Des affrontements ont eu lieu à Mexico à l’occasion de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes alors que des milliers de personnes ont défilé pour condamner la violence sexiste. La grande marche dans la capitale, l’une des nombreuses à travers le Mexique, a traversé l’emblématique Paseo de la Reforma. Les monuments et certains magasins le long du parcours étaient entourés de clôtures métalliques et de policières pour éviter d’être attaqués, mais cela n’a pas empêché certains manifestantes cagoulées de casser des vitres et des arrêts de bus. Sur la place Zócalo, des affrontements ont eu lieu avec la police qui entourait le Palais national, siège du gouvernement et résidence du président. Le Mexique est l’un des pays les plus violents à l’égard des femmes, avec plus de 10 meurtres par jour. Les féminicides continuent d’augmenter avec 842 cas signalés entre janvier et octobre de cette année, soit une augmentation de 4,9% par rapport à la même période en 2020..

Des heurts ont aussi eu lieu à Istanbul où des manifestantes dénonçaient aussi le retrait de la Turquie d’un traité international protégeant les femmes, la Convention d’Istanbul, accusé par le pouvoir d’encourager l’homosexualité et de menacer la structure familiale traditionnelle. Les manifestantes ont été accueillies par des tirs de gaz lacrymogènes au moment où elles tentaient de franchir les barricades de police. En Turquie, ce sont 345 femmes qui ont été tuées depuis début 2021, contre 410 en 2020.

arrestation à Istanbul

 

Des affrontements ont eu lieu mardi et mercredi dans les quartiers entourant le Portail des Amériques, au sud-ouest de Bogotá, en raison d’une nouvelle journée de manifestations antigouvernementales. C’est un nouvel épisode de cette longue lutte qui a commencé le 28 avril. Jusqu’à  mercredi matin, des unités antiémeutes (Esmad) et la police métropolitaine de Bogotá a essayé de contenir les jeunes manifestants qui se trouvaient sur l’Avenida Ciudad de Cali, à la hauteur de l’Avenida Villavicencio. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des arroseuses. Les protestations, blocages et troubles ultérieurs ont également touché les transports publics. Le 23 novembre, plusieurs manifestations ont été organisées dans la capitale en commémoration des deux ans écoulés depuis la mort de Dilan Cruz Medina. Celui-ci avait été abattu par un capitaine de police lors de la grève nationale de 2019.

Vendredi 19 novembre, Santiago a, comme chaque semaine, été le théâtre d’affrontements entre police et manifestants. La première ligne se charge de mettre le feu aux barricades, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. A la veille d’une élection présidentielle très indécise, une frange radicale des manifestants s’est mobilisée pour réclamer la libération de plusieurs dizaines de prisonniers. Des jeunes interpellés en octobre 2019 au plus fort de la révolte sociale que les autorités chiliennes ne veulent toujours pas libérer.

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Le 29 octobre, des policiers du BOPE (Bataillon d’opérations spéciales) ont assassiné Gedeon José Duque et Rafael Gasparini Tedesco dans la région de Nova Mutum, dans des zones envahies par la police militaire. Celle-ci mène une opération d’expulsion de 700 familles malgré deux décisions de la Cour suprême qui a interdit toutes les expulsions et opérations dans les bidonvilles pendant la pandémie de covid-19. Gedeon et Rafael, militants de la Ligue des Paysans Pauvres, se battaient avec des centaines de familles paysannes pour un bout de terre pour survivre. L’opération d’expulsion a été menée principalement par la police militaire, mais aussi par la force de sécurité nationale et de dizaines de pistoleros au service des grands propriétaires terriens. Les familles expulsées sont entassées dans des conditions insalubres dans une école, sans eau ni nourriture, elles sont soumises à des fouilles humiliantes, des passages à tabac, des menaces, des intimidations. Les forces répressives ont détruit les habitations et volé le bétail et les biens des paysans . Une bonne partie des familles n’ont pas été retirées de leurs parcelles, elles ont continué et continuent de résister. L’assassinat de Gedeon et Rafael s’ajoute aux autres, qui, au cours des deux derniers mois seulement, ont fait sept victimes sur les mêmes terres.

