Dimanche, une vingtaine de guérilleros ont mené une action à proximité du village de Majhipara (Chhattisgarh), enlevant le collector (fonctionnaire du service administratif du district) Alex Paul Menon alors qu’il tenait une conférence dans le cadre d’une campagne gouvernementale dont l’objectif est de dissuader les autochtones de rejoindre les rangs maoïstes. Ses deux gardes ont quant à eux été tué dans la prise d’otage. Les exigences maoïstes pour la libération du fonctionnaire sont les suivantes: l’arrêt immédiat de l’Opération Green Hunt, la libération de tous les tribaux emprisonnés sur base de fausses accusations (et notamment celle d’être maoïste) dans le Raipur et le Dantewada et la libération de huit cadres du CPI(m). Jusqu’à hier soir, l’armée et la police locale ont mené des opérations de ratissage dans les forêts avoisinantes et dans les bastions des guérilleros, mais aucun piste n’a pu être découverte. Ce matin, le gouvernement de New Delhi a annoncé le gel temporaire des opérations militaires dans le Chhattisgarh. Par ailleurs, le gouvernement du Chhattisgarh a nommé deux négociateurs dans le but de lancer une série de pourparlers avec la guérilla, qui n’a pas encore réagit à cette proposition. Rappelons que les deux derniers porte-parole du CPI(m), Azad et Kishenji, ont tous deux été assassinés lors de ‘faux combats’ avec les forces de sécurité.

Samedi après-midi, les maoïstes ont capturé Alex Paul Menon, un politicien de l’état de Chhattisgarh (centre de l’Inde) après avoir abattu ses deux gardes du corps dans le village de Manjhipara (district de Sukma). Menon est un politicien influent au Sukma, le magistrat du district et un haut fonctionnaire. Le secrétaire du Comité du Parti Comuniste d’Inde (Maoïste) pour le Sud-Bastar vient de faire connaître, dans un communication authentifiée à la BBC, les conditions des maoïstes pour libérer leur prisonnier: la libération de huit de leurs cadres et l’arrêt de l’opération de contre-guérilla Green Hunt dans les zones tribales du Bastar.

Peu avant l’enlèvement de Menon, un véhicule transportant trois politiciens et un autre magistrat de district avait sauté sur un IED près de Bijapur. Deux dirigeant du parti fasciste BJP avaient été tués dans l’explosion. Dans l’état voisin de l’Orissa un parlementaire est détenu depuis le 23 mars par la guérilla.

Un jour après que deux paramilitaires membre de la Force Centrale de Sécurité Industrielle (CISF) jawans aient été blessés par balle à la mine de bauxite de Panchpatmali (Damanjodi), un véhicule de la CISF a été mitraillé dans la nuit de mercredi à jeudi en revenant de la même région minière Panchpatmali. Deux paramilitaires ont été blessés. La police, qui a relevé sur place plusieurs douilles de .303 et de Kalaschnikov, accuse la guérilla maoïste pour les deux faits..

Un hélicoptère DHRUV de la BSF, qui volait de Latehar à Ranchi le 5 avril, dans le cadre d’opération anti-guérilla de la CRPF, a été touché par les tirs de mitraileuses légères de la guérilla maoïste. L’hélicoptère transportait un officier de la CRPF blessé et un membre des commandos de contre-guérilla COBRA qui revenaient dans un combat contre les maoïstes. Le membre des COBRA est mort à son admission à l’hôpital, tandis que l’équipage recensait les impacts de balles sur l’hélicoptère. Par ailleurs, les guérilleros ont attaqué à l’arme automatique un camp de la police près de village Chemmalavada (Chhattisgarh) mercredi, blessant mortellement deux personnes qui travaillaient dans le camp.

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Ce mardi, la femme du dirigeant maoïste Sabyasachi Panda a été acquittée par un tribunal de Bhubaneswar (Orissa) pour manque de preuves dans une affaire datant de 2003. Subhashree Das, alias Mili Panda, avait déjà été arrêtée en janvier 2010, accusée d’avoir porté assistance et soutenu la guérilla dans les forêts de l’état. Elle avait été libérée de garde à vue dans cette affaire lorsque la High Court avait ordonné son arrestation dans le cadre de cette seconde affaire. Il s’agit d’une fusillade entre des maoïstes et les forces de sécurité dans la région, fusillade à laquelle les autorités l’accusaient d’avoir pris part. La police avait fourni une liste de 18 témoins contre Mili Panda. Treize d’entre eux ont été entendus par le tribunal, lequel a conclu que les accusations n’étaient pas fondées. Mili Panda a donc été libérée de la prison de Gunupur.

