Ce matin, dans le village de Cielo Punco, à la frontière des districts de Kimbiri et d’Echarate (province de Convencion), les combattants du PCP-SL ont tendu une embuscade meurtrière contre des membres de la police nationale péruvienne. Un policier aurait « disparu » et les guérilleros se seraient emparés de 5 armes automatiques.

L’armée et la police péruvienne avait annoncé avoir sauvé des enfants destinés à devenirs enfants-soldats du PCP-SL, et capturé leur mère qui était membre de la guérilla. Depuis, le scandale prend de l’ampleur au Pérou. Non seulement la mère n’était pas membre du PCP-SL, non seulement les enfants n’étaient pas embrigadés (ils étaient normalement scolarisés dans leur village, ce que les autorités locales ont confirmé), mais en plus, un autre enfant de la même famille, un fillette de 8 ans, a été tuée dans la prétendue opération de « sauvetage ».

Suite à la polémique, le ministre de l’Intérieur a déclaré mercredi que le gouvernement n’a jamais dit que les enfants avaient été recrutés par le Sentier lumineux. Cependant, le journal officiel, les communiqués de presse du ministère de la Défense et des forces armées l’ont bel et bien affirmé. Même le président de la république avait fait référence à ces enfants « sauvés » lors de sa première rencontre avec la presse étrangère.

Pérou: Sordide mise en scène de la contre-guérilla

Un militaire qui opérait une mitrailleuse à bord d’une hélicoptère dans le district de Kepashiato (région de Cusco) le 6 septembre a été tué par un tir de la guérilla maoïst le lendemain du jour où les militaires ont abattu, dans cette même région, Rolando Figueroa Cabezas, alias « camarade William », un dirigeant du PCP-SL.
Le 8 septembre, une opération conjointe de la police et de l’armée contre une base du PCP-SL dans la localité de Ranrapata (province Junin) s’est soldée, après un bref combat, par l’arrestation de deux guérilleros et de trois enfants (une des maoïstes capturées étant très vraisemblablement la mère des enfants).

Le gouvernement péruvien a prolongé de 60 jours l’état d’urgence dans les différentes provinces où est active la guérilla maoïste du PCP-SL. Cela concerne les districts de Cholon, (province de Marañón), de Monzón (province de Huamalíes), les provinces de Leoncio Prado, de Tocache et de Padre Abad. Pendant l’état d’urgence le maintien de l’ordre intérieur est fait avec l’appui des forces armées, alors que les droits constitutionnels concernant la liberté individuelle et la sécurité, l’inviolabilité du domicile, la liberté de réunion et de mouvement sont suspendus.

Le président péruvien Ollanta Humala a annoncé hier que les forces de sécurité avaient abattu le camarade Willilams, haut dirigeant du PCP-SL, au cours d’un affrontement dans la jungle. Tireur d’élite, le guérillero était accusé par les autorités d’avoir pris part en 2009 à une embuscade dans laquelle 14 soldats avaient été tués. D’après les médias locaux, le camarade Williams faisait partie du top 3 de la structure militaire du PCP-SL, responsable entre autre de multiples attaques contre la police et l’armée péruvienne.

Deux membres présumés du PCP-SL ont été capturés dans le département de Cajamarca, par les agents de la Division Contre le Terrorisme (Divicote). Juana Francisca Vilca Gonzales (34 ans) et Rufino Ávila Mesa (52 ans). Juana Vilca Gonzales est accusée d’avoir logé des clandestins maoïstes dans la ville de Huamachuco. Rufino Avila d’appartenir à un commando d’exécution du PCP-SL à Cajabamba et Huamachuco.

Les guérilleros maoïstes ont ouvert mercredi un feu nourri contre la base militaire « contre-subversive » de Mazángaro, dans la province de Satipo, dans une zone de forêt dense du département de Junín. Cinq soldats de l’armée péruvienne sont morts et d’autres sept ont été blessés. Selon les services de renseignements de l’armée, c’est la colonne du PCP-SL dirigée par le ‘camarade Alipio’, qui a mené cette attaque de grande envergure.

Le démantellement des anciens réseaux du Comité Régional du Huallaga du PCP-SL (la fraction « Artemio ») se poursuit. Les policiers de la Direction Contre le Terrorisme (DIRCOTE) ont capturé Raphaël Mario Acosta Rivera. Il était à la tête de l’autorité locale de son hameau en 2006 et 2008, alors qu’il était déjà membre du PCP-SL. Il est accusé d’avoir récolté l’impot révolutionnaire chez les narcotrafiquants, les forestiers et les commerçants de la zone pour le CRH.

Si l’anéantissement du CRH se confirme, la guérilla du PCP-SL de la région VRAE reste à l’offensive. Une colonne de 35 à 40 guéruilleros maoïstes a occupé la localité d’Aucapiñán, dans la province de Tayacaja. Ils ont réuni la population, tenu une meeting durant 45 minutes et se sont retirés avant l’arrivée de l’armée.

Pérou: Arrestation et occupation d’une localité