Mardi 23 mai, 200 personnes se sont rassemblées à Toulouse aux abords de la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) qui accueillait Aliza Bin-Noun, ambassadrice d’Israël, pour un diner de gala en compagnie du maire de la ville, Jean-Luc Moudenc.
Un important dispositif policier était présent pour sécuriser les lieux et les CRS ont usé de gaz lacrymogènes à deux reprises contre les manifestants qui faisaient face aux provocations des invités aux cris de « Viva l’Intifada » ou encore « Israël assassin ! Moudenc complice ! ». Des affiches appelaient également à la libération de Georges Abdallah, communiste arabe enfermé en France.
La veille, le collectif anti-impérialiste Coup Pour Coup 31 a recouvert la façade de la CCI d’affiches « Israël assassin » et « Aliza Bin-Noun dégage ».

Rassemblement contre la venue d’Aliza Bin-Noun à Toulouse !

Rassemblement contre la venue d'Aliza Bin-Noun à Toulouse !

Des affrontements ont éclaté, mardi, entre des dizaines de palestiniens et l’armée israélienne dans différentes régions de la Cisjordanie occupée. Des heurts ont eu lieu au niveau de l’entrée des villes d’al-Beireh et de Ramallah après que l’armée israélienne ait dispersé une marche qui a démarré du complexe à el-Beireh vers Beyt Eil en commémoration du 70e anniversaire de la Nakba. Les jeunes palestiniens ont lancé des pierres et des bouteilles vides en direction des soldats israéliens et ont incendié des pneus, tandis que l’armée a riposté avec des tirs de balles réelles et de balles en caoutchouc en plus des grenades lacrymogènes.

Des affrontements similaires ont éclaté au quartier de Bab al-Zawiya dans le centre de la ville al-Khalil (Hébron, sud) et au niveau de l’entrée de la ville de Bethléem du nord, dans la localité orientale d’al-Lobn relevant de la province de Naplouse et sur la frontière de Houara dans le sud de la ville éponyme. Les équipes médicales à l’hôpital de Hébron ont traité des personnes blessées par balles réelles, dont l’une d’entre elles a été blessée à l’épaule et l’autre dans l’abdomen. A Gaza, les funérailles des Palestiniens tués lors du massacre de lundi (au total 60 morts) ont été l’occasion de grands rassemblements.

Funérailles ce mercredi à Gaza

Funérailles ce mercredi à Gaza

Les soldats israéliens ont tués ce lundi 37 manifestants Palestiniens qui protestaient contre l’inauguration prévue dans l’après-midi à Jérusalem de l’ambassade américaine en Israël. Cette journée de festivités côté israélien et américain est la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans la bande de Gaza. Au moment où le bilan du massacre s’alourdissait d’heure en heure, le président américain Donald Trump saluait le transfert à Jérusalem de l’ambassade des Etats-Unis comme « un grand jour pour Israël ».

A quelques dizaines de kilomètres de Jérusalem, des affrontements ont éclaté dans la bande de Gaza aux abords de la frontière. Des dizaines de milliers de Palestiniens sont rassemblés à quelque distance de la frontière. Certains groupes se sont détachés pour lancer des projectiles de fortune en direction des soldats et tenter de forcer, au péril de leur vie, la barrière frontalière lourdement gardée par les tireurs israéliens. Trente-sept Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens. Des centaines de personnes ont été blessées, dont plusieurs journalistes palestiniens ont été atteints par balles.

EDIT 19H15: Les nombre de tué atteint déjà 52 Palestiniens et celui des blessés 2.000. Ces décès portent à 106 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le début, le 30 mars,

A Gaza ce lundi

A Gaza ce lundi

Le soldat israélien condamné pour avoir achevé un palestinien blessé, est sorti de prison mardi après avoir purgé la moitié de sa peine de 18 mois et a participé à une parade chez lui à Ramla où il a été accueilli en héros. Le soldat avait été filmé le 24 mars 2016 alors qu’il tirait une balle dans la tête d’Abdel Fattah al-Sharif à Hébron en Cisjordanie occupée (voir notre article). Le Palestinien venait d’attaquer des soldats au couteau. Blessé par balles, il gisait au sol, quand le militaire l’a achevé.

