Un sous-inspecteur de police a été tué et un policier grièvement blessé au cours d’une fusillade avec la guérilla maoïste dans le district de Rajnandgoan du Chhattisgarh ce dimanche. « Une fusillade s’est déroulée entre des guérilleros et une brigade de la District Reserve Guard du district de Rajnandgoan à environ 13h à proximité du village de Bhave. Le sous-inspecteur Yugalkishor Verma a été abattu et un policier blessé selon des informations en provenance du commissaire locale » peut-on lire dans une déclaration publiée par le quartier général de la police du Chhattisgarh. D’autres sources affirment que le policier blessé serait décédé durant son transfert à l’hôpital, mais cela n’a pas été confirmé. Le combat a eu lieu alors que l’équipe de la DRG menait une opération de ratissage dans la région.

Le sous-inspecteur Yugalkishor Verma

Le sous-inspecteur Yugalkishor Verma

Quatre mois après la perte de 25 soldats de la CRPF suite à une embuscade maoïste, les autorités se sont réunies afin de faire le point sur la situation dans les dix états où la guérilla maoïste est la plus active à travers le pays. Il fut confirmé que le Chhattisgarh demeure le point faible dans la stratégie contre-insurrectionnelle gouvernementale. Les autorités ont affirmé qu’il faut, de manière urgente, déployer des « officiers de renseignements de l’ombre » afin de pister les dirigeants maoïstes haut placé, de la même manière que ce qui se fait à l’égard des militants au Cachemire. Ce sont les deux points principaux qui ont émergé vendredi durant la réunion dirigée par le ministre de l’Intérieur indien, Rajnath Singh. Ce dernier aurait demandé aux forces de sécurité et aux agences de développer le travail de renseignements au sujet des dirigeants maoïste, y compris à propos du secrétaire général du PCI(maoïste) Muppala Lakshman Rao, alias Ganapathy. « Il fut discuté de déléguer des officiers de renseignements de l’ombre, comme cela fut fait au Cachemire » a déclaré un fonctionnaire. Ce sont des « renseignements humains » concernant des militants au Cachemire qui ont aidé les forces de sécurité dans plusieurs affaires. La présence de maoïstes dans de nouvelles régions, telles que la tri-jonction du Tamilnadu-Kerala-Karnataka fut également débattue durant la réunion. Singh aurait ainsi demandé à ses équipes de mettre en place des opérations afin que les maoïstes ne soient plus en mesure de se déployer dans de nouvelles régions.

Muppala Lakshman Rao, alias Ganapathy

Lundi, la police du Koraput (Odisha) a arrêté un guérillero maoïste à Semiliguda, au quatrième jour de la semaine de commémoration des martyrs maoïstes observée par le parti. L’homme, Rupana Jali, 23 ans, travaillait pour le Nandapur Area Committee, a déclaré la police locale. « Cela fait longtemps que cet homme faisait partie de notre liste d’hommes recherchés, et nous avons été informés de sa présence à Semiliguda. En conséquence, nous lui avons tendu un piège afin de le capturer » a affirmé le commissaire du Koraput. D’après lui, le guérillero était venu à Semiliguda pour recevoir des affiches et des pamphlets maoïstes à distribuer dans le cadre de la semaine de commémoration. Il est accusé d’être membre d’une brigade armée et d’avoir pris part à de multiples attaques attribuées à la guérilla dans la région.

District du Koraput

District du Koraput

Selon diverses sources, la guérilla maoïste serait en train de renforcer son emprise en formant de multiples comités villageois dans l’état du Telengana. C’est dans ce dernier que les autorités avaient abattu 31 maoïstes ainsi que des tribaux dans une fusillade à la frontière avec les états de l’Andhra et de l’Odisha. Ces derniers mois, les cadres maoïstes ont intensifié leurs activités, étendant leur champ d’action vers de nouveaux endroits en formant des comités villageois dans plusieurs districts. Les autorités ont annoncé avoir repéré une présence maoïste dans sept des 31 districts de l’état. Le parti tire parti de la semaine de commémoration en mémoire des martyrs qui se déroule actuellement et mène campagne: affiches, pamphlets et déploiement de calicots sur des bâtiments officiels. Sur les tracts, outre la mémoire évoquée des martyrs, le PCI(maoïste) appelle le public à combattre les politiques anti-populaires des autorités du Telengana et du gouvernement central ainsi qu’à former de nouveaux comités au niveau de chaque village.

