Le tribunal régional de Riga ordonne la dissolution du Front Ouvrier de Lettonie (Latvijas Strādnieku fronte), à ​​la suite d’une demande du bureau du procureur général. La décision a été prise sur la base de la loi sur les associations et les fondations, en tenant compte de l’avis du service de sécurité de l’État et d’autres informations obtenues sur « l’action de ladite association contre le système étatique letton et les valeurs démocratiques » ainsi que « la glorification de l’idéologie communiste ». Le tribunal a décidé que le groupe constituait une « menace pour la sécurité nationale ». Fondé en 2018, le Front Ouvrier de Lettonie est la cible d’un harcèlement politique et judiciaire depuis 2022, en réaction aux actions du Front en faveur du maintien du Monument aux soldats de l’armée soviétique qui ont libéré la ville de Riga et la Lettonie soviétique des envahisseurs hitlériens, monument que les autorités ont démantelé en août 2023. En parallèle, les autorités lettones réhabilitent les collaborateurs nazis.

Les autorités lettones profitent de l’agression de la Russie poutinienne en Ukraine pour démanteler le monument commémorant la victoire sur l’Allemagne nazie dans la capitale, Riga. D’énormes statues en bronze de soldats de l’Armée rouge, qui ont libéré la Lettonie de l’occupation allemande, ont été enlevées mardi et des travaux de démolition sont en cours. Les vétérans de la Légion lettone, une unité de la Waffen SS composée de Lettons, qui défilent encore à Riga chaque année, ont longtemps fait campagne pour la destruction du monument. Le gouvernement letton leur donne satisfaction, en ordonnant que tous les monuments soviétiques célébrant la victoire sur le fascisme soient détruits d’ici novembre dans tout le pays.

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags:

Vassili Kononov, qui vient de décéder à Riga à l’âgé de 88 ans, a été parachuté à vingt ans par l’Armée rouge derrière les lignes de la Wehrmacht sur sa Lettonie natale. Il multipliera, à la tête de son unité, sabotages d’installation militaires et déraillements de trains. En février 1944, des collaborateurs, armés par l’occupant, livrent un groupe de partisans aux nazis. L’unité de Kononov est alors chargé d’exécuter les responsables de cette trahison. En 1991, la Lettonie a cessé d’être une République soviétique et ses dirigeants actuels ont entrepris une vaste révision historique. La collaboration des élites lettone, jusqu’à leur participation dans l’extermination des Juifs lettons, est largement passée sous silence. Une journée honore même le souvenir de la Légion lettone de la Waffen SS, et un ancien commandant SS letton, du même âge que Kononov, est encore député, et préside la commission parlementaire de la « citoyenneté » (après avoir chapeauté celle chargée des relations avec l’OTAN).

Des poursuites contre Kononov ont été engagées par le gouvernement letton pour « crimes de guerre ». Il sera condamné et emprisonné pendant près de deux ans. Dès lors que sa défense eut épuisé tous les recours nationaux, elle s’est tourné vers la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Le 24 juillet 2008, la Cour lui donne raison, confirmant que les villageois exécutés collaboraient bien avec l’occupant (il a été révélé depuis que plusieurs d’entre eux avaient participé à des massacres de Juifs), mais les dirigeants lettons n’acceptent pas ce désaveu. Ils font appel. Et multiplient les pressions sur l’instance d’appel qui inverse le premier verdict. La défense de Kononov a déposé un recours qui a été accepté. La CEDH va devoir trancher sur le fond.

Kononov détenu à Riga

le partisan Kononov
Lettonie: L’affaire Kononov
Kononov détenu à Riga