Il avait été condamné à 18 mois de prison en juillet 2017 pour homicide volontaire (voir notre article). Depuis sa condamnation, l’armée lui a accordé deux réductions de peine, et il est encore sorti deux jours avant terme pour assister au mariage de son frère. Huit mois de prison, c’est la condamnation que purge l’adolescente palestinienne Ahed Tamimi, pour avoir giflé un soldat de l’armée d’occupation…

L’assassin et sa victime

L'assassin et sa victime

Plusieurs Palestiniens ont été blessés hier dimanche en matinée lors d’affrontements avec l’armée d’occupation dans la localité de Beit Ummar, au nord de Hebron. Les forces d’occupation ont envahi la localité, effectuant de multiples perquisitions et arrestations. Face à la résistance des jeunes de la localité, les militaires ont tiré des balles acier-caoutchouc, des stun-grenades et des cartouches lacrymogènes.

La tour de surveillance israélienne surplombant le village Beit Ummar

La tour de surveillance israélienne surplombant le village Beit Ummar (archive)

Un groupe de quatre Palestiniens a été repéré par des soldats israéliens à la barrière isolant la bande de Gaza. Les militaires ont ouvert le feu, tuant trois d’entre eux. Les Israéliens disent avoir retrouvé une caméra, une hache, un masque à oxygène, une paire de pinces, des gants et deux bouteilles d’essence et parlent de « tentative d’infiltration ». Le ministère de la Santé de Gaza a confirmé l’identité de deux Palestiniens tués: Bahaa Rahmane Qoudeih (23 ans) et Mohammed Abou Reyda (20 ans), ajoutant qu’ils avaient été abattus alors qu’ils s’approchaient de la zone frontalière. La politique israélienne est d’abattre toute personne approchant de la barrière, sans qu’il soit besoin de quelque indication de menace.

Les Palestiniens ont encore mis le feu hier à des pneu pour gêner la vue des soldats et snipers israéliens

Les Palestiniens ont encore mis le feu hier à des pneu pour gêner la vue des soldats et snipers israéliens

Hier vendredi, des milliers de Palestiniens se sont rendus dans cinq endroits différents le long de la frontière entre l’est de la bande de Gaza et Israël, ont brûlé des pneus et affronté les soldats israéliens stationnés à la frontière. Plus de 1.000 d’entre eux ont été blessés par balles réelles, balles de métal recouvertes de caoutchouc, shrapnel et gaz lacrymogène. Ce sixième vendredi consécutif de mobilisation fait partie des rassemblements sous le nom de « la Grande marche du retour » qui a commencé le 30 mars et qui devraient se poursuivre jusqu’au 15 mai, jour de la Nakba ou « Jour de la Catastrophe ».

Hier vendredi à Gaza

Hier vendredi à Gaza

Un adolescent palestinien touché par des tirs de l’armée israélienne hier vendredi le long de barrière de la bande de Gaza a succombé à ses blessures aujourd’hui samedi. Cela porte à quatre le nombre de Palestiniens tués par les militaires israéliens au cours de cette nouvelle journée de manifestation pour le droit au retour, auxquels s’ajoutent quelque 600 blessés.

Le bilan est de plus de 40 morts en quatre semaines de manifestations mais aussi des milliers de blessés, dont au moins 2000 par balles. Sur le terrain, les médecins font eux le constat répété de blessures sévères: de très grosses lésions, inhabituellement très étendues. Le point d’entrée est assez petit et le point de sortie est extrêmement large. Il y a des déchirures multiples, des os pulvérisés qui sont multi-fragmentés. Nombreux sont les blessés qui pourraient rester handicapés à vie.

Evacuation d’un blessé de la 5e Marche du Retour

Evacuation d'un blessé de la 5e Marche du Retour

Des milliers de Gazaouis ont à nouveau convergé vendredi vers la frontière pour revendiquer le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont du fuir en 1948. Deux Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens lors de ce quatrième vendredi consécutif de mobilisation massive dans le territoire.

Ahmad Nabil Abou Aqeb, 25 ans, a été atteint d’une balle dans la tête à l’est de Jabalia, dans le nord de l’enclave. Ahmad Rashad al-Athamneh, 24 ans, a été atteint par balle dans le nord de l’enclave. Il est le 36ème Palestinien tué par des tirs israéliens depuis le début, le 30 mars, de ce mouvement de protestation appelé « marche du retour ».

A Gaza ce vendredi

A Gaza ce vendredi