Les forces de sécurité (une force conjointe de la police de l’Etat et des forces fédérales paramilitaires) ont livré bataille à la guérilla maoïste dans le cadre d’une opération d’encerclement dans la forêt Karamdih, dans l’est de l’Etat du Jharkhand. Un soldat a été tué et deux policiers blessés. Les forces de sécurité affirment avoir touchés six guérilleros, mais guérilleros se sont retirés en emportant leurs blessés, rompant l’encerclement.
Dans l’Etat de l’Odhisa, les maoïstes ont fait savoir à quelle condition ils relâcheraient le parlementaire qu’ils ont capturés: la libération de 30 des leurs détenus dans les prison de cet Etat.

Jeudi, la police de Calcutta a violemment réprimé une manifestation d’habitants de taudis de la ville qui ont été expulsés de leurs cabanes la semaine dernière à Nanadanga, dans le sud de la métropole. Nonadanga est la zone où les pauvres expulsés d’autres quartiers de Calcutta ont été réinstallés ces cinq dernières années en vertu d’un projet de services de base à destination des pauvres des villes. Ces projets de relocalisation ont été dirigé par la KMDA (Kolkata Metropolitan Development Authority) et le KEIP (Kolkata Environmental Improvment Project) qui possèdent les terrains de la zone, sans qu’aucun service ni aménagement de base (écoles, services de santé,…) pour les familles ‘relogées’ ne soient fournis. Au fil du temps, Nonadanga est également devenu l’endroit où de nombreuses autres familles, fuyant leurs villages en raison de mauvaises récoltes et de leur surendettement, se sont installées. Ce sont ces gens qui ont été expulsés la semaine dernière, leurs cabanes démolies et incendiées par la KMDA et la police, ceux-ci les qualifiant de ‘squatteurs’. La véritable raison derrière cette expulsion est que la terre occupée par les famille se situe à proximité d’un axe routier important et est récemment devenu la cible de promoteurs immobiliers. Afin de rendre cette terre disponible au développement, plus de 200 baraques ont été détruites au bulldozer et les biens de toutes ces familles brûlés.

Avant-hier, tous ces expulsés ont tenté de se rendre en cortège vers l’axe routier en question afin de protester contre leur éviction, mais la police les en a empêché avant de charger la foule avec des bâtons. Le rassemblement, comptant de nombreuses femmes et enfants, a été disloqué de manière brutale, les forces de l’ordre faisant beaucoup de blessés. Une femme enceinte a dû être hospitalisée, et un jeune garçon de trois ans a eu le crâne fracassé. De nombreux militants solidaires ont également été victimes de coups.

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Le dirigeant maoïste Kobad Ghandy aviat été arrêté le 20 septembre 2009 en vertu du Unlawful Activities Prevention Act. Selon l’acte d’accusation, épais de plus de cent pages, Ghandy aurait été impliqué dans des activités antinationales et était un membre actif de la guérilla opérant dans différentes parties du pays. Il était également accusé d’avoir tenté de mettre en place une base urbaine du CPI(maoïste) à Delhi. En décembre 2009, la cour avait rejeté sa demande de libération sous caution. Inculpé en vertu de la loi anti-terroriste, Ghandy risquait la peine de mort ou la prison à vie. Hier, un tribunal de Delhi a abandonné les accusations de terrorisme à l’encontre du militant, mettant en avant le manque évident de preuve. Celui-ci reste néanmoins inculpé pour des faits de faux et d’usurpation d’identité. Cela fait plus de trente ans que Kobad Ghandy est engagé avec les guérilleros maoïstes. Il a par ailleurs passé plus de dix ans dans la clandestinité dans différentes zones tribales avant d’être arrêté.

Kobad Ghandy

Kobad Ghandy

Au moins onze soldats de la CRPF ont été tués ce matin dans une embuscade maoïste à Dhanora, district de Gadchiroli (Maharashtra). L’attaque a eu lieu peu avant midi. Quarante soldats de la CRPF circulaient dans un bus de la force pour se rendre en ‘zone rouge’ afin d’y effectuer une opération de sécurité. Leur véhicule a explosé lorsqu’il a roulé sur un IED. Outre les onze décès, les autorités ont annoncé que 29 soldats avaient été blessés, donc cinq grièvement. Elles ont également déclaré que vu la situation, le bilan pourrait encore évoluer. La police du Maharashtra, les brigades anti-naxales, la CRPF et d’autres agences de sécurité se sont immédiatement rendues sur place. Les autorités de sécurité locales ont déclenché et supervisent les opérations de ratissage dans la forêt afin de capturer les guérilleros. En fin d’après-midi, au moins soixante personnes avaient déjà été interpellées et placées en détention provisoire pour interrogatoire.

Résultat d'une embuscade maoïste

Résultat d’une embuscade maoïste