Deux ans d’emprisonnement ont été requis mardi contre huit anciens salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord pour la séquestration durant 30 heures en 2014 de deux cadres. Poursuivis devant le tribunal correctionnel d’Amiens pour «séquestration et violences en réunion», le procureur a requis contre chacun d’entre eux une peine de deux ans d’emprisonnement: un an «ferme aménageable» et un an de sursis. Entre le 6 et le 7 janvier 2014, le directeur des ressources humaines ainsi que le directeur de la production de cette entreprise de 1.143 salariés, fermée quelques jours après, avaient été retenus dans les locaux de l’usine de pneumatiques que plusieurs dizaines de salariés avaient occupée avant de les laisser partir, sans violence.
Parmi les nombreux témoins qui se succédaient à la barre, une inspectrice du travail est venue expliquer le «management pathogène» de la direction de Goodyear. Le CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) a comptabilisé 14 suicides en moins de deux ans. Le procès s’est déroulé sans plaignant: Goodyear avait en effet retiré sa plainte en application de l’accord de fin de conflit signé avec les syndicats fin janvier 2014, tout comme les deux cadres concernés, qui se sont désistés après avoir déposé plainte à titre individuel dans un premier temps. Le jugement a été mis en délibéré au 12 janvier 2016.
Le DRH à sa libération