Gedeon José Duque

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Vers 10h30 hier jeudi, environ 300 personnes mal-logées, furieuses de n’être pas reçus par les responsables de l’Institut provincial du développement urbain et du logement (IPDUV) à Resistencia (Chaco) et ont envahi le siège de celui-ci. Elles se sont affrontées aux policiers qui tentaient de les en empêcher (en blessant trois d’entre eux) et ont causé des dommages à la façade et à l’intérieur des installations, ainsi qu’à des voitures en stationnement. Des renfort de forces de sécurité sont intervenus.

 

Tôt dans la journée, des policiers et soldats ont arrêté deux Mapuche à bord d’un véhicule présenté comme volé, sur une route de la région du Biobio. Ce contrôle de circulation se faisait dans le cadre de l’état d’urgence ordonné par le gouvernement du président Sebastian Piñera depuis le 12 octobre dans quatre provinces du Biobío et dans la région voisine de La Araucania. Les deux régions sont engagées dans un conflit historique entre le peuple mapuche et l’État, auquel les autochtones réclament leurs terres ancestrales qui ont été cédées à des entreprises forestières et des grands propriétaires fonciers. L’arrestation a provoqué l’indignation d’un autre groupe de Mapuches qui manifestaient non loin contre la militarisation de cette zone. Ils ont tenté de libérer les deux hommes, ce qui a conduit à une confrontation au cours de laquelle deux Mapuches ont été tués par balles, trois blessés et trois arrêtés.

Etat de siège au pays Mapuche

La compagnie minière Antamina a dû suspendre ses activités en raison de la grève illimitée, du barrage routier et des manifestations violentes dans le district d’Aquia (Áncash). Le 29 octobre, des manifestants opposés aux projets miniers ont attaqué la porte d’entrée de Puerto Punta Lobitos à Antamina, s’affrontant à la police et aux agents de sécurité. Quelques heures plus tard – aux premières heures du samedi 30 – ils ont incendié un camion-citerne d’eau potable sur les routes d’accès à la mine. Antamina est le principal producteur de zinc et de cuivre du pays, elle est détenue par Glencore et BHP Billiton.

Mercredi 20 octobre, le tribunal de Melipilla, une ville de la banlieue de Santiago a condamné l’anarchiste Pablo Bahamondes Ortiz, « Oso », à 15 ans et 1 jour de prison. Oso avait été arrêté avec Herny Mendez (détenu dans l’ancien pénitencier de Santiago) et Hugo Moraga (libre, après un procès qui l’a condamné à 3 ans), le 8 septembre 2018, alors qu’ils se trouvaient dans un véhicule. Cette arrestation avait été menée dans le cadre d’une enquête sur un attentat à l’explosif qui a eu lieu en avril 2017, contre la Legal Aid Corporation de Melipilla et pour lequel le parquet demande 13 ans de prison. La police avait trouvé dans le véhicule 6 fusils de chasse, un revolver et leurs munitions, pour le transport desquels le Procureur avait requis 23 ans,

Des manifestations ont eu lieu ce lundi dans la capitale chilienne pour célébrer le deuxième anniversaire du déclenchement du grand mouvement de protestation sociale. Des heurts entre manifestants et policiers et d’autres incidents ont été enregistrés dans les rues du centre-ville. Des dizaines de manifestants ont incendié des barricades dans l’Alameda, l’avenue principale de la capitale avant d’être dispersés dans les rues voisines par la police.

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Des manifestants indigènes empêchaient depuis le 4 octobre le passage des camions de la Compagnie guatémaltèque de nickel (CGN), une filiale du groupe minier suisse Solway. Les forces antiémeutes les ont chargé sur une route de la ville d’El Estor, à quelque 155 km au nord-est de la capitale. Elles ont également usé de gaz lacrymogène. Cette répression a fait plusieurs blessés, dont quelques journalistes. Les manifestants affirment que la compagnie minière continue à opérer malgré une décision de justice contre elle l’année dernière.

En juin 2020 en effet, la Cour constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire du pays, a provisoirement suspendu les opérations de la CGN suite à une demande des communautés autochtones. La Cour a précisé que le gouvernement a ignoré la Convention de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la consultation préalable des populations locales, en plus de ne pas se conformer à une étude d’impact environnemental de l’ensemble de la zone, pour laquelle il a ordonné la réalisation d’un référendum communautaire.

L’intervention des forces répressives