Au début du mois d’août, de violentes affrontements se sont déroulés en marge de la grève sauvage entreprise par les mineurs de la mine de platine de Marikana. 34 grévistes ont été tués et 78 autres blessés par les forces de police le 16 août lorsque celles-ci ont ouvert le feu sur un groupe d’ouvriers rassemblés pour obtenir une augmentation de salaire. Suite à ces violences, les autorités ont interpellé et incarcéré 270 grévistes, lesquels ont brièvement comparu lundi dernier avant que le juge ne renvoie le dossier à ce lundi 27. En début de semaine, il s’est prononcé en inculpant pour meurtre tous les mineurs arrêtés. Cette décision intervient alors qu’il a été confirmé que les victimes avaient été abattues par la police et que les rapports d’autopsie publiés lundi indiquent clairement que dans la majorité des cas, la balle est sortie du corps par la poitrine, laissant croire que les hommes ont été abattus d’une balle dans le dos alors qu’ils fuyaient.

Affrontements à la mine de Marikana

Affrontements à la mine de Marikana

Plusieurs centaines de foreurs ont débrayé mercredi pour réclamer des augmentations dans une autre mine de platine voisine de celle de Marikana et appartenant à l’exploitant sud-africain Royal Bafokeng Platinum. Une autre mine de platine est aussi sous la pression de ses salariés à Thembelani, exploitée par le géant anglo-sud-africain Anglo American Platinum (Amplats) sommé de répondre d’ici vendredi à tout un cahier de doléances.

La situation à Marikana, où aura lieu l’une des cérémonies d’hommage aux victimes jeudi, était calme. Plusieurs foreurs y sont toujours en grève, expliquant vouloir la libération des 259 mineurs arrêtés le 16 août et les hausses de salaires réclamées. Mardi, sous la pression politique, l’entreprise a levé sa menace de licencier les grévistes.

Les 259 grévistes sud-africains arrêtés après les violences de la semaine dernière dans la mine de platine de Marikana ont brièvement comparu lundi devant la justice, notamment pour meurtre, avant un renvoi du dossier à lundi prochain. Seul l’un d’entre eux, hospitalisé, n’a pas été présenté au juge.

Le juge leur a lu devant une salle comble les faits reprochés, allant de la violence publique au meurtre ou à la tentative de meurtre. Dix hommes, dont deux policiers, avaient été tués entre le 10 et le 12 août dans des affrontements intersyndicaux suscités par le déclenchement d’une grève sauvage pour obtenir des augmentations de salaires. Jeudi, la police avait tué 34 grévistes et blessés 78 autres. Épouses, soeurs, filles, au total une centaine de personnes ont hué la police, pleuré et prié avant d’être évacuées vers une rue adjacente où elles ont continué à manifester. Tous les prévenus ont été placés en détention provisoire.

La société minière Lonmin a sommé dimanche les grévistes de Marikana de reprendre le travail lundi matin, sous peine de « possibles licenciements », trois jours après la fusillade qui a fait 34 morts sur ce site d’extraction de platine. « L’ultimatum final a été repoussé au lundi 20 à la suite des événements de jeudi », indique le porte-parole de Lonmin, « l’ultimatum final donne aux employés une dernière chance de reprendre le travail ou de s’exposer à un possible licenciement ». Les mineurs en grève ont déclaré qu’ils refuseraient de reprendre le travail par respect pour leurs 34 camarades tués par la police et si la direction ne répondait pas à leurs revendications salariales. L’intervention policière a fait 34 morts et 78 blessés selon la police qui a aussi arrêté 259 personnes.

