Une centaine de prisonniers palestiniens s’était jointe mercredi à une grève de la faim de masse dans les prisons israéliennes. Les détenus ont lancé le jeûne en solidarité avec trois grévistes de la faim pour protester contre leur détention sans procès – Bilal Kayed, qui jeûne depuis 44 jours, et Muhammad et Mahmud al-Balboul, qui a lancé une grève de la faim il y a 23 jours (voir notre précédent article). Le Service pénitentiaire israélien tente de mettre un terme à la grève de la faim des prisonniers, en les sanctionnant avec des amendes de 600 shekels (142 euros), en les isolant et en les empêchant de voir les membres de leur famille.

Palestiniens détenus dans une prison militaire israélienne

Palestiniens détenus dans une prison militaire israélienne

Des milliers de Tunisiens ont manifesté contre un projet de loi controversé prévoyant une amnistie réservée aux personnes poursuivies pour des délits de corruption en échange d’une pénalité financière. Ce projet de loi dit de « réconciliation » avait été proposé l’an dernier par le président, Béji Caïd Essebsi, pour « améliorer le climat de l’investissement » dans le pays. Depuis le 22 juillet, une série de rassemblements a été organisée à travers la Tunisie en contestation de ce projet de loi voulu par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, que beaucoup considèrent comme un retour de l’impunité. Nabeul, Sousse, Gafsa, Tozeur, Sfax, Jendouba… Dans une dizaine de villes à travers le pays, des militants ont répondu à l’appel lancé par le collectif Manich Msamah (« Je ne pardonne pas »).

La mobilisation a été couronnée lundi 25 par une marche nationale à Tunis. « Non à la réconciliation ! » ont scandé lundi les manifestants sur l’avenue Habib Bourguiba, en marge des célébrations de la fête de la République tunisienne. Encadrés d’un dispositif sécuritaire important, des militants de la sphère politique et sociale ont (encore une fois) fait entendre leur voix contre le très controversé projet de loi.

Manifestation à Tunis hier lundi

Manifestation à Tunis hier lundi

Le prisonnier palestinien Bilal Kayed entre aujourd’hui, 22 juillet, dans sa 38e journée de grève de la faim. Bilal Kayed, 35 ans, a perdu plus de 30 kilos et refuse tout transfert à l’hôpital. Dans toute la Palestine et en dehors, des actions de soutien se développent et le 19 juillet, onze membres du FPLP emprisonnés par l’occupant ont annoncé qu’ils se mettaient en grève de la faim pour soutenir Bilal Kayed, – ce qui porte au le total des prisonniers en grève de la faim solidaire à 56.

Bilal Kayed a débuté le mois dernier sa grève de la faim pour protester contre sa détention administrative. Après avoir purgé une peine de 14 ans et demi de prison pour ses activités au sein du FPLP, il devait être libéré le 15 juin. Mais les autorités israéliennes l’ont placé en détention administrative depuis cette date. La détention administrative permet de détenir un suspect sans lui notifier d’inculpation pendant six mois renouvelables indéfiniment. Plus de 700 prisonniers palestiniens sont en détention administrative.

Tag en Cisjordanie pour la libération de Georges Abdallah et Bilal Kayed

Tag en Cisjordanie pour la libération de Georges Abdallah et Bilal Kayed

Mohammad Sidqy at-Tibakhi, 12, a été tué par des tirs de soldats de l’occupation dans la région d’Al-Ram, près de Jérusalem, lorsque des soldats ont été envoyés dans la région pour disperser une manifestation. Le garçon a reçu une balle de caoutchouc sur sa poitrine et est mort d’un arrêt cardiaque. Lundi, enfant de 11 ans a été écrasé par un colon israélien, délibérément selon les témoins, dans la ville de Yatta, au sud de Hébron. Le conducteur a fui la scène du crime.

Mohammad Sidqy at-Tibakhi

Mohammad Sidqy at-Tibakhi

La chaîne de télévision israélienne 10 TV a tenté une expérience dangereuse en demandant à deux personnes, un Arabe israélien et un Juif israélien de publier chacun sur leur page Facebook un appel au meurtre témoignant de leur prétendue intention de commettre un massacre, le premier envers des Juifs, le second envers des Arabes. Le but de l’expérience était de voir à quelle vitesse réagissait le réseau social, les contacts des auteurs des deux appels, et bien évidemment la police israélienne.

