Il était 2 h 30 environ, dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 avril, lorsqu’une explosion a provoqué l’incendie d’une Renault banalisée, propriété du Centre de formation et de recrutement des forces armées (Cirfa) de Saint-Nazaire. Elle était stationnée sur le parking de la résidence dont le portail n’était manifestement pas fermé.

Dans un courriel adressé à Ouest-France, un expéditeur anonyme signant Les nouveaux partisans revendique « cette action est en représailles contre la répression qui s’abat sur le prolétariat de l’État français. Elle est également un message de solidarité envers les peuples opprimés par l’État français » . Le propos se termine en réclamant « Liberté Pour Téo Rienda, Tristan Haddouche et tous les Gilets Jaunes prisonniers politiques ! »

La Renault incendiée

La Renault incendiée

Les deux militants antispécistes lillois, reconnus coupables d’incendie et de dégradations contre différents commerces de boucherie, ont échappé de justesse ce lundi à la prison. Le tribunal de grande instance de Lille les a condamnés à dix-huit mois d’emprisonnement dont huit mois avec sursis pour l’un, quinze mois dont neuf avec sursis pour l’autre. Mais il leur a donné la possibilité d’aménager leur peine. Ils évitent ainsi l’incarcération. Deux autres prévenues ont été condamnées à six mois de prison avec sursis, pour complicité. Ce groupe est responsable de l’incendie de deux restaurants spécialisés dans la viande fin décembre, début janvier, et d’actes de vandalisme contre des boutiques, boucheries en tête. Les arrestations étaient survenues en février (voir notre article).

Tag et bris de vitres chez Henri Boucher

Tag et bris de vitres chez Henri Boucher

Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont émaillé samedi le rassemblement de quelque 4.500 « gilets jaunes » à Toulouse, proclamée « capitale » du mouvement pour son 22e acte. Peu après 20h00, on comptait officiellement 14 blessés « en urgence relative », dont un « représentant des forces de l’ordre », 11 manifestants et deux passants. 37 personnes ont été interpellées dans le centre, notamment pour des jets de projectiles, dégradation ou port d’arme. Parmi celles-ci, plusieurs personnes ont été interpellées sur le fondement de la nouvelle loi anti-casseurs « pour dissimulation volontaire du visage ». D’autres affrontements ont eu lieu à Besançon, Le Havre (où un commissariat a été attaqué et 6 personnes interpellées), Roanne et Nantes.

Arrestation d’un manifestant ce samedi par la BAC de Nantes

Arrestation d'un manifestant ce samedi par la BAC de Nantes

Samedi 13 avril, 2000 personnes manifestaient à Bastia, à l’appel du collectif I Patriotti, constitué d’anciens prisonniers politiques pour l’arrêt de toutes les formes de poursuite contre les anciens prisonniers (dont leur inscription au FIJAIT un fichier répertoriant les auteurs d’infractions terroristes), pour une libération de tous les détenus, ainsi que pour l’établissement d’un véritable dialogue sans tabou entre la Corse et la France. Le rassemblement qui a eut lieu devant les grilles du palais de justice, derrière deux uniques banderoles « A ripressione Basta » et « Liberta,  » s’est poursuivi par une marche lente tout au long du boulevard Paoli.

La manifestation anti-représsion à Bastia du samedi 13 avril

La manifestation anti-représsion à Bastia du samedi 13 avril

Depuis le lundi 8 avril, des centaines de prisonniers palestiniens sont en grève de la faim en réponse aux nombreuses répressions dont ils font l’objet (voir notre article) et le mouvement ne cesse de s’élargir. Les prisonniers réclament l’installation de téléphones publics, la fin du recours à l’isolement et des raids dans leurs cellules à toute heure, l’amélioration du service médical.

Ce jeudi 11 avril, Georges Ibrahim Abdallah, en solidarité avec les prisonniers palestiniens, et comme il l’avait déjà fait lors des deux mouvements de grève de 2014 et 2017, entame une grève de la faim de trois jours. Il est accompagné dans cette grève par une vingtaine de co-détenus, dont une douzaine de camarades basques qui assurent une solidarité active.

Le 17 avril, journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens, un rassemblement se tiendra à Bruxelles, de 16h à 18h, Carrefour de l’Europe à la gare centrale.

17 avril, journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens

Dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 avril, le Centre démocratique kurde d’Arnouville, dans le Val-d’Oise a été saccagé très probablement par des fascistes turcs. Les dégâts matériels sont considérables. Les Kurdes se rassemblent sur les lieux. Cette attaque fasciste intervient 3 semaines après une autre attaque fasciste qui avait visé un restaurant kurde à Paris, appelant à un « génocide kurde total en Turquie, en Iran, en Irak et en Syrie ». Les Kurdes et leurs soutiens sont de plus en plus attaqué·e·s en France ces derniers temps. Ainsi, le 8 mars des fascistes turcs avait fait annuler une réunion sur le Rojava qui était prévue à Châtillon-sur-Chalaronne, dans l’Ain.

Plus d’infos ici

Le Centre démocratique kurde d’Arnouville

Le Centre démocratique kurde d’Arnouville

Dimanche 7 avril, le « Collectif de soutien à Rouvikonas » a lancé une cagnotte en ligne pour soutenir les membres de Rouvikonas face à la répression. Parmi les membres Giorgios Kalaitzidis, l’un des membres les plus exposés du groupe anarchiste qui vient d’être condamné à payer 3 000 euros sans quoi il sera aussitôt incarcéré pour une durée de 1 an et 4 mois de prison. Cette somme s’ajoute à beaucoup d’autres amendes et frais de Justice et, concernant les peines, à un total de 56 mois de prison à lui seul (Giorgos a déjà passé 18 mois en prison).

