Une nuit de lourds affrontements entre les troupes israéliennes et des Palestiniens a transformé le camp de réfugiés de Qalandiya en champ de bataille. Le combat, déclenché par une opération de sauvetage après que deux soldats soient entrés lundi par erreur dans le camp et ont alors été attaqués, a impliqué des centaines de soldats et des dizaines de véhicules blindés qui sont arrivés dans Qalandiya pour chercher dans les allées et les ruelles du camp les soldats égarés. Presque chaque jour, des unités d’élite de l’armée israélienne mènent des opérations à Qalandiya, sous couverture ou en uniforme. Ce camp de 0,35 km², qui est situés entre Jérusalem et Ramallah et qui héberge 11.000 personnes, est un des foyers de la Résistance.

Check point à Qalandiya

Check point à Qalandiya

La réaction du gouvernement marocain à la dernière grève générale ne s’est pas fait attendre. Des administrations publiques ont déjà envoyé aux grévistes une «demande d’explication pour une absence injustifiée». C’est la procédure suivie par certaines administrations pour préparer les prélèvements sur le salaire des fonctionnaires, ayant pris part à la grève générale du mercredi 24 février. Le secteur de l’Enseignement, où le mouvement de débrayage a été largement suivi, a constitué la première étape de mise en œuvre de ces mesures arbitraires.

Les transports publiocs restés au dépot lors de la grève à Casablanca

Les transports publiocs restés au dépot lors de la grève à Casablanca

Omar Nayef Zayed, ancien prisonnier politique et militant du FPLP (Front Populaire pour la Libération de la Palestine) a été assassiné ce vendredi matin dans l’ambassade de Palestine à Sofia en Bulgarie (qui a reconnu l’état de Palestine en 1988), vraisemblablement par des agents du Mossad. Né à Jenine, en Cisjordanie occupée, il avait été arrêté à Jérusalem en 1986 et condamné à perpétuité pour une opération contre des colons israéliens (où l’un d’entre eux avait trouvé la mort). En 1990, Omar avait commencé une grève de la faim qui a duré 40 jours. Transféré dans un hôpital de Bethléem il avait réussi à s’évader et à fuir la Palestine avant de voyager clandestinement dans le Moyen-Orient et d’entrer en Bulgarie en 1994 où il s’est marié et a eu trois enfants. Le 17 décembre 2015, les autorités bulgares avaient perquisitionné son domicile afin de l’arrêter et de l’extrader mais Omar a réussi à se réfugier dans l’ambassade de Palestine. Trois mois plus tard, Omar a été retrouvé au sol dans le jardin de l’ambassade, selon les autorités bulgares il aurait été poussé par la fenêtre et serait mort dans l’ambulance alors que la presse palestinienne parle d’une balle dans la tête.

A l’occasion de cette exécution, le FPLP a salué la mémoire du Camarade Omar Nayef Zayed et a dénoncé la responsabilité du Mossad et de l’état sioniste tout en tenant responsable l’Autorité Palestinienne d’avoir failli à protéger Omar.

Omar Nayef Zayed

Omar Nayef Zayed

Mohammed al-Qeeq qui est dans un état de santé critique vient de mettre un terme à la grève de la faim qu’il menait depuis 94 jours contre sa détention administrative (détention qui implique l’absence d’inculpation et de procès). Cette décision fait suite à un accord avec les autorités israéliennes qui ont annoncé que sa détention administrative prendra fin le 21 mai prochain. Jusque là il sera détenu à l’hopital israélien où il pourra recevoir la visite de sa famille. A l’annonce de la fin de sa grève, le journaliste palestinien de 33 ans a pu recevoir la visite de plusieurs leaders palestiniens. Mohammed a dénoncé le fait qu’un prisonnier palestinien doit forcément faire une grève de plus de 60 jours pour attirer l’attention internationale et médiatique.

Mohammed al-Qeeq

Mohammed al-Qeeq

Le 1er février, les forces israéliennes ont imposé un blocus serré sur la ville Qabatia, au sud de Jénine, interdisant le mouvement des personnes. Le siège a duré pendant cinq jours comme mesure punitive collective après que les soldats aient tués trois jeunes de la localité qui attaquaient des colons israéliens. Les forces israéliennes ont alors imposé un nouveau blocus de la ville après qu’un autre de ses habitants ait été tué dimanche pour avoir tenté de poignarder un soldat israélien à un barrage militaire au sud de Naplouse.