Afrique du Sud: Menace de licenciement des grévistes de Marikana

Une première enquête a été ouverte samedi sur les responsabilités de la police dans la fusillade qui a fait 34 morts et 78 blessés jeudi à la mine de Marikana. Samedi matin, des experts de la police des polices sont arrivés à la mine de platine exploitée par Lonmin, près de Rustenburg. A quelques centaines de mètres des lieux du massacre, toujours bouclé par les forces de l’ordre, plusieurs centaines de mineurs se sont de nouveau rassemblés samedi, dans le calme. Comme la veille, nombre d’entre eux portaient des bâtons ou des barres de fer. Un hélicoptère de la police survolait les environs. De nombreuses familles étaient toujours à la recherche d’un proche, sans savoir s’il était mort, blessé ou simplement au nombre des quelque 500 personnes arrêtées après les violences.

Afrique du Sud: Bilan de la fusillade et enquête

Un conflit social d’une extrême violence a lieu dans la grande mine de platine de Karee (près de Rustenburg). Des afrfrontements ont opposés des affiliés du Association of Mineworkers and Construction Union (Amcu), appelant à la poursuite d’une grève, lancée vendredi passé par 3000 mineurs, pour une augmentation de salaire, et ceux du National Union of Mineworkers (NUM) qui a appelé à une reprise du travail. L’AMCU a rassemblé environ 25,000 personnes réunies samedi après-midi, près de Nkaneng. Quatre syndiqués appartenant à l’un ou l’autre syndicat ont été blessés par balle, et deux autres tués, par des commandos que l’on pense être du syndicat rival. Deux gardes de la mine ont également été abattus dimanche par un groupe qui voulait s’attaquer aux installations de la mine qui appartient au groupe Lonmin, le troisième producteur de platine du monde.

Jeudi matin, plusieurs centaines d’hommes armés de gourdins, de barres de fer et de machettes s’étaient de nouveau regroupés à l’extérieur de la mine. Des négociations entamées la veille avec les forces de l’ordre et les responsables de la mine n’avaient rien donné. La police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour tenter de disperser les mineurs en grève. Selon plusieurs témoignages, des mineurs auraient répliqué avec des armes à feu et la police aurait alors tiré à balles réelles. Plusieurs mineurs (18 selon un journaliste sur place) gisaient au sol jeudi à la mine. Aucun bilan officiel n’a encore été fourni.

voir la vidéo de la fusillade

Mine de platine en Afrique du Sud

Mine de platine en Afrique du Sud

Le groupe minier sud-africain Impala Platinum (Implats), numéro deux mondial du platine, a licencié 13.000 employés qui avaient poursuivi une grève décrétée illégale à la mine de Rustenburg (nord). Les mineurs, qui avaient cessé le travail le 30 janvier car certaines catégories ont reçu une augmentation de 18% tandis que d’autres étaient exclus. Mais Implats a obtenu un interdit judiciaire contre le mouvement, avertissant que ceux qui refusaient de travailler seraient licenciés. La grève a finalement cessé fin février, après avoir donné lieu a de nombreux incidents, les grévistes ont ainsi mis le feu en février à un commissariat de police.

Afrique du Sud: 17.000 grévistes licenciés

C’est ce vendredi que débutera la Coupe du Monde de football en Afrique du Sud. Les forces de sécurité jouent la carte de la présence en masse. Au total, 44.000 personnes ont été recrutées pour l’occasion, ce qui porte à 180.000 l’effectif policier. Des milliers d’agents patrouilleront à pied et à cheval aux abords des stades. En outre, des policiers seront affectés à la protection des VIP qui ont pour la plupart déjà leurs propres gardes du corps. A l’intérieur des stades, des policiers venus des 27 pays participants seront dans les stades pour repérer les comportements à risque de leurs ressortissants. Toutes ces mesures sont complétées par la réquisition de nombreux hélicoptères, de démineurs, de caméras de surveillance et de la coopération d’Interpol. L’espace aérien au-dessus des stades a été restreint. Enfin, des cellules ont été construites dans les stades pour accueillir les personnes interpellées et des tribunaux spéciaux permettront de les juger rapidement.

Dispositif policier pour la Coupe du Monde de football

Dispositif policier pour la Coupe du Monde de football