La Ligue des Sociaux-Démocrates, l’un des derniers partis d’opposition encore actifs à Hong Kong après cinq années de répression politique menée par Pékin, a annoncé vendredi sa prochaine dissolution. Le parti avait été fondé en 2006 et était, à une époque, considéré comme la faction radicale du mouvement prodémocratie à Hong Kong. Il était connu pour ses campagnes de rue turbulentes, souvent menées par l’activiste Leung Kwok-hung, surnommé « Cheveux Longs », aujourd’hui emprisonné (photo). Le mouvement a toujours milité pour plus de démocratie à Hong Kong et défendu des causes concernant les citoyens de base, critiquant les inégalités sociales et économiques dans une ville ayant parmi les plus importants écarts de richesse au monde. Le parti a annoncé sa dissolution et l’explique : « Lorsque le système ne peut pas représenter fidèlement les demandes du peuple et devient un outil pour la classe dirigeante, nous devons nous appuyer sur un mouvement de masse hors du système pour mettre la pression sur ceux qui sont au pouvoir». À son apogée, le parti détenait trois sièges au Conseil législatif de Hong Kong.

Depuis 2020 et la proclamation de la loi sur la sécurité nationale, tout acte, même minime, de dissidence, est contrôlé de près par les autorités de Pékin.. Dans un jeu taïwanais, les joueurs pouvaient renverser le pouvoir de Pékin. Le jeu vidéo Reversed Front ( Front renversé ) met en scène tout ce qui déplait au pouvoir central, le joueur peut choisir son camp et toutes les régions ou presque qui contestent l’hégémonie de Pékin sont représentées. Taïwan, le Tibet, les Kazakhs, Ouïghours, Hong Kong ou encore la Mongolie permettent de mener une armée qui doit renverser le pouvoir du parti communiste chinois. Il est toutefois aussi possible de choisir l’Armée populaire de libération pour vaincre tous les ennemis. La police hongkongaise considère que toute personne qui télécharge ou achète le jeu, dans l’application, est en possession de matériel séditieux et/ou finance des activités subversives et s’expose à des poursuites judiciaires. Le jeu a disparu mercredi du magasin App Store à Hong Kong, où il était encore disponible la veille et ne figurait plus sur Google Play dès mardi.

Ce vendredi 30 mai, après plus de quatre années derrière les barreaux, pour atteinte à la sécurité nationale : Kinda Li, Roy Tam, Henry Wong et Jimmy Sham, militants politiques et LGBTQI+ ont été libérés. Jimmy Shan avait dirigé le Front civil des droits de l’homme, l’un des plus grands groupes pro-démocratie, connu pour avoir organisé les gigantesques manifestations anti-gouvernementales de 2019 (voir nos articles ici et ici). Ces 4 militants font partie des 47 militants pro-démocratie arrêtés et inculpés début 2021, en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin. En novembre 2024, 45 des accusés avaient été condamnés à des peines allant de 4 à 10 ans de prison. Ce procès avait marqué un tournant dans la répression du mouvement pro-démocratie (voir notre article ici).

24 décembre, la police de Hong Kong va offrir des récompenses pour toute information pouvant conduire à l’arrestation de six militants pro-démocratie en exil. L’exécutif pro-Pékin est également accusé d’annulé le passeport de certains militants exilés, c’est la troisième fois que les autorités ont recours à une telle mesure. Les récompenses offertes, d’un million de dollars hongkongais – soit près de 125 000 euros – visent cinq personnes accusées d’« incitation à la sécession » et de « collusion » avec un pays étranger, ainsi que le YouTubeur Victor Ho Leung-mau inculpé pour « subversion ». Les autorités de Hong Kong ont également annulé le passeport de sept autres militants pour lesquels des récompenses sont déjà offertes.

Un certain nombre de figures des manifestations de 2019 se sont exilées ou ont été emprisonnées. La justice hongkongaise a condamné, fin novembre, 45 d’entres eux à des peines allant jusqu’à dix ans de prison (voir article ici)

Mardi 19 novembre, 45 militants pro-démocratie reconnus coupables de « subversion » ont été condamnés par la justice hong kongaise à des peines de prison allant jusqu’à dix ans de prison ferme, c’est le plus grand procès organisé à Hong Kong pour atteinte à la sécurité nationale. Le juriste Benny Tai a reçu une peine d’emprisonnement de dix ans, la plus longue prononcée à ce jour en vertu de la loi de 2020 ( voir article ici ), promulguée un an après les manifestations massives et parfois violentes en faveur de la démocratie dans cette région administrative spéciale (RAS) de la Chine. Tous les militants ont été reconnus coupables d’avoir organisé une élection primaire officieuse destinée à sélectionner des candidats de l’opposition en vue des législatives, et tenter de décrocher une majorité au sein de l’assemblée locale, de pouvoir mettre leur veto aux budgets et forcer potentiellement à la démission la dirigeante pro-Pékin de Hong Kong alors en place, Carrie Lam.

