Après deux jours de trêve, les manifestants sont de nouveau descendus lundi par groupes de plusieurs centaines de personnes dans les rues de quartiers périphériques de Bujumbura, où la police tente de les cantonner pour les empêcher de faire une démonstration de force au centre-ville. Plusieurs dizaines de manifestants, rapidement dispersés par la police, ont malgré tout réussi pour la première fois à gagner la place de l’Indépendance en plein centre.

La police a lancé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes mais aussi tiré à balles réelles, parfois sans sommation, contre les manifestants dans au moins deux quartiers de la capitale, Musaga, faisant quatre morts.Pour les manifestants, un troisième mandat est contraire à l’accord d’Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile (1993-2006).

Manifestation lundi à Musaga

Manifestation lundi à Musaga

Il y a deux semaines au Burundi, les étudiants qui avaient droit à une bourse d’études ont entamé une grève pour protester contre une réforme qui restreint grandement les conditions d’octroi. La réponse du ministre de l’Enseignement supérieur a été radicale : il a tout de suite fermé les universités publiques, exclu pour deux ans les représentants des étudiants et donné trois jours aux étudiants pour se faire réinscrire. Un délai qui a pris fin mercredi. Le ministre a fait le bilan de cette campagne de réinscription et le moins que l’on puisse dire, c’est que son appel n’a pas été entendu: seuls 650 étudiants sur 17.000 ont repris le chemin de la classe.