2.500 tribaux regroupés sous la bannière du PCAPA (People’s Committee Against Police Atrocities) et appuyés par les maoïstes ont pris d’assaut le commissariat de Barikul dans le Bankura ce lundi, réclamant la libération de seize villageois innocents détenus. Cinq activistes du PCAPA ont été grièvement blessés durant l’affrontement avec les policiers. Trois policiers ont également été blessés. La police a violemment dispersé la foule et en représailles à cette attaque, elle a investi le village. Trois maoïstes ont été blessés durant cet assaut, mais immédiatement secourus par d’autres. Urmila Sigh Sardar, membre de l’escadron d’action maoïste du Midnapore occidental a quant à elle été arrêtée.
En prévision de la grande offensive coordonnée contre les naxalites, les forces de sécurité sont en train d’essayer de fortifier l’Orissa afin de fermer toutes les portes de sortie des maoïstes. Plus de 60.000 membres de la sécurité centrale accompagnés de différents employés de la police d’Etat ont pris position dans les régions où sont actifs les naxalites. Leur mission est de couper tous les chemins de retraite. L’Orissa est frontalier avec quatre autres états également touchés par la guérilla maoïste: le Chhattisgarh, le Jharkhand, le Bengale occidental et l’Andhra Pradesh. Selon un officier de la Task Force anti-naxalite ‘il y a des chances pour que les maoïstes qui subiront la pression de l’opération dans un état s’en aillent vers un autre, en utilisant l’Orissa comme un pont entre les deux. L’accent est mis sur la fortification de l’Orissa en premier pour fermer toutes les portes de sortie.’ Alors que certaines opérations isolées ont déjà commencé dans certains états, il semblerait que l’offensive coordonnée sous la direction des forces centrales ne commencera que quand toutes les modalités finales auront été mises en place.
Le 27 janvier, un grand nombre de guérilleros maoïstes ont attaqué séparément deux camps des forces de sécurité à Chandapathar et à Satnala, à 165 kilomètres de la capitale. Cette attaque a provoqué une violente fusillade entre les policiers et les maoïstes durant plus d’une heure trente. Cinq membres du Bataillon Indien de Réserve de la police du Bengale occidentale ont été blessées. Un peu plus tard, plus de cent guérilleros maoïstes ont fait irruption dans un complexe minier géré par l’Etat dans le Chhattisgarh. Il y ont mis le feu à 19 camions destinés au transport du fer. Cette mine, située à Kirandul, est l’une des plus grande du pays.
Le 26 janvier, la police de West Midnapur a arrêté le Camarade Upansu Mahao. Il a été déféré en justice après 48 heures et selon les articles 120 et 121 du Code de procédure pénale. Upansu Mahato est membre du Comité du district de Midnapur du PCI (ML) et a été coordinnateur du Comité contre la pollution de l’éponge de fer. Il y a trois usines d’éponge de fer, près de Lodhasuli sur la Nh6 dans Jhargram. La pollution de ces usines a détruit les rizières, les forêts et les étendues d’eau de près de 50 villages habités par les Adivasis et Mahatos.
Les gens de la région ont fait campagne contre cela et ont demandé la fermeture des usines. Un dossier a été déposé devant la Haute Cour de Calcutta et la Haute Cour a statué que les usines devaient être fermées. Mais le gouvernement de l’Etat a refusé d’accepter la décision. Le propriétaire des trois usines est un Patwari qui est un capitaliste très puissant dans la région et les politiciens et les bureaucrates sont toujours prêts à le servir.
Le Ministre de l’Intérieur Chidambaram a annoncé hier avoir convoqué une nouvelle réunion de concertation sur la question des maoïstes. Celle-ci se tiendra le 9 février, soit deux jours après le Congrès des ministres de New Dehli sur la sécurité intérieure dirigé par le Premier Ministre Manmohan Singh. La réunion du 9 rassemblera les ministres et les fonctionnaires importants des quatre états touchés par la guérilla maoïste, à savoir le Bengal occidental, le Jharkhand, l’Orissa et le Bihar.
La récente escalade des violences semblent avoir incité le gouvernement à appeler à une nouvelle réflexion sur la question, identifiée comme étant le défi majeur actuel de l’Inde. Le but avoué est d’améliorer les stratégies existantes et d’en formuler de nouvelles. Ces dernières semaines, les activités maoïstes se sont intensifiées et les forces de la guérilla se sont étendues dans trois districts occidentaux du pays. D’ailleurs, des forces spéciales de sécurité y ont été envoyées en soutien des polices locales. Ce jeudi, Chidambaram a à nouveau affirmé que les opérations anti-naxalites ne prendraient fin que si les maoïstes renonçaient à la violence et décidaient de venir à la table des négociations.
Huit personnes, dont deux policiers, ont été blessées dans un affrontement entre le personnel de sécurité et des occupants illégaux dans Mathiyani, district de Mahottari, dimanche. L’affrontement s’est produit après qu’une équipe de policiers ait eu recours à la force pour expulser les occupants de terres qu’ils occupaient illégalement dans le district. Les occupants ont commencé à lancer des pierres à la police après que cette dernière ait tenté de les contraindre à abandonner le terrain sur les ordres des autorités locales. Les occupants avaient construit des cabanes improvisées et des camps sur la terre. La police a dû tirer plusieurs séries de grenades de gaz lacrymogène pour disperser les occupants illégaux de plus en plus violents et a finalement réussi à ramener la situation sous contrôle. Dans l’affrontement, six occupants ont été blessés alors que deux policiers ont été blessés par les pierres jetées par la foule.