Le groupe Rouvikonas dans son ensemble est aujourd’hui menacé de 200 000 euros d’amendes et de 528 mois de prison (44 ans au total), auxquels s’ajoutent environ 25 000 euros de frais de Justice. C’est pourquoi cet appel a été lancé. Son objectif est d’atteindre au moins 10 000 euros. L’appel bénéficie également du soutien de Alternative Libertaire.

Pour d’infos sur le groupe Rouvikonas voir notre dossier.

Pour l’appel complet et le lien vers la cagnotte voir sur ce lien.

Rouvikonas forçant l’entrée des studios de l’ERT (archive)

Rouvikonas forçant l’entrée des studios de l’ERT (archive)

Pour leur 21e samedi de mobilisation contre la politique sociale et fiscale du gouvernement, les « gilets jaunes » ont enregistré mobilisation en baisse. À Paris, les interdictions de manifester sur les Champs-Élysées, la place de l’Étoile, ainsi que dans un vaste périmètre comprenant l’Élysée et l’Assemblée nationale, avaient été reconduites par le préfet de police. Le principal cortège, parti de la place de la République, a rallié l’esplanade du quartier d’affaires de la Défense, à l’ouest. En milieu d’après-midi, la Préfecture de police de Paris recensait 28 interpellations, 10.278 contrôles préventifs et sept verbalisations dans le périmètre interdit

D’autres cortèges de gilets jaunes ont défilé dans plusieurs villes, comme à Nice, Toulouse, Cognac, Forbach, Le Boulou ou Nantes, où la manifestation a été dispersée à l’aide de gaz lacrymogène. À Lyon, les forces de l’ordre ont également tiré des gaz lacrymogènes. De sérieux incidents ont eu lieu à à Dijon quand des manifestants ont essayé de rentrer de force dans le bâtiment de la mairie. Incidents aussi à Rouen ou un engin de chantier a été enflammé par des manifestants cagoulés.

Le cortège de Nantes

Le cortège de Nantes

Florian L., avait été condamné en première instance à 6 mois d’emprisonnement avec sursis pour des violences, outrage et rébellion à l’encontre de policiers, au cours d’une manifestation contre la loi travail organisée le 15 septembre 2016, à Nancy. En garde à vue, il avait refusé de se soumettre à un prélèvement salivaire destiné à le faire inscrire au Fichier national automatisé des empreintes génétiques. De même, il s’était opposé à la prise de ses empreintes digitales en vue d’une inscription au Fichier national automatisé des empreintes digitales. Pour ces deux infractions, Florian L. avait écopé de deux mois supplémentaires, également assortis du sursis.

Un arrêt récent de la cour d’appel de Nancy confirme sa condamnation pour son comportement violent envers les forces de l’ordre, mais le relaxe pour les deux délits de refus de se soumettre aux relevés d’empreintes. La cour reconnaît que les délits de violences, d’outrage et de rébellion entrent bien dans le champ d’application de l’article du Code de procédure pénale autorisant les relevés pour une inscription au Fnaeg. Mais la cour estime que ces mesures ne respectent pas, en l’espèce, le principe de proportionnalité qui doit prévaloir entre l’atteinte au respect de la vie privée, et le but poursuivi (la sûreté et l’ordre public).

« Le prévenu n’a jamais été condamné, il a été arrêté dans le cadre d’une manifestation contre une loi sociale et son identité a pu être vérifiée. […] En l’absence de durée maximale de conservation des données au sein du fichier Fnaeg, et en l’absence de procédure d’effacement […], les poursuites engagées constituent une atteinte disproportionnée à son droit au respect de la vie privée », soutient l’arrêt. S’agissant des empreintes digitales, les magistrats lorrains considèrent que leur relevé était inutile, n’étant pas nécessaire à l’enquête ; ils rappellent à cet égard que l’article préliminaire du Code de procédure pénale dispose que les mesures de contrainte doivent être strictement limitées aux nécessités de la procédure et proportionnées à la gravité de l’infraction reprochée. Relaxé partiellement, le prévenu a vu, au final, sa peine ramenée à deux mois avec sursis. L’arrêt de la cour de Nancy reprend presque mot pour mot les termes d’un arrêt contre France, rendu en 2017 par la Cour européenne des droits de l’homme et condamnant le pays pour atteinte disproportionnée à la vie privée.

Le palais de justice de Nancy

Le palais de justice de Nancy

Récemment, de nombreux articles et vidéos ont été publiés sur un certain « Ravachol », un Français qui avait rejoint les YPG kurdes en Syrie mais qui est rentré en France depuis. Des Français qui l’ont connu en Syrie dénoncent l’imposture et demandent de mettre les choses au clair.

Abdourahmane Ravachol, alias Abdourahmane Kurdî, alias Pîling a passé 5 mois en 2017, en partie sur le front de Deir-Ezzor, est revenu au Rojava une seconde fois en 2018, pour quelques mois de nouveau, avant d’être finalement invité à quitter le Kurdistan suite aux différents problèmes qu’il posait. Pîling a notamment pour habitude d’inventer de toute pièce des récits de batailles épiques et de les raconter aux journalistes et de prendre des selfies en uniforme. C’est un indicateur de la DGSI à qui il fournissait notamment diverses informations sur les internationalistes, notamment des détails sur la formation, les organisations, et les identités des internationalistes leur ont valu des ennuis judiciaires à leur retour (c’est au moins le cas pour les volontaires français). Pîling continue ses opérations de nuisance en contactant des camarades pour les « recruter » pour les YPG prétendument, et faciliter leur fichage par la DGSI !

L’article et le témoignage complet ici

Abdourahmane Ravachol

Abdourahmane Ravachol