Les étudiantes du lycée de Prétoria manifestent depuis plusieurs jours contre le code capillaire raciste qui leur est imposé. L’événement qui a mis le feu au poudre est qu’une étudiante noire de 13 ans a été punie pour avoir écrit un exposé sur la souffrance des femmes noires et pour avoir eu des cheveux trop « indisciplinés ». Généralement, les étudiantes noires s’entendent régulièrement dire que leurs cheveux sont « naturellement sales« . Vendredi dernier, un groupe d’étudiantes s’est donc rassemblé contre les règles discriminatoires concernant leurs cheveux. « On veut montrer qu’on en a assez de la bigoterie et du racisme » a déclaré une étudiante. Des gardes de la sécurité ont surveillé le meeting de près. Le samedi, les étudiantes se sont à nouveau rassemblées pour tenir une assemblée silencieuse dans une foire qui avait lieu sur les lieux de l’école. Mais cette fois, elles ont été menacées d’arrestations par des gardes armés de mitraillettes AK-47, de revolvers et de chiens.

Le code de l’école n’interdit pas nommément les coiffures afro mais impose que les cheveux soient brossés, que le style soit « conservateur », que les tresses et dreads mesurent au maximum 10mm de diamètre. Ce lundi, la direction tentait de faire continuer les cours normalement, mais des manifestants rejoignent les étudiantes devant l’école alors que le ministre provincial de l’éducation s’est rendu sur les lieux pour « arrêter cette situation avant que ça échappe au contrôle« . Les tensions révèlent également la fracture entre les écoles d’état pauvres et les écoles privées aux règlements racistes. Certaines étudiantes dénoncent même des professeurs qui séparent leurs classes en deux « parce que c’était comme ça avant« .

Des jeunes manifestantes à Pretoria

Des jeunes manifestantes à Pretoria

Des milliers d’ouvriers ont démarré mercredi une grève dans les centrales électriques du fournisseur public Eskom, pour demander une hausse de leurs salaires, défiant une décision de justice qui avait interdit ce débrayage. C’est tard mardi soir que l’employeur avait obtenu une interdiction de la grève parce qu’il s’agissait d’un secteur essentiel au fonctionnement du pays. Selon le syndicat, près de 15.000 travailleurs sont en grève à travers tout le pays, soit environ 30 % des effectifs du groupe.

Les grévistes réclament une hausse de +10 % des salaires les plus bas, de +8,5 % des revenus les plus élevés et une allocation logement de 3.000 rands (200 euros). Le chiffre d’affaires d’Eskom a atteint l’année passée 163,4 milliards de rands de revenus (9,59 milliards d’euros) en progression de +11 % sur un an. Son excédent brut d’exploitation a atteint de 31,97 milliards de rands (+37 %), pour un bénéfice de 4,62 milliards de rands (contre 200 millions de rands en 2014).

La centrale électrique de Mpumalanga-Middelburg-Arnot

La centrale électrique de Mpumalanga-Middelburg-Arnot

De violentes émeutes ont éclaté lundi et mardi, à Hammanskraal, au nord de Pretoria. À l’origine de ces heurts, l’intervention d’une l’agence de démolition privée Red Ants, qui a entreprise de démolir des bâtiments construits illégalement dans ce bidonville de 16.000 hébitants, sans même laisser le temps aux habitants de récupérer leurs affaires. La police est intervenue et les violences se sont étendues. Deux employés de Red Ants ont été tués par les émeutiers, six manifestants ont été blessés par la police et cinq autres arrêtés.

Les pompiers enlèvent la carcasse d’un bus incendié par les émeutiers à Hammanskraal

Les pompiers enlèvent la carcasse d'un bus incendié par les émeutiers à Hammanskraal

Le campus de Vanderbijlpark de la Vaal University of Technology (VUT) a été le théâtre de violents affrontements entre étudiants et policiers. L’université avait été fermée suite à une série de manifestations étudiantes cette semaine et comptait reprendre les cours. Un mémorandum remis à l’université par les étudiants cette semaine, ce qui a exigé la libération des étudiants qui avaient été arrêtés ou suspendus en raison des protestations sur le campus. De violents affrontements ont éclaté, un bâtiment a été inciendié et les policiers ont fait usage de balles en caoutchouc et de grenade de désencerclement. L’université avait annoncé l’intention de reprendre les cours le jeudi, mais elle restera fermée jusqu’à nouvel ordre.

