Hier, la police de l’Uttar Pradesh a pu arrêter un dirigeant maoïste après avoir pris un groupe de guérilleros en embuscade dans la jungle. Lavrat Kol, alias Kamajli, dont la tête était mise à prix pour un montant de 100000 roupies (1500€) a été arrêté dans le district de Sonebhadra en possession d’une carabine et de munition, le tout immédiatement saisi par les forces de sécurité. Les cinq autres guérilleros qui l’accompagnaient n’ont eu pas pu être arrêtés.

Le gouvernement du Jharkhand a annoncé des récompenses financières allant de 300000 à 500000 roupies (de 4000 à 7000 euros) pour toute information concernant dix guérilleros maoïstes actifs dans l’état. Le service des renseignements avait émis la proposition au ministère de l’intérieur, lequel a fait parvenir une proposition au chef du gouvernement qui doit encore l’approuver. Les dix maoïstes sont recherchés par les autorités pour activités terroristes, assassinat, extorsion,… Parmi ceux-ci figurent les commandants de zone Sushil Bhuiya et Indel Yadav, et trois commandants de sous-zone.

La police de l’état du Jharkhand a annoncé qu’une de ses patrouilles avait découvert une mine terrestre contenant 25 kilos d’explosifs ce dimanche. Celle-ci a été détectée par ses hommes qui effectuaient une opération de ratissage dans la jungle Jorang, un bastion maoïste situé à 50 kilomètres de Ranchi, la capitale de l’état.

Opération de contre-guérilla

Le ministre de l’intérieur de l’état du Chhattisgarh Nankiram Kanwar a annoncé que le gouvernement avait décidé de relancer l’Opération Green Hunt contre les maoïstes alors qu’elle avait été suspendue depuis la libération d’Alex Paul Menon en avril dernier. Ce fonctionnaire avait été fait prisonnier par les guérilleros qui l’avaient libéré après douze jours et une série de négociations avec les autorités (cf notre article de l’époque). Kanwar a déclaré que ‘la police va bientôt déclencher un ‘mouvement pour une domination régionale’ qui sera appelé Opération Haanka alors que l’Opération Green Hunt va reprendre’. En vertu de l’Opération Haanka, une opération majeure sera menée au Narayanpur, qui se trouve dans la région du Bastar et sous contrôle maoïste. ‘Des mesures seront prises à l’encontre des maoïstes au lieu de mener des négociations avec eux. Ils ont besoin de recevoir une leçon’, a-t-il encore déclaré. Kanwar a par ailleurs nié que son gouvernement soit parvenu à un accord avec le CPI(maoïste) pour assurer la libération de Menon et a indiqué que les négociations avec les maoïstes s’étaient tenues entre des interlocuteurs des deux camps: ‘Le gouvernement n’était pas directement engagé dans les pourparlers’. Etrangement, au début du mois, Raman Singh, le chef du gouvernement du Chhattisgarh a affirmé à New Delhi en réponse à une question sur l’Opération Green Hunt: ‘Il n’y a eu aucune opération de cette sorte, et elle n’existe pas dans le dictionnaire du gouvernement de l’état’.

Le commissaire de police du district de Jhargram a déclaré ce mercredi que sept guérilleros maoïstes auraient rendus les armes aujourd’hui devant le directeur-général de police du Bengale occidental. La reddition des sept membres du CPI(maoïste) aurait eu lieu ce matin dans un commissariat du district. Tous sont âgés de vingt à trente ans et parmi eux figure le garde du corps de Kishenji, le dirigeant maoïste assassiné par les forces de sécurité l’an dernier. Conformément à la politique mise en place par le gouvernement de l’état, tous les sept recevront chacun 50000 roupies (700 euros), un traitement de 2000 roupies (30 euros) par mois, une formation professionnelle technique et 200000 roupies (2800 euros) en dépôt qui pourront être perçus après trois ans de ‘bonne conduite’. Selon les autorités, depuis la mise en place de cette politique par le gouvernement entré en fonction l’an dernier, 23 maoïstes auraient déposé les armes.

