Deux policiers ont été tués et cinq blessés, avant-hier vendredi dans une embuscade tendue par les guérilleros du PCP-SL contre un convoi de quatre véhicules transportant 28 policiers, qui escortaient un camion transportant du matériel pour les élections régionale du lendemain. Seule le premier véhicule a été mitraillé par les guérilleros. L’embuscade s’est produite à 5H30 du matin, dans la jungle de la vallée de l’Apurimac Ene et rivières Mantaro, au nord d’Ayacucho, le berceau de l’insurrection maoïste.

Pérou: Deux policiers tués et cinq blessés par la guérilla maoïste

Un jour après avoir été libéré d’une prison du district du Bastar (Chhattisgarh) après avoir été acquitté de toutes les accusations d’implication dans la guérilla maoïste, Gajala Goppanna, membre présumé du Dandakaranya Special Zonal Committe du CPI(Maoist) a été ré-arrêté mercredi par la police qui l’accuse de meurtre et d’extorsion. L’homme, âgé de 80 ans, avait été libéré de la Jagdalpur Central Jail mardi après qu’un tribunal de la ville de Dantewada l’ait acquitté faute de preuve. Goppanna était en détention préventive après avoir été arrêté à Gariaband (Chhattisgarh) en 2007 pour ‘implication dans les violences maoïstes’. Il était un des huit guérilleros présumés incarcérés dont le CPI(m) avait exigé la libération pour libérer Alex Paul Menon, un fonctionnaire qui avait été fait prisonnier il y a quelques années. Mercredi, l’homme a donc été arrêté sur base de 5-6 mandats d’arrêt émis par le district de Bijapur, dans le sud du Bastar. Les autorités du Chhattisgarh l’ont remis à la police du Bijapur.

L’affrontement a eu lieu hier soir dans les forêts de Munga, à proximité du commissariat de Gangaloor dans l’état du Chhattisgarh. Une brigade des forces de sécurité locales effectuaient une opération de ratissage lorsqu’elle est tombée sous le feu d’un groupe de guérilleros. Ceux-ci ont blessé un des soldats avant de battre en retraite. Alors que la brigade se retirait vers son camp de base, elle a été une nouvelle fois prise pour cible, entrainant une nouvelle fusillade de plus d’une demi heure. C’est en encerclant la zone après le départ des guérilleros que les soldats ont retrouvé le corps de l’un d’eux. Par ailleurs, les traces de sang laissent suspecter que d’autres membres de la guérilla aient été soit blessés soit même tués. Des renforts de l’armée ont été envoyés sur places pour soutenir les forces de sécurité locales.

Le ministre de l’Intérieur a constitué un comité composé de deux anciens chefs de la CRPF afin qu’il réfléchisse à des propositions en vue d’une refonte de la force de contre-insurrection. Le comité examinera la structure actuelle de la CRPF à la lumière de ses missions dans les états touchés par la guérilla maoïste avant de proposer un projet de réorganisation à long terme de la force. Le ministre attend de ce comité qu’il analyse diverses questions telle que les procédure d’opérations pour travailler dans les zones naxalites, la politique de transfert au sein de la force, le type d’armes utilisées et les besoins idéaux, y compris le type de véhicules nécessaires dans ces régions. Le comité évaluera également la formation des soldats, et proposera éventuellement un nouveau plan d’entraînement. Selon plusieurs sources, le ministère de l’Intérieur aurait déjà dit que la CRPF aurait besoin de davantage d’AK-47 au lieu des fusils INSAS, et qu’il faudrait acheter un grand nombre de motos – près de 20 motos pour chaque compagnie de 125 hommes pour une meilleure mobilité opérationnelle des forces ainsi que pour leur sécurité face aux ‘armes favorites’ des guérilleros, les IED.

Deux soldats du 82e bataillon de l’armée gouvernementale et un civil qui se trouvait avec eux, ont été tués mardi par des combattants de la NPA vers 19 heures (heure locale) mardi. La fusillade s’est passé à Barangay San Vicente, (district de Gumaca, dans l’île de Quezon). Le groupe de six guérilleros s’est immédiatement replié dans la montagne voisine.

Au Telengana, des élus de tous les partis politiques locaux, des fonctionnaires et des membres de la société civile soutenus par la police se sont lancés dans une vaste opération avec pour objectif la reddition de plusieurs membres haut placés du CPI(maoïste). Ils se rendent aux domiciles de ces derniers afin de convaincre leurs parents de leur parler et de les pousser à se rendre. Ils ont, entre autre, rendu visite à la maman de Mallojula Venugopal Rao, membre du Comité Central et du Politburo du parti. Pour cette visite, ils étaient accompagné d’un médecin, qui a offert ses services, et la dame a reçu des présents tels que des vêtements et des sucreries.

