or, ce jour-là, hier donc, ils sont arrivés très tôt… pour s’entendre dire qu’ils ne seraient pas reçus. Indignés, ils ont dévasté les locaux municipaux et incendié deux voitures de police stationnée devant le bâtiment.

Des affrontements ont eu lieu à Mexico à l’occasion de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes alors que des milliers de personnes ont défilé pour condamner la violence sexiste. La grande marche dans la capitale, l’une des nombreuses à travers le Mexique, a traversé l’emblématique Paseo de la Reforma. Les monuments et certains magasins le long du parcours étaient entourés de clôtures métalliques et de policières pour éviter d’être attaqués, mais cela n’a pas empêché certains manifestantes cagoulées de casser des vitres et des arrêts de bus. Sur la place Zócalo, des affrontements ont eu lieu avec la police qui entourait le Palais national, siège du gouvernement et résidence du président. Le Mexique est l’un des pays les plus violents à l’égard des femmes, avec plus de 10 meurtres par jour. Les féminicides continuent d’augmenter avec 842 cas signalés entre janvier et octobre de cette année, soit une augmentation de 4,9% par rapport à la même période en 2020..

Des heurts ont aussi eu lieu à Istanbul où des manifestantes dénonçaient aussi le retrait de la Turquie d’un traité international protégeant les femmes, la Convention d’Istanbul, accusé par le pouvoir d’encourager l’homosexualité et de menacer la structure familiale traditionnelle. Les manifestantes ont été accueillies par des tirs de gaz lacrymogènes au moment où elles tentaient de franchir les barricades de police. En Turquie, ce sont 345 femmes qui ont été tuées depuis début 2021, contre 410 en 2020.

arrestation à Istanbul

 

Des affrontements ont eu lieu mardi et mercredi dans les quartiers entourant le Portail des Amériques, au sud-ouest de Bogotá, en raison d’une nouvelle journée de manifestations antigouvernementales. C’est un nouvel épisode de cette longue lutte qui a commencé le 28 avril. Jusqu’à  mercredi matin, des unités antiémeutes (Esmad) et la police métropolitaine de Bogotá a essayé de contenir les jeunes manifestants qui se trouvaient sur l’Avenida Ciudad de Cali, à la hauteur de l’Avenida Villavicencio. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des arroseuses. Les protestations, blocages et troubles ultérieurs ont également touché les transports publics. Le 23 novembre, plusieurs manifestations ont été organisées dans la capitale en commémoration des deux ans écoulés depuis la mort de Dilan Cruz Medina. Celui-ci avait été abattu par un capitaine de police lors de la grève nationale de 2019.

Vendredi 19 novembre, Santiago a, comme chaque semaine, été le théâtre d’affrontements entre police et manifestants. La première ligne se charge de mettre le feu aux barricades, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. A la veille d’une élection présidentielle très indécise, une frange radicale des manifestants s’est mobilisée pour réclamer la libération de plusieurs dizaines de prisonniers. Des jeunes interpellés en octobre 2019 au plus fort de la révolte sociale que les autorités chiliennes ne veulent toujours pas libérer.

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Le 29 octobre, des policiers du BOPE (Bataillon d’opérations spéciales) ont assassiné Gedeon José Duque et Rafael Gasparini Tedesco dans la région de Nova Mutum, dans des zones envahies par la police militaire. Celle-ci mène une opération d’expulsion de 700 familles malgré deux décisions de la Cour suprême qui a interdit toutes les expulsions et opérations dans les bidonvilles pendant la pandémie de covid-19. Gedeon et Rafael, militants de la Ligue des Paysans Pauvres, se battaient avec des centaines de familles paysannes pour un bout de terre pour survivre. L’opération d’expulsion a été menée principalement par la police militaire, mais aussi par la force de sécurité nationale et de dizaines de pistoleros au service des grands propriétaires terriens. Les familles expulsées sont entassées dans des conditions insalubres dans une école, sans eau ni nourriture, elles sont soumises à des fouilles humiliantes, des passages à tabac, des menaces, des intimidations. Les forces répressives ont détruit les habitations et volé le bétail et les biens des paysans . Une bonne partie des familles n’ont pas été retirées de leurs parcelles, elles ont continué et continuent de résister. L’assassinat de Gedeon et Rafael s’ajoute aux autres, qui, au cours des deux derniers mois seulement, ont fait sept victimes sur les mêmes terres.

Gedeon José Duque

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