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Dans un message audio communiqué aux médias dimanche soir, le dirigeant maoïste Sabyasachi Panda (membre du secrétariat du CPI(m) de l’état d’Odissa) a averti le gouvernement de l’état qu’il pourrait subir de lourdes conséquences s’il ne respectait pas les promesses faites il y a deux mois pour la libération des deux prisonniers italiens détenus par son groupe. Panda a rappelé que le gouvernement avait promis de faciliter la libération de plusieurs prisonniers. En outre, il avait également promis de respecter d’autres demandes, dont l’arrêt des opérations contre les guérilleros et l’imposition d’une interdiction de faire du tourisme dans les régions tribales. Or, seule une prisonnière (la femme de Panda) a été libérée jusqu’à présent, libération assortie d’une nouvelle salve d’accusations à son encontre. Les autres prisonniers, pour la plupart incarcérés sur base de fausses accusations, restent incarcérés. Dans son message, Panda a affirmé que le gouvernement avait propagé des mensonges via les médias alors qu’il n’avait toujours rempli aucun de ses engagements de l’époque. S’en prenant sévèrement au gouvernement en raison du déclenchement d’une nouvelle offensive contre les guérilleros dans une zone sous contrôle maoïste, Panda a affirmé que ses guérilleros n’avaient commis aucun acte de violence depuis l’annonce du cessez-le-feu prononcée après la libération des deux prisonniers italiens. Il a conclu son communiqué en menaçant le gouvernement d’avoir recours à la violence révolutionnaire si celui-ci poursuivait ses attaques et persistait à ne pas tenir ses promesses.

Mercredi dernier, D. K. Pandey, inspecteur-général de la CRPF a affirmé avoir demandé que ses troupes bénéficient de la protection de l’AFSPA dans les zones où elles luttent actuellement contre la guérilla maoïste dans le Jharkhand. L’AFSPA, pour Armed Forces Special Powers Act, a été adoptée en 1958 et peut être invoquée si le gouvernement qualifie une région de ‘zone perturbée’ ouvrant la voie à la prise de pouvoir pour son armée dans celle-ci. Cette loi donne des pouvoirs inconsidérés aux soldats, en particulier ceux de tirer pour tuer des civils, de fouiller des habitations et de saisir des biens sans mandat et d’ordonner la destruction de bâtiments suspectés d’être des dépôts d’armes maoïstes. En vertu de cette loi, les soldats disposent également de l’immunité contre toute poursuite en raison de leurs actes. Pandey, qui est en charge des opérations de la CRPF dans le Jharkhand a affirmé mercredi que sans la protection de l’AFSPA, ses forces n’étaient plus à même de mener leurs opérations de ratissage et a donc demandé sa couverture pour au moins six mois. Plus de 16000 hommes de la CRPF sont actuellement déployés dans le Jharkhand.

Ce samedi, la police de l’état du Tamil Nadu a arrêté J. Vivek, alias Balan (46 ans), le secrétaire du CPI(maoïste) de cet état. Le guérillero qui l’accompagnait, Padma, alias Sathyamary (37 ans) a pu échapper aux forces de sécurité. Les autorités accusent entre autre Vivek d’être impliqué dans les entraînements à la lutte armée organisés par les maoïstes dans le district de Theni en 2007. Un mandat d’arrêt à son encontre avait été émis par un tribunal local dans le cadre de cette affaire. Après avoir été renseignée sur la présence de Vivek à Shenoy Nagar (dans les faubourgs de Chennai, capitale du Tamil Nadu), la police l’a interpellé vers 6h30 samedi matin. N’ayant pu arrêter Padma au même moment, l’opération se poursuit. Padma est lui accusé par les autorités d’avoir pris part à une formation à la lutte armée destinée aux cadres maoïstes en 2004.

Les forces de sécurité sont prêtes à déclencher une offensive de grande envergure contre les maoïstes dans le Chhattisgarh. Le chef du gouvernement de l’état a donné son feu vert pour réactiver les opérations lors d’une réunion lundi soir après avoir évalué la situation avec divers fonctionnaires de police et de son gouvernement. En clôture de ce rendez-vous, il a déclaré que la relance de l’offensive anti-maoïste était nécessaire avant que tous les succès obtenus ces derniers moins par les forces de sécurité dans le Bastar soient réduites à néant. Ce sont les guérilleros de cette région qui avaient fait un fonctionnaire prisonnier il y a quelques semaines et qui ont pris en embuscade un véhicule de la Central Industrial Security Force plus récemment. Suite aux négociations ayant abouti à la libération du prisonnier, le gouvernement du Chhattisgarh et les négociateurs pour les maoïstes étaient parvenus à un accord pour que soient réexaminées les affaires des prisonniers maoïstes ou qui sont accusés de l’être détenus dans l’état. Il est plus que probable que cette nouvelle offensive fasse avorter ce processus.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des guérilleros maoïstes ont tendu une embuscade à une patrouille de la Central Industrial Security Force (CISF) dans le district de Dantewada (Chhattisgarh). Vers 21h30, des douzaines de guérilleros armés ont pris d’assaut un véhicule transportant une équipe de soldats de la CISF, tuant six d’entre eux dans la fusillade qui a suivi. D’après les autorités locales, le conducteur, un civl, serait également décédé. Les maoïstes se sont ensuite retirés dans les forêts avoisinantes en emportant les fusils des soldats. Des hommes de la police du district ont immédiatement été envoyés sur place et mènent toujours des opérations de ratissage pour retrouver les guérilleros.