Au moins cinq jeunes Palestiniens ont été blessés et deux autres ont été arrêtés mardi soir dans des affrontements dans la ville de Qabatia. Ces affrontements se sont concentrés dans les quartiers de Habssa et de Kahlisheh. Des dizaines de personnes ont subi des effets des gaz lacrymogènes tandis que cinq jeunes ont été touchés par balle en caoutchouc au cours des affrontements. Deux jeunes hommes ont également été arrêtés lors des affrontements, alors que les forces israéliennes ont fermé toutes les entrées de la ville. Au moins sept blessures de balles en caoutchouc et une blessure de tir direct ont été signalés depuis que les forces israéliennes ont imposé le blocus à Qabatia au cours des dernières 48 heures.

Le blocus de Qabatia

Le blocus de Qabatia

La condition physique de Mohamed al-Qeeq s’est déteriorée hier au 92ème jour de sa grève de la faim contre sa détention sans inculpations ni procès, son rythme cardiaque a beaucoup chuté. Les négociations avec les autorités israéliennes ont totalement cessé depuis dimanche. Israel refuse à sa femme Fayha Shalash et à ses deux enfants de le voir durant ce qui pourrait être ses dernières heures.

Mohammed al-Qeeq dans un état critique

Mohammed al-Qeeq dans un état critique

Esmail Abdi, secrétaire de l’Association Syndicale des Enseignants Iraniens, a été condamné à six ans de prison par la branche n°15 du Tribunal Révolutionnaire Islamique. Le verdict a été annoncé hier 22 février. Le procès d’Esmail s’est tenu le 31 janvier 2016. Il a été accusé de « rassemblement et conspiration pour tenter de troubler l’ordre public » et de « propagande contre le système », même si la véritable raison est son activité syndicale et sa participation à la lutte des enseignants à Téhéran.

Esmail Abdi

Esmail Abdi

Emprisonnés depuis trois ans, les prisonniers politiques maoïstes étudiants marocains Aziz Elbour (détenus à la prison de Sale) et Mohamed Elmouden (détenu à la prison de Boulemharez), ont finalement été libérés. Ils faisaient partie du groupe d’une dizaine d’étudiants communistes qui avaient été condamnés fin avril 2013 à des peines de deux à trois ans de prisons pour « attroupement armé », « outrage à fonctionnaires » ou encore « dégradation de biens publics », suite à des manifestations à l »université Cadi Ayad à Marrakech.

Libération d'Aziz Elbour et de Mohamed Elmouden

Libération d’Aziz Elbour et de Mohamed Elmouden

Othman Ismaëli, syndicaliste kurde iranien, a été condamné à un an de prison pour ses activités syndicales et pour avoir eu des contacts avec les médias. Il y a quelques mois, Othman Ismaëli avait publié des informations sur plusieurs citoyens kurdes arrêtés à la veille du 1er Mai. Il avait dénoncé les mesures de « pressions systématiques imposées ppar les organes de sécurité ». Ce syndicaliste avait déjà été arrêté le 28 avril 2015 par les services de renseignements et relâché après 12 jours d’interrogatoire.

Othman Ismaëli,

Othman Ismaëli,

Des centaines de jeunes Palestiniens ont affronté à coups de pierre des soldats israéliens qui ont fait irruption tôt lundi dans le camp de réfugiés d’al-Amari. Une escouade de soldats israéliens est entrée tôt dans le camp situé à l’entrée de Ramallah. Ils semblaient vouloir arrêter un responsable du Fatah, qui a pu s’échapper. Une fois entrés dans les ruelles d’al-Amari, les soldats ont affronté des centaines de jeunes qui leur lançaient des pierres et des bouteilles. Les soldats ont tiré à balles réelles ainsi qu’à balles caoutchoutées. Le ministère de la Santé palestinien a fait état de 28 blessés par balle, dont un touché à la tête. Un soldat a été blessé par des jets de pierre.

Une porte-parole de l’armée israélienne a dit que « des dizaines d’émeutiers ont jeté des explosifs artisanaux et des pierres sur les soldats », mais les journalistes de l’Agence France-Presse n’ont vu aucun objet incendiaire lancé. « Les soldats ont appelé les émeutiers à cesser leurs attaques et utilisé les moyens de dispersion antiémeute. Alors que les violences ne faiblissaient pas, ils ont tiré sur les principaux instigateurs », a-t-elle ajouté. Les heurts ont duré près de trois heures avant de cesser quand les soldats sont sortis du camp aménagé en 1949 pour accueillir les Palestiniens chassés de leurs terres par la création d’Israël, et qui compte aujourd’hui environ 15 000 habitants. Avant l’aube, des soldats israéliens sont par ailleurs entrés dans un autre camp, celui de Qalandia, situé entre Ramallah et Jérusalem, et y ont arrêté Jamal Abou Lil, membre de la direction du Fatah.

Affrontements en Cisjordanie

Affrontements en Cisjordanie