Le gouvernement du Chhattisgarh a constitué plusieurs équipes d’investigation de la police destinée à surveiller les hauts dirigeants maoïstes. Ce dispositif fait partie de l’intensification des mesures de sécurité suite à la semaine de protestation lancée par le CPI(maoïste) qui se déroule depuis vendredi. Les maoïstes ont appelé à cette semaine de protestation grâce à laquelle ils veulent dénoncer l’Opération Green Hunt, le déploiement de l’armée et l’attribution des mines de minerai de fer à de grandes entreprises d’affaires. Le gouvernement a renforcé la sécurité à travers tout le ‘Corridor Rouge’ et a déployé des forces paramilitaires en alerte maximale dans les zones intérieures du Bastar. Samedi, deux femmes cadres maoïstes ont été abattues par les forces de sécurité à proximité de Dhamtari (district de Dhamtari). Ailleurs dans la région, les guérilleros ont entravé la circulation en creusant des trous dans les routes ou en faisant des barrages avec des troncs d’arbre. Dans les zones intérieures du Bastar, ils ont distribué des tracts demandant aux populations tribales de se joindre à la dénonciation du déploiement de l’armée dans le Bastar. Suite à l’attaque ce week-end contre un bus de la police, le gouvernement prévoit de renforcer son réseau de renseignements dans le ‘Corridor Rouge’ dont les équipes ne se contenteront pas de garder un oeil sur les cadres maoïstes mais devront également surveiller toutes les activités mineures ou secondaires de la guérilla et ce dans les sept districts de la division du Bastar.

Les forces de sécurité ont arrêtés hier deux maoïstes activement recherchés dans le district de Latehar (état du Jharkand). Parmi eux, le commandant sous-zonal, Pramod Kumar, et le commandant zonal, Akul Singh. Pramod Kumar était recherché dans le cadre de 24 affaires. Trois autres maoïstes avaient été arrêtés dans le Jharkhand la semaine passée

Les guérilleros maoïstes ont déclenché l’explosion d’un puissant IED au passage d’une camionnette de la police sur la route national 16, dans l’état du Chhattisgarh. Mais la camionnette servait au transfert d’un groupe de prisonniers. Les 25 occupants (6 policiers et 19 prisonniers) ont été sévèrement blessés. Un policier est donné pour mort.

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Hier, la police de l’Uttar Pradesh a pu arrêter un dirigeant maoïste après avoir pris un groupe de guérilleros en embuscade dans la jungle. Lavrat Kol, alias Kamajli, dont la tête était mise à prix pour un montant de 100000 roupies (1500€) a été arrêté dans le district de Sonebhadra en possession d’une carabine et de munition, le tout immédiatement saisi par les forces de sécurité. Les cinq autres guérilleros qui l’accompagnaient n’ont eu pas pu être arrêtés.

Le gouvernement du Jharkhand a annoncé des récompenses financières allant de 300000 à 500000 roupies (de 4000 à 7000 euros) pour toute information concernant dix guérilleros maoïstes actifs dans l’état. Le service des renseignements avait émis la proposition au ministère de l’intérieur, lequel a fait parvenir une proposition au chef du gouvernement qui doit encore l’approuver. Les dix maoïstes sont recherchés par les autorités pour activités terroristes, assassinat, extorsion,… Parmi ceux-ci figurent les commandants de zone Sushil Bhuiya et Indel Yadav, et trois commandants de sous-zone.

La police de l’état du Jharkhand a annoncé qu’une de ses patrouilles avait découvert une mine terrestre contenant 25 kilos d’explosifs ce dimanche. Celle-ci a été détectée par ses hommes qui effectuaient une opération de ratissage dans la jungle Jorang, un bastion maoïste situé à 50 kilomètres de Ranchi, la capitale de l’état.