Calicot maoïste

Calicot maoïste

Le Comité Central du PCI(maoïste) a publié un document dans lequel il déclare avoir perdu 205 cadres, parmi lesquels 54 femmes, de rangs divers entre juillet 2016 et mai 2017. Ces chiffres ont été publiés par les maoïstes dans un document à l’occasion de la semaine de commémoration à l’égard des martyrs qui se déroule entre le 28 juillet et le 3 août.

Dans ce document, le CC souligne le fait que le parti a perdu plus de 15.000 cadres et sympathisants au cours des cinquante ans de la guerre populaire prolongée menée depuis 1967 et le soulèvement de Naxalbari. Il pousse également ses cadres à prendre leurs responsabilités pour faire face à la « mission 2017 », terme large utilisé pour décrire les offensives des forces de sécurité contre la guérilla. Le CC y dresse un plan consistant à demander aux cadres de saisir les armes des forces de sécurité, à mettre en oeuvre les règles et principes de la guérilla – secret, vitesse, puissante volonté, autodéfense grâce au mouvement constant, et tactiques offensives avec initiative et intensité. Il leur demande également d’utiliser les faiblesses des forces de sécurité, d’attaquer leurs unités séparées et de les diviser avant de déclencher une attaque. Enfin, il demande de multiplier les rencontres avec les populations locales afin de souligner leur travail à leur égard.

Calicot maoïstes à l’occasion de la semaine de commémoration pour les martyrs

Calicot maoïstes à l'occasion de la semaine de commémoration pour les martyrs

Mangru Portet, 48 ans, recherché dans le cadre d’une quarantaine d’affaires reliées à la guérilla maoïste, a été abattu par des commandos C-60 dans les forêts de Kopewancha, dans le district de Gadchiroli (Maharashtra) dimanche dernier. Selon les autorités, un groupe de maoïstes s’était réuni dans la région pour organiser un meeting. Leur campement a été pris d’assaut par une brigade de C-60. Portet était engagé dans le mouvement depuis plus de deux décennies. Il était un membre au placé du parti au niveau local, et sa tête était mise à prix. Il travaillait dans l’unité médicale de la région. Il s’occupait principalement de former les guérilleros aux premiers soins et à gérer les maladies communes. Outre Portet, les autorités ont annoncé qu’il était plus que probable que d’autres guérilleros aient été blessés au cours du combat. Elles ont également saisi une arme sur les lieux de la fusillade.

Gadchiroli, district à l’Est du Maharashtra

Les autorités ont annoncé hier que cinq guérilleros auraient déposé les armes dans le district de Gadchiroli (Maharashtra). « Cinq guérilleros, dont la tête était mise à prix se sont rendus en présence du commissaire de police Abhinav Deshmuck » a annoncé la police de Gachiroli, capitale du district. Il s’agit de Jairam Gawade et Deve Pungati, membre du peloton 14 du PCI(Maoïste), Sushila Pungati et Anil Gawade, membre d’une organisation de masse et Bhamaragad Dalam, membre du Lamlesh Telami. Parmi eux, deux couples, « Sushila Pungati est maré à Anil Gawade et Deve Pungati est marié à Jairam Gawade. Ils ont répondu à l’appel des autorités dans le cadre d’un programme gouvernementale incitant les guérilleros à se rendre contre, entre autres, un lopin de terre », a déclaré la police locale.

Tous étaient poursuivis pour leur prétendue implication dans de multiples actions attribuées à la guérilla maoïste.

