La compagnie ferroviaire indienne va proposer sa propre unité de commandos pour monter la garde autour des trains importants et des gares principales dans le cadre de sa stratégie pour contrecarrer toute attaque. Les douze bataillons (1.200 hommes) des Special Railway Protection Force – qui seront positionnés dans les trains de Rajdhanis et Shatabdis – suivent actuellement un entraînement intensif pour pouvoir gérer toute tentative des guérilléros de viser la compagnie. Cette mesure a été récemment adoptée par son conseil d’administration. Selon le directeur général de la Force de Protection, les commandos suivent leur formation dans les forces paramilitaires et armées et seront prêts à agir comme une unité frappante face à une attaque. Les autorités prévoient également la création de ‘centres de commandos’ dans les gares importantes du pays. Toujours selon le directeur général, ces commandos seront opérationnels d’ici 3-4 mois et c’est alors que sera défini leur rôle et leur responsabilité.

Cette nouvelle apparaît alors qu’une cinquantaine de maoïstes ont fait sauté les rails de chemin de fer près de la gare de Nadaul tôt ce lundi matin. Ils ont surgi dans la cabine de la gare et ont demandé aux employés de l’évacuer avant de couper tous les téléphones et de dynamiter les lignes. Ils ont laissé sur place des tracts exigeant la comparution immédiate de leur leader Divendu Kumar Singh, arrêté par les forces spéciales le 15 janvier, qui ont en outre saisi une énorme somme d’argent lui appartenant. Des raids policiers ont été lancé mais aucun guérillero n’a pu être appréhendé.

Le mystère entourant l’assassinat de neuf adivasis dans le village de Gompad (Dantewada) en octobre dernier devient de plus en plus profond, avec la police qui détient trois témoins de plus de l’incident et qui restreint tout accès à la région sous prétexte de l’Opération Green Hunt. Comme nous l’avons déjà évoqué, la police a pris le contrôle total des mouvements de Sodi Sambho, l’une des témoins dans une requête faite à la Cour Suprême qui affirme que les neuf civils ont été assassinés par les forces de sécurité.

Ce vendredi, des policiers armés et des officiers de la police spéciale ont bordé toute la route depuis la ville de Dantewada jusque Konta, arrêtant les véhicules et interrogeant les navetteurs. Un correspondant de la presse nationale, voyageant avec deux journalistes locaux, a été arrêté de maintes fois le long de la route. On lui a signifié que le village de Gompad étai inaccessible car une grosse opération anti-naxale était en cours, alors qu’il a pu constater que les non-journalistes pouvaient passer. Craignant qu’ils ne puissent entrer dans le village depuis l’Andhra Pradesh, ils ont été retenus 45 minutes à la frontière du Chhattisgarh et on les a seulement autorisé à continuer leur route après l’intervention du Député Inspecteur Général. Jusqu’à présent, la police a refusé de se prononcer sur la véracité des revendications faites dans la requête à la Cour Suprême par Sodi Dambho et d’autres. Un inspecteur de police a simplement affirmé qu’une enquête allait être menée sur cet incident.

Cependant, tous les témoins ont insisté, notamment dans des interviews à la presse, que la police était impliquée dans cette ‘opération d’assainissement’ matinale et avait tué neuf villageois (sept de Gompad et deux de villages voisins), dont trois femmes et une fillette de douze ans. Un témoin a déclaré, sous le couvert de l’anonymat par crainte des châtiments policiers, que la police avait aussi coupé les doigts d’un enfant de deux ans. Un autre a affirmé que la police avait poignardé un homme avant de le tuer d’un coup de fusil. Tous ces villageois innocents n’avaient rien à voir avec les maoïstes. Tous ces témoins ont parlé aux journalistes dans un marché de Adralpalli, du côté Andhra Pradesh de la frontière entre les deux états. A cause du cordon de police autour du village de Gompad, les journalistes n’ont pu confronter ces témoignages. Mais les villageois affirment que la police détient trois personnes dont le témoignage pourrait s’avérer crucial si l’affaire devait être entendue par la Cour Suprême. Les trois hommes sont détenus au commissariat depuis une semaine. Les adivasis ont été attrapé par la police durant la première semaine de janvier alors qu’ils se rendaient à la ville de Dantewada pour une diffusion publique de leurs griefs. La police, de son côté, nie détenir ces trois hommes en préventive. Cependant, certaines sources anonymes de la police ont confirmé que les trois hommes avaient été détenus au commissariat de Konta pour interrogatoire jusqu’au 14 janvier mais n’ont pu dire où ils se trouvaient actuellement. Aujourd’hui, on ne sait pas où ils sont.