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La condamnation à 21 mois de prison pour sédition de Chung Pui-kuen, ancien rédacteur en chef de Stand News, un média favorable au mouvement pour la démocratie, est la dernière mesure répressive en date prise contre la liberté d’expression dans l’ex-colonie britannique, qui a vu des personnes critiques des autorités chinoises emprisonnées ou contraintes à l’exil à la suite des vastes manifestations en faveur de la démocratie en 2019. Le collègue de M. Chung, Patrick Lam, également rédacteur en chef, a bénéficié d’une réduction de peine, le renvoyer en prison pourrait mettre sa vie en danger en raison de problèmes de santé.

Les deux accusés étaient à la tête de Stand News, un site internet en langue chinoise qui a gagné une audience massive pendant les événements de 2019 avant sa fermeture en décembre 2021. Au mois d’août, le juge Kwok Wai-kin les avait reconnus coupables de « complot visant à diffuser et reproduire des publications séditieuses« Jeudi, le magistrat a affirmé que Chung Pui-kuen et Patrick Lam, ainsi que Stand News, participaient à la « résistance ».

Lundi 16 septembre, un habitant de Hong kong a été condamné selon la nouvelle loi de sécurité adoptée en début d’année qui restreint les libertés sur le territoire, plus connue sous le nom d’« article 23 ». Chu Kai-pong avait été arrêté le 12 juin , date d’anniversaire de heurts entre manifestants prodémocratie et les forces de l’ordre 5 ans auparavant, dans une station de métro, après avoir porté pendant vingt-cinq minutes un tee-shirt « Libérer Hong kong, révolution de notre temps » et un masque jaune avec imprimé « FDNOL », acronyme en anglais de « Cinq demandes, pas une de moins », deux slogans du mouvement qui avait secoué la ville en 2019, avant sa reprise en main par les autorités chinoises.

Accusé « d’actes avec intention séditieuse », sa peine sera prononcée ce jeudi et pourra aller jusqu’à sept ans de prison. M. Chu avait déjà été condamné en janvier à trois mois d’incarcération selon une loi plus ancienne pour avoir porté le même tee-shirt à l’aéroport.

Edit: M. Chu a été condamné ce jeudi à 14 mois de prison pour avoir porté un T-shirt arborant des slogans jugés « séditieux », devenant ainsi la première personne condamnée en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale.

Le tribunal de district de Wan Chai à Hong Kong a reconnu coupables jeudi de “conspiration en vue de publier et de reproduire des contenus séditieux” deux anciens rédacteurs en chef du site d’information Stand News, désormais fermé. Il s’agit de la première condamnation pour “sédition” depuis la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine en 1997. . “La ligne adoptée (par Stand News) était de soutenir et de promouvoir l’autonomie locale de Hong Kong”, a écrit M. Kwok dans son verdict. Stand News, un portail d’informations populaire fondé en 2014 qui couvrait de façon très détaillée et souvent favorable le mouvement pro-démocratie de 2019, a fermé en 2021 après une perquisition de la police dans ses locaux, l’arrestation de ses dirigeants et le gel de ses actifs. Le délit de “sédition”, datant de l’époque coloniale et autrefois tombé en désuétude, est de plus en plus utilisé par la justice de Hong Kong pour réprimer la dissidence.

John Lee, le dirigeant de Hong Kong avalisé par Pékin, a appelé mardi 4 juillet à se rendre ou « vivre dans la peur » huit militants démocrates exilés et recherchés par la police. La police a promis un million de dollars hongkongais de récompense (117 000 euros) pour des informations qui permettraient l’arrestation de ces militants liés aux manifestations qui avaient secoué la métropole de juin à décembre 2019. Ils sont accusés de collusion avec des forces étrangères pour mettre en danger la sécurité nationale, des faits passibles de la prison à vie. John Lee a aussi appelé la population à aider la police, ajoutant que même les « parents et amis » des militants pouvaient fournir des informations.

La police anti-émeutes de Hong Kong a utilisé du gaz au poivre pour disperser des manifestants lundi soir, un an jour pour jour après une journée de manifestation marquée par une violente répression dans une rame de métro. Des dizaines de militants se sont rassemblés à l’extérieur de la station de métro Prince Edward à la tombée de la nuit pour scander des slogans pro-démocratie et déposer des fleurs. Mais la police a rapidement déclaré la manifestation illégale et des policiers anti-émeutes armés de matraques et de lanceurs de balles au poivre sont arrivés pour disperser la foule avant d’immobiliser et fouiller plusieurs personnes tout au long de la soirée. Au total, neuf personnes ont été arrêtées pour rassemblement illégal. Le 31 août 2019, des policiers avaient submergé la station de métro Prince Edward et avaient été filmés en train de frapper plusieurs personnes dans une rame, les laissant ensanglantées. Les journalistes et les soignants se sont vu ensuite refuser l’accès à la station.