Le premier appel n’a reçu « que » 12 likes en quelques heures, aucun commentaire et aucun partage, de nombreux proches de l’auteur l’ont contacté pour le prévenir que son compte avait probablement été hacké, avant que des membres arabes de la Knesset ne l’appelle également pour lui demander de retirer le post. Il a été convoqué par la police de Nazareth quelques heures plus tard avant d’être interrogé pendant plusieurs heures. Quand au second article, il a reçu plus de 1.200 likes, 34 partages et de nombreux commentaires ‘positifs’ comme « Nous sommes fiers de toi » ou « Tu es un roi », seul un commentaire lui disait « Retire ça, tu vas te faire arrêter ». Ce qui n’est pas arrivé: l’auteur de ce second poste n’a pas été inquiété et n’a vraisemblablement pas même été repéré par la police. Les deux publications sont restées en ligne tout au long de l’expérience et n’ont pas été supprimées par Facebook.

L'un des deux posts Facebook

L’un des deux posts Facebook

Les forces israéliennes ont attaqué jeudi les quartiers de Bethléem de Jabal al-Mawalih et al-Karkafeh, voulant arrêter des Palestiniens recherchés, prenant d’assaut et saccageant les maisons familiales de deux anciens détenus politiques. Cette attaque a provoqué la résistance des habitants du quartier. Les affrontements ont eu lieu pendant la nuit et plusieurs Palestiniens ont gravement souffert de suffocation en raison de l’emploi intensif de gaz lacrymogènes.

Forces d'occupation à Berthléem ce jeudi

Forces d’occupation à Berthléem ce jeudi

Des soldats israéliens ont envahi, samedi à l’aube, la localité de Doura, au sud de la ville du sud d’Hébron en Cisjordanie, pour procéder à des arrestations. Ils se sont affrontés avec de nombreux jeunes manifestants qui ont voulu résister à cette opération. Les affrontements se sont concentrés dans le centre de la ville, où les les soldats ont tiré plusieurs salves à balles réelles et à balles d’acier/caoutchouc. Plusieurs Palestiniens ont été blessés et six ont été arrêtés. La veille, vendredi, une autre opération israélienne visant à des arrestations dans la localité d’Al-Khader, près de Bethléem avait elle aussi donné lieu à des affrontements.

L'opération israélienne à Doura

L’opération israélienne à Doura

Quatre jeunes Palestiniens ont été blessés, dont un grièvement, dans des affrontements lundi matin, lors de protestations contre la démolition par les forces israéliennes de maisons appartenant à deux Palestiniens auteurs d’une attaque contre des Israéliens. Les affrontements se sont passés dans le camp de réfugiés de Qalandiya, près de la vieille ville de Jérusalem en Décembre. Les soldats ont tenté de disperser les manifestants en utilisant des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc, puis ils ont ouvert le feu à balle de guerre.

Les parents d'Issa Assaf dans la maison familiale détruite par les Israéliens

Les parents d’Issa Assaf dans la maison familiale détruite par les Israéliens

Adel Samara est un des premiers militants à avoir lutté pour exiger le droit du retour pour le peuple Palestinien. Sa première arrestation par l’occupant sioniste remonte à 1965. Il a été l’un des fondateurs du FPLP et l’un des responsables de cette organisation, à Ramallah et Jérusalem. Il n’en est plus membre aujourd’hui.

Adel Samara a été convoqué, hier, devant le juge qui représente l’Autorité Palestinienne. Celle-ci poursuit le docteur Samara suite à une plainte déposée par une responsable palestinienne l’accusant d’avoir diffamé ses propos, en affirmant qu’elle faisait l’éloge de la normalisation des relations avec Israël. Lors d’un congrès organisé à Damas, elle avait appelé à la coexistence avec l’occupant. Nombreux ont été ceux qui ont perçu dans ce message un appel à la normalisation avec Israël. Un texte dénonçant cette position a été rédigé, que le docteur Adel Samara a relayé sur Facebook. L’Autorité Palestinienne a donc fait passer le docteur Samara en procès hier. La décision du jugement est annoncée pour le 19 octobre.

Le docteur Adel Samara

Le docteur Adel Samara