Environ 74 membres de sept organisations des droits de l’Homme basées à Kolkata ont été arrêtés à la station de chemin de fer Kharagpur ce matin. Les membres de l’Association for Democratic Rights (APDR), Suraksha Samiti, West Bengal Bandi Mukti Manch, Lalgarh Manch, and Legal Service Centre, étaient sur la route pour Lalgarh quand ils ont été arrêtés. Environ 15 étudiants du Presidency College étaient aussi dans l’équipe de rencontre. Peu de temps après être monté dans le train à Kharagpur, ils ont été interpellés et emmené au poste de police sur l’allégation que les ordres juridiques font loi dans Lalgarh.
Le PCI(Maoïste) a lancé un appel à une grève de 72 heures dans le centre de l’Inde du 25 au 27 janvier afin de protester contre l’Opération de contre-guérilla Green Hunt qui se déchaîne contre les adivasis (peuples indigènes). Dans un communiqué de presse rendu public ce matin, Patrap, porte-parole du bureau régional central du PCI(M) et Azad, porte-parole du Comité Central ont appelé la population du Chhattisgarh, du Telengana nord, de la région frontière entre Andhra et Orissa, du Gadchiroli et du Chandrapur à observer une grève générale. Ils font appel au peuple pour construire un mouvement militant de masse puissant pour obliger les dirigeants réactionnaires à arrêter le bain de sang dans les régions adivasis.
Dans ce communiqué, ils disent entre autre: ‘Nous appelons tous les membres, à tous les échelons du parti, tous les braves combattants de l’Armée Populaire de Guérilla de Libération et les masses révolutionnaires à repousser vaillamment l’offensive brutale des dirigeants. Il est clair que les agents des impérialistes et des entreprises qui dirigent notre pays se préparent à évacuer les adivasis de toute la forêt et à remettre le territoire riche en minerais à leur maîtres contre de grosses commissions. Alors qu’il ne se sont jamais tracassés de fournir de l’eau potable aux adivasis durant les 62 dernières années, ils dépensent des millions pour mettre en place des bases aériennes et pour développer des infrastructures‘.
Kishenji, un dirigeant du Parti Communiste d’Inde-maoïste a échappé à une arrestation au cours d’une opération conjointe menée par la police et les forces centrales paramilitaires dans une jungle du district du West Midnapore occidental (est du Bengale occidental), mercredi. Kishenji et d’autres ont pu évacuer la base maoïste avant que les forces combinées ne l’atteignent. La police a saisi des armes et des munitions, ainsi qu’un ordinateur portable soupçonné d’être utilisé par Kishenji. La police a arrêté trois personnes dont deux femmes, soupçonnées de faire partie de la guérilla. Ce sont Sitaram Hansda, Kanika Adak et Sefali Bera.
Madvi Mukesh (photo), deux ans, était avec sa famille le matin du 1er octobre 2009, lorsque plusieurs hommes portant des treillis militaires – FS (agents de police spéciale), la police et d’autres forces de sécurité – ont pointé leurs armes sur ces ‘maoïstes’ et tiré sur eux. Les voisins de Mukesh ont été tués – Muchaki Handa, Markam Deva, Tomra Mutta, un couple nouvellement marié Soyma Subba et Soyam Jogi.
La famille de Mukesh a été anéantie. Il a été trouvé pleurant près d’une mare de sang, suintante du corps haché de sa tante. Mukesh a perdu trois doigts dans le carnage. Son père n’était pas à la maison à ce moment. Il a été sauvé. Des maisons ont été incendiées. Du riz, des légumes secs, des casseroles de cuivre, de la volaille et de l’argent ont été emportés. En tout, les villageois ont constaté que 10 de leurs habitants étaient morts. Certains jeunes sont porté disparus. Mukesh Madvi a disparu dans la jungle avec son père.
Environ 200 km au nord de Gompad, des nouvelles de cette affaire ont été diffusées dans la presse. L’Opération Green Hunt avait officiellement commencé le 1er octobre 2009 et il a été déclaré que certains maoïstes ont été tués près de la frontière Andhra. Lorsque des questions ont été soulevées par certains journalistes sceptiques sur les corps des maoïstes, on leur a dit que les villageois les avaient emmenés au loin. Le 3 janvier 2010, le surintendant de la police de Dantewada, questionné au sujet du massacre Gompad, a déclaré que ce n’était pas un massacre. ‘Il ya eu seulement des tirs des deux côtés. Il n’y a eu aucune victime, et seulement quelques explosifs ont été trouvés.’
Le 7 janvier 2010 aurait été le jour où, comme Mukesh, bien d’autres ‘maoïstes’ seraient venus à Dantewada pour la Sunwai Jan (audience publique), afin qu’ils puissent présenter leur cas. Le Ministre de l’Intérieur Chidambaram avait promis qque Himanshu Kumar de Vanvasi Chetna Ashram, qui avait planifié l’audience, serait présent. Cependant, le gouverneur du Chhattisgarh ESL Narasimhan avait empêché le ministre de l’Intérieur de faire cette visite. La Sunwai Jan serait devenue une boîte de Pandore devant les médias nationaux, si le ministre de l’Intérieur avait assisté à la réunion.
Mukesh est arrivé pour la Sunwai Jan avec son père, et plusieurs autres optimistes, le 5 janvier. Ils étaient environ 25. A peine étaient-ils arrivé à Vanvasi Chetna Ashram, qu’ils ont été encerclés par les FS. Environ 30 minutes plus tard, ils étaient tous entassés dans trois camions qui ne portaient pas de plaques d’immatriculation. Il s’est écoulé 10 jours depuis que ces ‘maoïstes’ ont été emmenés dans un lieu tenu secret et il n’y a eu aucune de leurs nouvelles.