Mallojula Venugopal Rao est le frère cadet de Kishenji, membre du Comité Central qui a été abattu dans une ‘rencontre’ au Bengale occidental il y a quelques années (lire notre article de l’époque). La tête de Venugopal Rao a récemment été mise à prix par les autorités pour une somme de 5.000.000 roupies (environ 60.000 euros). En marge de cette campagne, les autorités ont mis en place un vaste plan de réhabilitation pour les guérilleros qui renonceraient à leur combat: le montant de la récompense, un domicile et une assistance financière de la part d’une banque.

La police de Gadchiroli a arrêté deux cadres du parti maoïstes actifs dans le Chhattisgarh, dont un membre haut placé, dans la forêt de Markegaon, dans le nord du district. Kamlesh Gawde, alias Shamlal, un ancien commandant de brigade, a été arrêté avec Maheshwari Madavi, alias Jeeteshwari.

Par ailleurs, les autorités ont annoncé qu’un membre éminent du Special Area Committee du CPI(Maoist) a été arrêté à proximité du commissariat de Ramgarh, dans le district de Dumka (Jharkhand).

Enfin, samedi, la police a interpellé une femme se déplaçant de manière suspecte dans le village de Godloi situé dans le district de Deogarh, toujours dans le Jharkhand. Identifiée comme étant Basanti Barla, les autorités la suspecte d’être active dans la guérilla maoïste. Elle a été emmenée pour être interrogée, mais aucun lien entre elle et le CPI(Maoist) n’a encore pu être établi. Elle a été arrêtée dans le cadre du opération de ratissage menée par la CRPF et les forces de sécurité, et a été placée en détention préventive.

Récemment, plusieurs sources médiatiques ont remis en avant la problématique des arrestations injustifiées de tribaux qui sont interpellés sans autre justification qu’un comportement ‘suspect’. Ces arrestations abusives se multiplient en raison, entre autre, des récompenses obtenues par les policiers pour l’arrestation de membres de la guérilla.

Le département d’état en charge des prison a construit un bâtiment spécial dans le district de Gadchiroli (Maharashtra) pour les prévenus accusés d’avoir des liens avec la guérilla maoïste. Les travaux sont actuellement terminé, mais la prison n’est pas encore ouverte car le département a demandé des mesures de sécurité spéciales fournies par les forces paramilitaires. A terme, cette prison deviendra une prison spéciale pour les Naxalites. En plus de celle-ci, il est prévu la construction de prisons de ce type dans les districts de Washim, de Sindhudurga, de Jalgaon et de Nandurbar.

Au cours de ces dernières années, des centaines de personnes ont été arrêtées par la police du Maharashtra pour leurs prétendus liens avec les maoïstes. La plupart ont finalement été libérés, faute de preuve, après de longs mois de détention préventive dans la prison centrale de Nagpur. D’après un avocat, une grande partie de ces prisonniers étaient et sont des militants luttant pour les droits des tribaux ou contre les expropriations. Des fonctionnaires du Anti-Terrorism Squad (ATS – Brigade Anti-Terroriste) n’ont eux pas caché l’objectif de la construction de ces prisons spéciales, affirmant que cela faisait longtemps qu’ils attendaient cette initiative, principalement parce que ces prisonniers exercent une influence sur les prisonniers communs. Un fonctionnaire haut placée de l’ATS a déclaré: ‘Il est crucial d’avoir une prison spéciale. Nous avons vu que les Naxalites influencent leurs co-détenus avec leur idéologie. En fin de compte, leur objectif est d’absorber autant de personnes que possible de leurs groupes. Donc, une prison spéciale pour eux est un pas bienvenu dans la lutte contre les maoïstes’.

Ulser Pillpa Paitan, connu comme « le camarade Johnny » dans les rangs du PCP-SL, et qui avait a été arrêté en Bolivie en juin 2011 lors d’une opération contre le narco-trafic, et qui risquait prochainement l’extradition pour « terrorisme » vers le Pérou, s’est évadé mardi à l’aube avec trois autres prisonniers. Ils ont classiquement franchi le mur de la prison avec un corde de drap dans le quartier central de San Pedro de La Paz. Il s’était évadé une première fois en avril mais avait été repris en août.

Ulser Pillpa Paitán

Ulser Pillpa Paitán