Quatre personnes au moins, dont deux policiers, ont été tuées lundi à Kinshasa lors de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants hostiles au président Joseph Kabila. Une dizaine de personnes blessées par balles ont aussi été admises dans des hôpitaux. Les affrontements ont eu lieu dans plusieurs quartiers de la capitale, où plusieurs pillages ont également été commis, alors qu’un collectif d’opposants avait appelé la population de la ville à occuper le Parlement pour protester contre le projet de loi électorale en cours d’examen.

Ce texte, qui lie la tenue des prochaines élections présidentielle et législatives censées avoir lieu en 2016, est susceptible d’entraîner un report de ces scrutins et de permettre à M. Kabila, à la tête du pays depuis 2001, de se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat. Dans la matinée, les forces de l’ordre ont ouvert le feu pour disperser un rassemblement de quelques milliers d’étudiants près de l’université, dans le sud de Kinshasa. Jusqu’en milieu d’après-midi, des échauffourées ont opposé plusieurs groupes de jeunes (parfois jusqu’à 200) et la police à coups de pierres et de gaz lacrymogènes, dans divers quartiers populaires de la capitale, dont plusieurs axes ont été coupés par des barrages de pneus enflammés. Des coups de feu ont été entendus en plusieurs endroits de la capitale, où une dizaine de voitures au moins ont été brûlées.

Congo: Manifestants et policiers tués à Kinshasa

La police congolaise a tiré quelques coups de feu ce lundi matin pour disperser plusieurs milliers d’étudiants qui manifestaient contre le président Kabila dans plusieurs quartiers populaires de Kinshasa, où les accès aux Parlement étaient hermétiquement bouclés. Ces heurts ont notamment eu lieu dans les environs de la place Victoire, coeur de la « Cité », et près du campus de l’Université de Kinshasa (Unikin), dans le sud de la capitale. Au moins une personne a été blessée par balle.

Un responsable de la police avait averti qu’il ferait tirer ses hommes si les étudiants ne rentraient pas chez eux. Avant cela, les policiers et la foule des jeunes gens s’étaient affrontés à coup de gaz lacrymogènes et de jets de pierres.

Congo: La police tire sur une manifestation étudiante

Le secrétaire général aux Affaires étrangères a suspendu, jeudi 4 septembre, “jusqu’à nouvel ordre”, sept fonctionnaires, membres du comité syndical de ce ministère. Il leur reproche d’avoir créé un « climat malsain au lieu du travail », depuis le déclenchement de la grève mardi dernier. Les agents suspendus sont interdits d’accéder à leur lieu de travail. Pour les grévistes, cette mesure de suspension est destinée à les dissuader à poursuivre la grève, qui dure depuis quatre jours.

R.D. du Congo: Fonctionnaires grévistes suspendus

Les travailleurs de la Générale des carrières et des mines (Gécamines) à Kolwezi (Katanga) ont déclenché leur mouvement de grève hier lundi. Les grévistes ont bloqué aujourd’hui dans la matinée, la circulation sur la Nationale n°39, reliant la ville de Kolwezi à celle de Dilolo (Katanga) pour réclamer trois mois de salaire. Ils ont fini par être dispersés quelques heures après par la police nationale. Ils sont ensuite allés barricader l’entrée des bureaux de leur entreprise, tandis que leurs ont manifesté devant le bâtiment de leur l’hôpital.

RD du Congo: La police lève les barrages des ouvriers de la Gecamine

Les agents de la Société nationale d’assurances (SONAS) ont à nouveau manifesté ce lundi 5 mai à proximité des bureaux de la direction générale de leur entreprise à Kinshasa pour réclamer notamment le paiement de leurs arriérés de salaire et le départ de l’actuel comité de gestion de l’entreprise qu’ils accusent de mauvaise gestion.

Comme déjà vendredi, cette manifestation a été dispersé par la police à coups de gaz lacrymogènes. Les policiers ont interpellé quelques manifestants. Les agents de la SONAS affirment vouloir désormais organiser un « sit-in illimité » jusqu’à obtenir la satisfaction de leurs revendications. Certains agents accusent jusqu’à 20 mois d’arriérés de salaires. En dehors du paiement des arriérés de salaires et du départ du comité de gestion, les manifestants réclament également le paiement intégral des indemnités de carrière de tous les retraités, l’organisation de l’élection syndicale et la réhabilitation de cinq délégués syndicaux qui auraient été licenciés illégalement.

RD Congo: Les policiers interviennent contre les grévistes

En République démocratique du Congo, c’est l’inquiétude autour du sort du syndicaliste Victor Umba Ilunga, président de la délégation syndicale de la SNCC, la Société nationale des chemins de fer. Arrêté le 25 février dernier, Victor Umba n’a toujours pas comparu devant un juge et serait selon ses proches détenu par les services de renseignement à Kinshasa. Les autorités lui reprochent son implication dans le mouvement social des cheminots congolais, en grève depuis novembre 2013. Ni sa famille ni son avocat ne peuvent le voir.

Les agents de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) qui observent un mouvement de grève se disent préoccupés par la situation du président de leur délégation nationale, Victor Umba, dont ils sont sans nouvelles depuis plus d’un mois. Ce dernier avait été arrêté, été gardé pendant quelques jours au cachot de la police ville de Lubumbashi, puis transféré à Kinshasa. D’après ces agents, toutes les démarches menées pour avoir de ses nouvelles sont restées vaines. Son arrestation est intervenue lorsque les cheminots grévistes se sont introduits dans les installations de cette entreprise pour réclamer leur décompte final auprès de l’employeur. Ce dernier les avait considérés comme déserteurs. La police d’intervention rapide accompagnés par ceux de la police militaire avaient lancé des gaz lacrymogènes afin de disperser les manifestants. Dans la foulée, le président de la délégation syndicale nationale avait été arrêté.

Les agents grévistes dénoncent aussi des arrestations enregistrées dans leurs rangs. Lundi, la police les a encore dispersés au camp Maramba où ils étaient rassemblés. Trois d’entre eux et un mineur de 15 ans, fils d’un agent, ont été appréhendés. Jusqu’à présent, leurs collègues n’ont pas de leurs nouvelles. Toutes les tentatives menées pour avoir la réaction du commandant de l’unité de la police incriminée sont restées vaines.

Les agents grévistes de la Société nationale de chemin de fer du Congo (SNCC) se sont affrontés avec des policiers ce mercredi 9 janvier à Lubumbashi. Les agents de la société ferroviaire accompagnés de leurs enfants ont brûlé des pneus et lancé des projectiles sur des éléments de la police. Les forces de l’ordre ont réagi en lançant des grenades lacrymogènes et en usant des gourdins. Il y aurait eu des blessés et des arrestations.