Le ‘Plan d’Opérations Excellence’, qui vise à anéantir les guérillas du Parti Communiste du Pérou (PCP, ‘sentier lumineux’), a débuté le 30 août 2008 dans une opération conjointe de 1.200 hommes de la Police et de l’Armée, avec la prise de Valle de los ríos Apurímac-Ene. Le but est de contrôler la région de Vizcatán, l’une des zones les plus importantes des maoïstes péruviens et dirigée par le Comité Régional Principal du Parti Communiste du Pérou. Comme d’habitude dans ce type d’opérations, les forces répressives ont perpétré des atrocités contre la population civile. Le maire du village Jésus de Belén, Tiófantes Camasa Bois, a dénoncé l’incendie des maisons et la disparition de onze personnes. Une survivante de l’incursion de l’armée, Lucy Pichardo, du village Pichis Río Seco, a dénoncé qu’après le passage de l’armée, son époux, ses trois frères et une cousine enceinte avaient disparus.
Le Ministre de la Défense du Pérou, Antero Florez Aráoz, a défendu les militaires en affirmant que ces plaintes faisaient partie d’une ‘opération psychologique de la part des terroristes’. A cette version s’est ajoutée celle de la dirigeante du parti de gouvernement (APRA), Mercedes Cabanillas, qui a déclaré que les disparus supposés étaient des subversifs qui avaient fui. Une commission d’organisations des droits de l’homme a visité le lieu des faits. Le 3 octobre, la commission a recueilli le témoignage de villageois torturés par l’armée. La commission a établi que les militaires avaient violé une femme, détruit 75 maisons, et déplacé 65 familles des villages Canayre, Pichari, Llochegua et Virgen Villa. Confrontée à ces faits, la commission s’est engagée… à demander la constitution d’une Commission d’enquête parlementaire.
Cependant, le 6 octobre, quatre cadavres ont été trouvés dans la Valle del río Apurímac-Ene. Il s’agissait des parents de Lucy Pichardo (Maximiliano Pichardo Fernández, Jésus Pichardo Fernández et José Félix Canchaya Limache). Selon le rapport de l’autopsie, ils ont été tués par balle à bout pourtant et dans le dos. L’autre cadavre est celui de Rosa Chávez Sihuincha, la cousine enceinte. Elle avait deux balles de pistolet de 9mm dans la tête.
Arrestation de paysans péruviens