Vendredi matin, un chauffeur de camion remorque qui par une fausse manoeuvre avait légèrement heurté le commandant de la place de la ville de Mali, en Guinée, le colonel Issa Camara, a été sérieusement battu à coups de bottes et de crosses par des militaires sur les instructions du colonel. Des citoyens ont accouru pour s’interposer et tenter de sauver la vie du chauffeur. La brutalité sur le jeune conducteur et les coups de feu ont alerté toute la ville. Les populations sont massivement sorties pour protester contre cet abus en demandant le départ du colonel Camara déjà mis en cause dans des affaires de torture. Le colonel a déclaré l’état de siège dans la ville et défié les autorités centrales qui voulaient le déplacer. Des tirs ont été entendus dans toute la ville et les militaires de Camara ont pillé les commerces. Les forces spéciales ont fini par reprendre le contrôle de la ville et neutraliser le colonel.

La population dans les rues de la ville de Mali

La population dans les rues de la ville de Mali

Au moins une personne a été grièvement blessée ce vendredi à Katougouma, localité minière située à 20 kilomètres du centre-ville de Boké, où les travailleurs d’une société sous-traitante étaient en grève. Les grévistes qui réclament de meilleures conditions de vie et de travail de la part de leur employeur, ont été dispersés de force par les services de sécurité. Il y a eu des affrontements au cours desquels les forces de l’ordre ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Au moins deux personnes ont été interpellées.

Une image de la grève

Une image de la grève

La grève générale qui se poursuit en Guinée est monté d’un cran ce jeudi, avec les barrages érigés sur l’axe de l’autoroute Fidel Castro, pour empêcher ceux qui seraient tentés de boycotter le mot d’ordre de grève. Les autorités en général et la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS-Police), ont procédé à des premières interpellations. Ainsi, un groupe d’une dizaine de syndicalistes qui se trouvaient à la gare-routière de Matam, auraient été arrêtés ce jeudi. D’autres interpellations du même type auraient été opérées à Ratoma. Les syndicalistes ont par la suite été relâchés – certains ont été battus par les policiers.

Interpellation pendant la grève à Conakry

Interpellation pendant la grève à Conakry

L’appel de deux des principaux syndicats du pays à une grève générale illimitée a paralysé la Guinée lundi 15 février pour la première journée du mouvement. Tous les secteurs de la vie économique et sociale du pays ont été touchés par cette grève, particulièrement bien suivie (à 80% selon les premières estimation), devant se poursuivre ce mardi. Les responsables des grévistes exigent entre autres la revalorisation des indemnités des retraites et des pensions, la hausse des salaires des fonctionnaires et la baisse des prix du carburant à la pompe.

Plusieurs incidents ont eu lieu: des chauffeurs briseurs de grève ont été rappelé à l’ordre et des jeunes ont construits des barricades, provoquant des affrontements et des interventions musclées de la police. Le bilan provisoire de ces affrontements d’hier est de trois blessés graves et 13 arrestations.

Arrestation d’un manifestant

Arrestation d'un manifestant

Suite à l’épidémie Ebola, une délégation gouvernementale s’était rendu dans la sous-préfecture de Womey et avait été lynchée par les villageois (8 morts). En réaction, le gouvernement guinéen avait décrété la militarisation de la zone. La sous-préfecture de Womey s’est alors vidée de sa population qui s’est réfugiée dans les forêts environnantes, du fait de la présence des militaires et de leurs exactions. Ce lundi, plusieurs citoyens ont entamé une grève de la faim dans le Palais du peuple à Conakry pour demander la démilitarisation de la sous-préfecture. Des bérets rouges les ont expulsé. Les grévistes se sont installés à l’extérieur de la cour du palais.

Guinée: Militaires contre protestataires

Les transports font la grève en Guinée pour protester contre les ingérences des gouverneurs, des préfets et des maires dans les affaires syndicales. Parmi les autre revendication, la levée des 84 barrages érigés le long des axes routiers qui sont autant d’occasion pour les policiers de racketter les chauffeurs routiers et les taxis. Des syndicalistes sont enfermés aussi à l’intérieur du pays pour la simple raison qu’ils ont revendiqué leur droit des travailleurs du transport.

Plusieurs ressortissants guinéens résident en Belgique proches de l’opposition, ont manifesté ce jeudi devant l’hôtel bruxellois où réside le président Alpha Condé, venu pour le Sommet Europe-Afrique. Il semblerait que la police ai procédé à des interpellations en fin de rassemblement.

Bruxelles: Interpellation de manifestants guinéens?

Une manifestation a éclaté à la tombée de la nuit au Rond-point de Bambéto, quartier situé dans la commune de Ratoma et réputé chaud de la capitale guinéenne. Les manifestants protestent contre le meurtre par balles d’un jeune mécanicien. Le corps a été retrouvé et le quartier s’est soulevé contre la police accusée du meurtre. ’Les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes et il a même été question de tir à balles réelles.

Guinée: Affrontements après un assassinat policier

La semaine dernière, le premier ministre avait demandé un délai d’une semaine pour rétablir l’électricité dans plusieurs quartiers de Conakry où les coupures sont quasi-permanentes depuis deux mois. Hier, la population est spontanément sortie dans les rues au terme de ce délai dont les termes n’ont pas été respectés. Des milliers de manifestants ont fait face aux forces anti-émeutes déployées pour les disperser. Elles ont utilisé des gaz lacrymogène et des matraques, mais ont aussi, selon plusieurs témoins, tiré à balles réelles sur la foule. Les manifestants ont riposté par des jets de pierres, ont érigé des barricades, brûlé des pneus et renversé des poubelles sur divers axes routiers. Deux personnes ont été tuées et au moins 33 autres blessées dans les affrontements.

Emeute de l’électricité à Conakry

Emeute de l'électricité à Conakry

Cela fait plusieurs semaines maintenant qu’un bras de fer est engagé entre la direction générale de la société navale guinéenne (SNG) et la section syndicale de cet établissement public. Ce bras de fer vient de prendre une autre tournure avec la mise aux arrêts par la gendarmerie guinéenne, le 29 août dernier, d’Ibrahima Sory Kaba, un syndicaliste agent au service consignation de la SNG. Depuis, le syndicaliste est au cachot.

société navale guinéenne

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