Vendredi 1er mars, le président du syndicat de l’hôtel Tharabar Gate ainsi que 5 responsables du syndicat ont été condamnés à un mois de prison pour avoir mener une manifestation organisée le 13 décembre (voir notre article). Ils ont été arrêtés à la fin de l’audience et emprisonnés.

Dés 2015, date de la création du syndicat de l’hôtel Tharabar Gate, les membres ont dû faire face à un management agressive. Une première tentative de licenciement de Ko Nay Myo Win, président du syndicat fût empêché grâce à une action collective. Depuis, les syndicats des autres hôtels de la région se sont regroupés pour former un syndicat unique. En août dernier, la direction a de nouveau licencié le président du syndicat, ainsi que 11 autres travailleurs, dont deux membres du conseil exécutif et 7 membres actifs du syndicat. Ces licenciements ont menée à des actions des travailleurs syndiqués, des familles et de soutiens.

La police arrête des manifestants de l’hôtel Tharabar Gate (archive)

La police arrête des manifestants de l'hôtel Tharabar Gate (archive)

Le mardi 11 décembre, sur l’ordre des autorités locales, une centaine de personnes, dont des policiers ont détruit le camp de solidarité tenu depuis le 12 octobre par les membres du syndicat de l’hôtel Tharabar Gate, des membres des familles des travailleurs et des sympathisants. Le 13 décembre, une marche syndicale s’est organisée à la suite de cette destruction mais a très vite été dispersée par la police arrêtant 13 personnes dont 7 membres du syndicat.

Le campement avait été établi suite à des manifestations publiques organisées par les syndicats des hôtels de la région de Bagan pour protester contre les licenciements de membres et leaders syndicaux par la direction de l’hôtel Tharabar Gate. Malgré les réunions de conciliation entre les représentants des gouvernements locaux et nationaux et la direction de l’hôtel, ces derniers refusent toujours de réintégrer les syndicalistes.

La police arrête des manifestants de l’hôtel Tharabar Gate (archive)

Après plusieurs mois de lutte acharnée ayant culminé il y a une dizaine de jours par des violences physiques faites aux grévistes (voir notre article), l’usine de vêtement Fu Yuen, dont la direction est d’origine chinoise, a accepté de réintégrer les trente grévistes qu’elle avait renvoyés le 20 août sans préavis et sous prétexte qu’ils gênaient la production et ne respectaient pas les règles de l’entreprise. Une grande marche rassemblant gréviste et activistes avait eu lieu lundi au parc Mahabandula demandant l’aide du gouvernement. L’entreprise de vêtements à ouvert en 2014 dans la zone industrielle Seikkan à Dagon et emploie 1.400 personnes.

Une victoire pour les travailleurs (essentiellement des travailleuses) de l’usine Fu Yuen

Une victoire pour les travailleurs (essentiellement des travailleuses) de l'usine Fu Yuen

La police anti-émeute birmane est intervenue dans une usine chinoise de vêtements, hier lundi, après que des travailleurs protestataires aient été attaqués par des bandes de nervis au service de la direction de l’usine. Des douzaines de travailleurs ont été blessés. Les travailleurs, en grande majorité des travailleuses, ont commencé il y a deux mois à tenir un piquet devant l’usine chinoise Fu Yuen Garment Co Ltd à Yangon, pour dénoncer les conditions de travail déplorables et les mauvais traitements subis dans l’entreprise. La Birmanie est en train de devenir le dernier centre asiatique de vêtements à bas prix.

Affrontements devant la Fu Yuen Garment Co Ltd à Yangon

Affrontements devant la Fu Yuen Garment Co Ltd à Yangon

La police a réprimé à coups de matraque une marche étudiante et a procédé à plus de 120 interpellations, mardi 10 mars. Les policiers anti-émeute sont entrés dans un monastère bouddhiste où une partie des manifestants contre la réforme de l’éducation avait trouvé refuge, à Letpadan, dans le centre du pays. La tension était montée d’un cran lorsque les quelque cent cinquante opposants bloqués par la police depuis une semaine ont tenté mardi matin de briser le cordon qui les encerclait. Les étudiants estiment que les autorités n’ont pas respecté un accord conclu entre les deux parties, qui devait permettre la poursuite de la marche vers Rangoun.

Les étudiants jugent antidémocratique la réforme de l’éducation et réclament des changements, dont la décentralisation du système éducatif, la possibilité de créer des syndicats et un enseignement dans les langues des nombreuses minorités ethniques du pays.

Birmanie: Répression d’une manifestation étudiante

Une femme a été tuée lundi en Birmanie lors d’une manifestation contre une mine de cuivre chinoise controversée. La police a ouvert le feu quand les populations locales ont tenté d’empêcher les employés chinois de la compagnie d’ériger des clôtures près de la mine située dans la ville de Monywa, dans le nord-ouest du pays.

