Hier, plusieurs villes du pays ont été la scène de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Ces derniers étaient descendus dans la rue pour exiger la démission du président ainsi qu’une amélioration de leurs conditions de vie. La police ainsi que les troupes de la mission de l’ONU (Minustha) avaient été déployées en nombre. A Cap-Haïtien, les forces de l’ordre ont d’abord fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule avant de tirer à balles réelles. Au moins six personnes ont été blessées par balles. A Port-au-Prince, la police a dès le matin utilisé du gaz lacrymogène contre des étudiants hostile au pouvoir en place, avant de faire de même plus tard dans la journée contre les manifestants de l’opposition.

Police contre manifestants à Cap-Haïtien

Police contre manifestants à Cap-Haïtien

De violentes manifestations ont éclaté mercredi dans plusieurs quartiers de la capitale d’Haïti, Port-au-Prince, opposant des forces de l’ordre et des groupes de jeunes au lendemain de l’arrestation d’un avocat de l’opposition. Plusieurs rues étaient bloquées par des barricades en feu et des tas de pierres entreposées par des manifestants en colère qui réclament la libération du jeune avocat André Michel, un farouche opposant au président à la base d’une plainte pour corruption visant l’épouse et le fils du chef de l’Etat haïtien.

Des centaines de manifestants ont scandé des slogans contre le pouvoir en place réclamant la démission de M. Martelly qu’ils accusent de vouloir réinstaurer la dictature en Haïti. « Qu’il le veuille ou non, Martelly doit partir. Il n’a pas sa place en Haïti », chantent des étudiants qui ont échangé des jets de pierre avec des patrouilles de la police, qui a riposté en lançant des gaz lacrymogène.

Une manifestation de protestation des habitants de Jérémie contre l’arrêt des travaux de construction de la route nationale 7 reliant les Cayes à Jérémie a donné lieu à des affrontements avec forces de l’ordre. Un manifestant a été tué par un policier de l’Apena. Les manifestants ont parcouru les différentes artères de la ville avec le cadavre et de nouveaux accrochages ont eu lieu dans plusieurs quartiers lorsqu’ils avaient érigé des barricades de pneus enflammés. Le climat de tension et la manifestation ont provoqué une paralysie totale des activités économiques dans la métropole de la Grand’Anse. Les leaders du mouvement réclament également la libération de deux chefs de files appréhendés incarcérés depuis lundi au commissariat de Jérémie.

Haiti: Un manifestant tué

La police nationale d’Haïti a procédé lundi à l’arrestation de 5 étudiants de la faculté de droit et des sciences économiques, au moment où ces derniers manifestaient aux abords de la faculté, pour réclamer justice pour leur camarade Damaël D’Haïti, tué par un agent de police. Les prisonniers ont été conduits au commissariat de Port-au-Prince, en attendant que leurs dossiers soient transférés au parquet. Des étudiants continuent de manifester dans les rues pour réclamer la libération de leurs camarades.

Des centaines d’étudiants ont défilé dans la capitale Port-au-Prince en scandant des slogans contre la police nationale. Ils accusent un policier d’avoir tué un étudiant de l’université au cours d’une soirée le week-end dernier. La manifestation s’est rapidement transformée en affrontements entre la foule et les forces de l’ordre. Des pierres ont répondu aux tirs de gaz lacrymogènes. Selon les autorités, de nombreux manifestants ont été blessés dans les heurts.

Hier, plus de mille personnes s’étaient rassemblées pour s’opposer à la décision gouvernementale d’expulser les habitants de maisons érigées sur les collines bordant la capitale avant de procéder à leur destruction. Les autorités affirment être obligées de démanteler tous ces quartiers/bidonvilles pour mettre en place un programme de reforestation. Les manifestants ont érigé des barricades enflammées afin d’empêcher le passage de la police qui a utilisé des gaz lacrymogène pour les disperser. Les échauffourées ont fait au moins un blessé.