Gadchiroli, district à l’Est du Maharashtra

Ce mercredi, un tribunal de Sasaram (Bihar) a condamné quatre présumés maoïstes à la prison à perpétuité pour l’assassinat d’un fonctionnaire il y a quinze ans. Celui qui a été présenté comme un de leur complice écope lui de dix années de détention. Sanjay Singh avait été abattus par de présumés maoïstes dans le village de Rehal, district de Rohtas (Bihar) le 15 février 2002. Nirala Yadav, Ram Bachan Yadav, Lalan Singh Kharawar et Nitish Yadav ont été condamné à la prison à vie, ainsi qu’à une amende de 200.000 roupies (2700 euros) chacun. Sudama Oraon a quant à lui été condamné à 10 années d’emprisonnement et à une amende de 500.000 roupies (6700 euros). Un des avocats des condamnés a d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient appel de cette décision.

Deux des condamnés à la sortie du tribunal de Sasaram

Avec ce procès, le nombre de condamnés dans le cadre de cette affaire s’élève à sept. En 2004, deux autres présumés maoïstes ont été condamné à la perpétuité pour avoir abattu le fonctionnaire. Quatre autres personnes sont toujours poursuivies et détenue dans l’attente de leur procès. Dix des 21 personnes identifiés par les autorités dans le cadre de leur enquête sont toujours recherchées.

Deux des condamnés à la sortie du tribunal de Sasaram

Une maoïste, qui vivait dans la clandestinité depuis cinq ans après sa libération sous caution, a été arrêtée ce mercredi dans le district d’Erode (Andhra Pradesh) par des hommes du Andhra Pradesh State Intelligence Bureau. V Kakarala Padma (45 ans), originaire d’Andhra Pradesh, a été interpellée vers midi alors qu’elle se dirigeait vers Erode pour y retrouver d’autres guérilleros, selon certaines sources. Elle avait été arrêtée en 2002 pour avoir donné une formation armée à de jeunes guérilleros. Incarcérée jusqu’en 2005, elle avait ensuite pris la tête de multiples manifestations dans le cadre de la lutte pour les droits des femmes. Inculpée dans dix affaires en vertu des National Security Act et Unlawful Activities Prevention Act, elle avait été ré-arrêtée. Libérée sous caution en 2012, elle était ensuite entrée dans la clandestinité.

Son mari a déclaré « l’arrestation de la police d’Andhra est illégale. Il y a des craintes qu’elle soit victime de torture, ou tuée dans un combat factice. Il faut qu’elle comparaisse devant un tribunal et qu’une procédure légale puisse suivre son cours ». Varavara Rao, président du Revolutionary Democratic Front, qualifiant l’arrestation de kidnapping a déclaré que Padma avait été arrêtée par des membre du SIB et des Greyhounds à la gare d’Erode, « Sa vie est en danger, il faut qu’elle comparaisse devant un juge immédiatement ». De leur côté, les autorités n’ont pas confirmé l’arrestation.

V Kakarala Padma

V Kakarala Padma

Le Bilaspur High Court a libéré sept militants du Telengana sous caution ce vendredi. Ils avaient été arrêtés par la police du Chhattisgarh en décembre l’an dernier pour prétendue détention de littérature maoïste et de faux billets de banque. Les sept personnes, membres du Telangana Democratic Front se dirigeaient vers le district de Sukma dans le cadre d’un enquête sur les atrocités subies par les tribaux aux mains des forces de sécurité dans la région. Immédiatement incarcérés, ils étaient poursuivis sur base de la loi anti-terroiste Chhattisgarh Special Public Security Act. Le juge a déclaré que les accusés avaient été en prison et que les charges qui pèsent sur eux sont maintenant formulées, « Etant donné la période de détention subie par les accusés et les accusations portées contre eux et la situation, le tribunal est enclin a leur accorder la libération sous caution ». La police de Sukma avait prétendu avoir arrêté les militants dans le village de Dharmapenta, mais ces derniers avaient déclaré avoir été arrêtés par la police du Telengana dans le village de Dummugudem et remis à la police du Chhattisgarh.

Bilaspur High Court

Bilaspur High Court