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Il semblerait qu’une responsable maoïste, qui est aussi l’épouse du leader maoïste le plus recherché d’Orissa, Sabyasachi Panda, ai été arrêtée ce vendredi lors d’une offensive policière de grande envergure. Subhashree Panda, alias Mili serait chargée de la récolte des fonds pour le Parti dans le dalam de Vamsadhara dirigé par son mari. Elle aurait été arrêtée par une équipe du Special Operation Group, force de police spécialement créée dans l’Orissa pour mener des opérations anti-maoïstes. Immédiatement, Mili aurait été emmenée au commissariat de Mahila, puis sous haute escorte, conduite vers un lieu inconnu pour interrogatoire.

Un cadre maoïste a été assassiné mardi dernier. Rajesh Mandal était responsable du Comité de l’Etat Bhojpura. Un groupe armé séparatiste du Téraï a revendiqué l’action. Quelques jours auparavant, trois militants avaient également été assassinés et deux autres blessés. Les maoïstes ont lancé une grève générale du Madhes en protestation de ce meurtre.

A la veille d’une réunion gouvernementale à New Delhi à propos de la ‘menace maoïste’, le Secrétaire en Chef du gouvernement du Bengale occidental a tenu une conférence de presse. Il a affirmé aux journalistes que les discussions porteraient sur un nouvel apport de forces militaires dans les régions concernées. Sur la nécessité d’une opération conjointe avec les trois autres Etats touchés par la guérilla maoïste, il a dit que le Bengale occidental, l’Orissa, le Jharkhand et le Chhattisgarh ont un corridor commun, dans lequel pourrait être menée cette action commune. Il a terminé son intervention en déclarant qu’aucun des quatre Etats ne parviendrait à ‘éradiquer la menace’ en agissant de manière isolée.

La veille d’un meeting public prévu les 6 et 7 janvier dernier durant lequel devaient être évoquées les préoccupations des indigènes adivasis du Dantewada et du Chattisgarh, la police a déchaîné une campagne répressive afin d’intimider et de rendre muets les témoins adivasis ainsi que les journalistes, les étudiants et les activistes qui venaient y assister.

L’ashram où devait avoir lieu la rencontre a été encerclée par la police armée et les Officiers de la Police Spéciale. Deux journalistes, un étudiant en droit, un autre en sciences sociales ainsi qu’un volontaire ont été empêchés par la force de s’en aller et ont été assigné, virtuellement, à résidence pendant plusieurs heures. Ils ont été agressés et leurs appareils photos ont été saisis. Sous la pression publique, l’administration les a relâchés avant qu’ils ne soient placés en détention au commissariat, accusés à tort d’avoir violenté des journalistes. Ils ont néanmoins été remis en liberté. Le 5 janvier, une trentaine d’adiviasis qui se rendaient au meeting ont été pris par la police et emmené dans un lieu inconnu. L’administration a même adopté une politique répressive sans précédent et une tactique violente vis à vis d’éminents activistes, journalistes et citoyens engagés afin d’empêcher la tenue du meeting et étouffer ce qui se passe dans la région depuis deux ans.