Lors des affrontements, certains manifestants auraient utilisé des frondes pour bombarder les ouvriers et auraient également brièvement détenu dix membres du personnel. Les villageois s’opposent à cette mine qui aurait été construite sur leurs terres par une entreprise chinoise associée à une groupe liée à l’armée birmane et ils dénoncent les risques environnementaux du projet. D’après les médias d’Etat, neuf manifestants et 11 policiers ont également été blessés pendant les affrontements.

Birmanie: Une manifestante tuée lors d’une protestation contre un chantier minier

Plus de 150 anciens ouvriers, pour la plupart des femmes, réclamant arriérés de salaires et compensations pour la perte de leur emploi étaient entrés de force mardi dans une usine sud-coréenne de chaussures dans la banlieue de Rangoun, fermée depuis juin. Cinq fonctionnaires envoyés pour tenter de calmer la situation avaient été séquestrés par les ouvriers.

Lors de l’opération pour les libérer dans la nuit de mardi à mercredi, des affrontements ont fait neuf blessés du côté des policiers, dont deux toujours hospitalisés dans un état grave. Le ministère birman du Travail avait engagé des poursuites contre l’usine après sa fermeture sans information ni paiement des ouvriers. Ceux-ci se sont vus promettre leurs salaires le 1er novembre, après la vente aux enchères de l’usine par l’Etat.

17 personnes, neuf policiers et huit villageois ont été blessés dans des affrontements qui les ont opposé dans la région de Sagaing, dans le nord-ouest du pays. Depuis le début de la semaine, les autorités construisent des barricades sur la route reliant les villages de Moegyo Pyin et de Setel. Ces installations font partie de l’implémentation d’un vaste projet de mine de cuivre mené par la société chinoise Wanbao Mining Ldt en partenariat avec une société privée birmane. Jeudi, plus de 150 villageois se sont rendus sur place, exigeant que les policiers cessent leur travail et qu’ils enlèvent les barricades déjà érigées. Cette route est utilisée quotidiennement par les villageois que ne peuvent donc plus circuler librement. Par ailleurs, selon eux, elle n’est pas située dans la zone du projet minier. Les policiers ont répliqué à la demande villageois par la force, tirant des coups de feu pour disperser la foule. Les villageois leur ont lancé des pierres et ont utilisé de petites armes artisanales pour tenter de leur faire face alors que 400 policiers supplémentaires arrivaient en renfort par camion. Tous les blessés ont été transférés à l’hôpital pour y être soigné.

Heurts entre villageois et policiers en Birmanie

La semaine dernière, de violentes émeutes s’étaient déroulées aux environs de la mine de Monywa (cf notre article du 25 avril). Dimanche, les autorités locales ont émis des mandats pour l’arrestation de huit personnes qui sont accusées d’avoir incité à l’instabilité dans les villages. Il s’agit de membres du Yangon Public Service Network, du Yangon University Student’s Union et du Group Taking Care of Political Prisoners. Ceux-ci ont poussé des centaines de fermiers locaux à re-cultiver les terres dont ils ont été expropriés pour permettre l’extension de l’exploitation minière. La police était rapidement intervenue. Quinze policiers et trois manifestants avaient été blessés. Trois personnes avaient été arrêtées juste après les affrontements, les huit autres manifestants accusés sont actuellement activement recherchés.

Pour la deuxième journée consécutive, des centaines de villageois, principalement des fermiers, se sont mobilisés contre l’exploitation d’une mine de cuivre par une société chinoise à Monywa, dans le nord-ouest du pays. Les villageois ont été obligé d’abandonner leurs terres pour permettre l’extension de la mine, ce qu’ils dénoncent. Ce jeudi, les affrontements avec la police ont débuté lorsqu’une centaine de fermiers à commencer à travailler la terre. Cette dernière est rapidement intervenue pour les en empêcher. Des dizaines de personnes avaient été blessées lors de manifestations semblables en novembre dernier. La mine de Monywa est détenue conjointement par une société chinoise et le Myanmar Economic Holdings, appartenant à l’armée birmane. Depuis hier, les fermiers réorganisent des sit-ins. Ce matin, 400 policiers sont violemment intervenus pour les déloger. Trois villageois ont été grièvement blessés, dont un par balle. Ils ont été hospitalisés. Sept policiers ont également été légèrement blessés. Un récent rapport publié par une commission d’enquête indépendante a révélé que lors des manifestations en novembre à Monywa, la police avait utilisé des bombes fumigènes contenant du phosphore, provoquant de sévères brûlures. Malgré les nombreux blessés, la police continue à maintenir n’avoir utilisé que des gaz lacrymogènes et des canons à eau.

Villageois birman blessé au phosphore

Villageois birman blessé au phosphore