Bâtiment incendié à la VUT mercredi

Bâtiment incendié à la VUT mercredi

Depuis sa mise en grève pour des augmentations de salaire, les travailleurs de Pikitup, chargés du ramassage des ordures ont défilé dans le centre-ville de en renversant poubelles et containers sur la rue. La grève, décrétée illégale, des travailleurs Pikitup était entrée dans sa troisième journée de vendredi, en dépit de l’ultimatum de la société ordonnant aux travailleurs de retourner au travail. Ce même vendredi après-midi, des affrontements ont opposés un millier de travailleurs de Pikitup aux membres de la police nationale sud-africaine (SAPS) et de la police métropolitaine de Johannesburg (JMPD). Les policiers ont lancé des grenades assourdissantes et tiré des balles en caoutchouc. Une femme blessée par une balle en caoutchouc a été hospitalisée.

Le centre de Johannesburg vendredi

Le centre de Johannesburg vendredi

De violents affrontements opposant étudiants et policiers ont de nouveau éclaté à l’Université de technologie de Tshwane (TUT), à Johannesburg. C’est suite à une manifestation étudiante qui forçaient les présents à quitter le campus que la police est intervenue. Les affrontements ont été violents et les installations de l’universités ont subi de nombreux dégats et quelques débuts d’incendie. Les examens au campus de Soshanguve de TUT ont été suspendus.

Manifestants étudiants du TUT de Johannesburg

Manifestants étudiants du TUT de Johannesburg

De violents incidents ont eu lieu sur le campus de l’Université de Wits. Les protestations ont commencé il y a deux semaines quand l’université a annoncé une hausse de 10,5% des frais de scolarité pour 2016. Des groupes d’étudiants et de travailleurs ont empêchés les cours et incendiés des piles de pneus sur le campus. Ils se sont affrontés aux vigiles mais aussi à la police qui a fait usage de grenade, de balles en caoutchouc et de gaz.

Incidents à l’Université Wits

Incidents à l'Université Wits

Une protestations d’étudiants relative à la procédure du paiement à crédit du minerval pendant la durée des études a tourné lundi à l’affrontement hier sur le campus de Pietermaritzburg de l’University of KwaZulu-Natal (UKZN). Deux syndicalistes étudiants ont été arrêtés, des dégâts ont été occasionnés aux locaux et la police est intervenue en force. Deux étudiantes ont été soignées après avoir inhalé de l’air mêlé du contenu des extincteurs.

Intervention policière à l’University of KwaZulu-Natal

Intervention policière à l'University of KwaZulu-Natal

L’Afrique du Sud s’apprête à fermer 33 établissements scolaires à travers le pays pour cause de pénurie d’enseignants. A Port Elizabeth, de nombreux enfants et parents manifestaient contre la fermeture des écoles, la mauvaise qualité de l’enseignement et la situation géographique dangereuse des écoles. Alors que les manifestants avaient brûlé des pneus et qu’une émeute se déclenchait, les unités tactiques de la police ont été appelé en renfort et ont tiré des cartouches ‘non-létales’ vers les manifestants, dont certains étaient très jeunes. La manifestation a tourné à l’affrontements, les manifestants lançant des engins incendiaires et des pierres, la police tirant des cartouches non-létales, des grenades assourdissantes et utilisant une auto-pompe. Plusieurs manifestants ont également récupéré des balles de calibre 45, expliquant avoir vu la police tirer avec leurs armes de service, ce à quoi la police a répondu que des criminels s’étaient introduit dans la manifestation et avaient tiré vers la police, mais que dans le chaos, les balles s’étaient retrouvées sur le lieu de la manifestation.

Les unités tactiques de la police sud-africaine.

Les unités tactiques de la police sud-africaine.

En Afrique du Sud, s’enfonce dans le marasme. La compagnie, qui livre 95% de l’électricité du pays, fait face à une grave crise de liquidité et à des querelles internes. Les délestages électriques ont recommencé depuis mercredi, plongeant les grandes villes du pays dans le noir. Pour ne rien arranger, les ouvriers qui travaillent sur le chantier de la centrale de Medupi sont en colère. Ils s’étaient mis en grève mercredi. Plus d’un millier d’ouvriers ont été renvoyés pour avoir participé à une « grève illégale ».

Mercredi dernier, le 25 mars, entre 3.000 et 8.000 d’ouvriers métallurgistes se sont mis en grève illégale pour protester contre leurs conditions de travail, avec le soutien du syndicat Numsa. Ces hommes travaillent sur le chantier de la centrale de Medupi, qui emploie 21.000 salariés. Cette centrale à charbon doit produire à terme plus 4.800 Megawatts d’électricité pour la compagnie publique d’électricité Eskom. Suite à cette grève qui aurait provoqué des dégradations, selon Eskom, le site a été provisoirement fermé. Et près de 1 000 ouvriers ont été licenciés.

Le site de construction de la centrale à charbon de Medupi

Le site de construction de la centrale à charbon de Medupi