Opération de contre-guérilla

Le ministre de l’intérieur de l’état du Chhattisgarh Nankiram Kanwar a annoncé que le gouvernement avait décidé de relancer l’Opération Green Hunt contre les maoïstes alors qu’elle avait été suspendue depuis la libération d’Alex Paul Menon en avril dernier. Ce fonctionnaire avait été fait prisonnier par les guérilleros qui l’avaient libéré après douze jours et une série de négociations avec les autorités (cf notre article de l’époque). Kanwar a déclaré que ‘la police va bientôt déclencher un ‘mouvement pour une domination régionale’ qui sera appelé Opération Haanka alors que l’Opération Green Hunt va reprendre’. En vertu de l’Opération Haanka, une opération majeure sera menée au Narayanpur, qui se trouve dans la région du Bastar et sous contrôle maoïste. ‘Des mesures seront prises à l’encontre des maoïstes au lieu de mener des négociations avec eux. Ils ont besoin de recevoir une leçon’, a-t-il encore déclaré. Kanwar a par ailleurs nié que son gouvernement soit parvenu à un accord avec le CPI(maoïste) pour assurer la libération de Menon et a indiqué que les négociations avec les maoïstes s’étaient tenues entre des interlocuteurs des deux camps: ‘Le gouvernement n’était pas directement engagé dans les pourparlers’. Etrangement, au début du mois, Raman Singh, le chef du gouvernement du Chhattisgarh a affirmé à New Delhi en réponse à une question sur l’Opération Green Hunt: ‘Il n’y a eu aucune opération de cette sorte, et elle n’existe pas dans le dictionnaire du gouvernement de l’état’.

Le commissaire de police du district de Jhargram a déclaré ce mercredi que sept guérilleros maoïstes auraient rendus les armes aujourd’hui devant le directeur-général de police du Bengale occidental. La reddition des sept membres du CPI(maoïste) aurait eu lieu ce matin dans un commissariat du district. Tous sont âgés de vingt à trente ans et parmi eux figure le garde du corps de Kishenji, le dirigeant maoïste assassiné par les forces de sécurité l’an dernier. Conformément à la politique mise en place par le gouvernement de l’état, tous les sept recevront chacun 50000 roupies (700 euros), un traitement de 2000 roupies (30 euros) par mois, une formation professionnelle technique et 200000 roupies (2800 euros) en dépôt qui pourront être perçus après trois ans de ‘bonne conduite’. Selon les autorités, depuis la mise en place de cette politique par le gouvernement entré en fonction l’an dernier, 23 maoïstes auraient déposé les armes.

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Dans un message audio communiqué aux médias dimanche soir, le dirigeant maoïste Sabyasachi Panda (membre du secrétariat du CPI(m) de l’état d’Odissa) a averti le gouvernement de l’état qu’il pourrait subir de lourdes conséquences s’il ne respectait pas les promesses faites il y a deux mois pour la libération des deux prisonniers italiens détenus par son groupe. Panda a rappelé que le gouvernement avait promis de faciliter la libération de plusieurs prisonniers. En outre, il avait également promis de respecter d’autres demandes, dont l’arrêt des opérations contre les guérilleros et l’imposition d’une interdiction de faire du tourisme dans les régions tribales. Or, seule une prisonnière (la femme de Panda) a été libérée jusqu’à présent, libération assortie d’une nouvelle salve d’accusations à son encontre. Les autres prisonniers, pour la plupart incarcérés sur base de fausses accusations, restent incarcérés. Dans son message, Panda a affirmé que le gouvernement avait propagé des mensonges via les médias alors qu’il n’avait toujours rempli aucun de ses engagements de l’époque. S’en prenant sévèrement au gouvernement en raison du déclenchement d’une nouvelle offensive contre les guérilleros dans une zone sous contrôle maoïste, Panda a affirmé que ses guérilleros n’avaient commis aucun acte de violence depuis l’annonce du cessez-le-feu prononcée après la libération des deux prisonniers italiens. Il a conclu son communiqué en menaçant le gouvernement d’avoir recours à la violence révolutionnaire si celui-ci poursuivait ses attaques et persistait à ne pas tenir ses promesses.