Cela fait maintenant plus d’un an que ces volontaires et activistes qui oeuvrent pour les droits du peuple sont victimes de cette vague d’intimidation et de harcèlement, malgré le fait qu’ils se soient positionnés contre la guérilla maoïste. Leurs seules revendications consistent à ce que les droits humains soient rétablis dans la région, que les journalistes soient libres d’y accéder pour raconter ce qui s’y passe et que la société civile puisse s’y réunir. Ils demandent également que les abus de pouvoirs de l’Etat (notamment via l’opération de contre-guérilla Green Hunt) cessent.

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Deux militants maoïstes ont été arrêtés ce dimanche dans une opération conjointe de la police et de la Central Reserve Police Force (SRPF) dans le district de Maharashtra. Ils ont été interceptés alors qu’ils transportaient, entre autres choses, vingt kilos d’explosifs, six fusils, un pistolet et plus d’une douzaine de cartouches. Ils ont tous les deux été traduits devant une cour locale, qui les a placé en détention préventive pour une période de sept jours.

Le dirigeant maoïste Tusharkanta Bhattacharya a été une nouvelle fois arrêté ce 7 janvier dans le Warangal, par la police à Hyderabad. La police du Warangal projetait d’établir un mandat d’arrêt et de le faire comparaître devant un juge dans le courant de la nuit. Plus tôt dans la journée, un avocat avait déposé plainte à propos de cet enlèvement. Il affirme qu’il voyageait avec le leader maoïste jeudi et qu’après être descendu de la voiture, il a vu des policiers en uniforme emmenant le militant, sa voiture et son chauffeur. Suite à cette plainte, la Commission a donc demandé à la police de s’expliquer. Après avoir d’abord nié les faits, le chef de la police a donc reconnu détenir Bhattacharya.

Tusharkanta Bhattacharya avait déjà été arrêté le 17 septembre 2007 dans le Jharkhand et envoyé en prison. L’an dernier, il était relâché, faute de preuves. En sortant de prison, il avait scandé des slogans en faveur des maoïstes, entrainant la police à enregistrer une accusation de sédition contre lui au commissariat de Mattewada dans le Warangal.

Tusharkanta Bhattacharya

Tusharkanta Bhattacharya

Il y a quelques jours, nous évoquions la situation de Sambo Sodi. Cette femme est l’une des nombreuses victimes de l’opération de ratissage anti-guérilla ‘Green Hunt’ menée au mois d’octobre par les forces de sécurité. Depuis le 4 janvier, elle est maintenue en détention après avoir été interceptée alors qu’elle se rendait à l’hôpital de Delhi afin de continuer sa revalidation. Elle se trouve actuellement à l’hôpital de Jagdalpur Maharani, sous haute surveillance car soupçonnée d’être une militant maoïste. Or, il est impératif qu’elle aille à Delhi pour poursuivre son traitement, sous peine de se voir amputée. Malgré l’ordre de la Cour Suprême de l’autoriser à s’y rendre, la police s’y refuse. De plus, elle empêche quiconque de lui rendre visite. Lorsque son avocat a tenté d’aller la voir, un officier lui a affirmé qu’elle ne souhaitait pas se rendre à la capitale, ni rencontrer personne. Cette déclaration est tout à fait aberrante sachant que Sambo Sodi a conscience de son état et est suivie par le meilleur orthopédiste de Delhi. De plus, lorsque son avocat a tenté de s’adresser aux autorités suite à ce qui lui avait dit l’officier, celles-ci ont refusé de lui répondre.

Un membre du parti communiste officiel (associé au pouvoir) a été tué dimanche au Bengal occidental, dans la région du Lalgarh. Il a été enlevé dans son magasin dimanche soir et retrouvé lundi matin, criblé de balles. Les maoïstes ont laissé des tracts sur le lieu, le dénonçant comme un informateur de la police. Quatre autres personnes ont été tuées dans la journée de samedi dans trois incidents séparés. Les maoïstes ont à chaque fois expliqué qu’il s’agissait d’informateurs de police. Quelques heures plus tard, trois maoïstes étaient tués par les forces de l’ordre.