Un soldat a été tué et quatre autres blessés ce matin dans des heurts opposant l’armée turque aux guérilleros du PKK dans la province de Bingöl, dans l’est du pays. D’après les autorités, les forces de sécurité sont tombées sur des membres du PKK lors d’une patrouille matinale, et leur ont demandé de se rendre. Ceux-ci ont alors ouvert le feu, faisant un mort et quatre blessés. Des hélicoptères ont immédiatement été envoyés sur place alors que les affrontements se poursuivent.

Ce matin également, une bombe a explosé sur une route nationale reliant les provinces de Mardin et de Diyarbakir au passage d’un convoi de l’armée. De nombreux soldats se trouvent dans un état critique.

Turquie/Kurdistan: Poursuite des affrontements

Un sergent de l’armée turque a été tué lors d’affrontements avec des guérilleros du PKK dans une zone montagneuse du district d’Uludere dans la province de Sirnak (sud-est du pays). Une brigade de guérilleros a ouvert le feu durant la nuit sur un contingent des forces de sécurité alors qu’elles menaient une vaste opération de ratissage le long de la frontière irakienne. Celles-ci ont immédiatement répliqué et les heurts se sont poursuivis plusieurs heures. Des troupes supplémentaires et des hélicoptères ont immédiatement été envoyés en renfort dans la région.

Opération de l’armée turque

Opération de l'armée turque

Dans la soirée de vendredi, un officier de gendarmerie a été blessé et un guérillero a été tué dans des affrontements entre les forces de sécurité et la guérilla du PKK dans la province de Kars (est de la Turquie). Une fusillade a éclaté après que des membres du PKK aient bloqué plusieurs routes dans la région. Une brigade de la gendarmerie est tombée dans une de leur embuscade.

Deux soldats ont été tués et trois autres blessés au cours de combats entre les forces de sécurité et des guérilleros du PKK dans le district de Uludere de la province de Sirnak (sud-est). C’est dans cette même région que l’armée avait tué 34 civils le 28 décembre dernier après les avoir pris pour des militants du PKK.

Forces de sécurité au Kurdistan

Forces de sécurité au Kurdistan

Hier, les forces armées turques ont déclenché une opération militaire majeure contre le PKK dans la province de Tunceli, dans l’est du pays. Il est assez habituel qu’à la sortie de l’hiver, les autorités mènent des opérations à grande échelle dans les régions où se réfugient les guérilleros durant la mauvaise saison. Elles attaquent de manière ciblée lorsque ces derniers recommencent à circuler dans les montagnes. Près de 2000 soldats spécialement entraînés ont pris part à l’opération d’hier. Les autorités ont déclaré avoir mis au jour un grand nombre de cachettes hivernales des guérilleros alors que des centaines de soldats ont été déployés par voies terrestre et aérienne dans les vallées de Pülümür, de Munzur, de Geyiksuyu et d’Ahpanos. Tôt ce matin, les échos d’une intense fusillade ont été entendus à proximité du village de Geyiksuyu, mais aucun information quant à d’éventuels affrontements n’a été communiquée.

Ce jeudi matin, la police turque a effectué une descente dans plusieurs domiciles de la ville de Karliova, dans la province de Bingol (est de la Turquie). Le maire de la ville, du parti kurde BDP (Peace and Democracy Party) a été placé en détention, tout comme un membre du conseil municipal et un dirigeant local du parti. Ces arrestations portent à 31 le nombre de maires BDP actuellement incarcérés. Des mandats d’arrêts ont également été lancés contre deux autres maires. Près de 7000 membres actifs du BDP sont aujourd’hui en prison dans le cadre de l’affaire KCK (Kurdistan Communities Union – accusée d’être la branche urbaine du PKK) lancée en avril 2009, sans compter les milliers d’autres sympathisants qui ont été arrêtés pour ‘terrorisme’ ou ‘soutien à une organisation terroriste’.

Quelques 10000 manifestants kurdes se sont réunis devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg et on fait un sit-in appelant les institutions européennes à ouvrir les yeux sur la répression subie par le peuple kurde en Turquie et ailleurs en Europe. Ce rassemblement était également organisé en soutien des centaines de prisonniers politiques actuellement en grève de la faim pour exiger leur libération. Il est aujourd’hui impossible de donner le nombre exact de prisonniers politiques kurdes, mais il est estimé à des dizaines de milliers. Les grévistes appellent également à l’autonomie pour le peuple kurde et à la libération du leader du PKK, Abdullah Ocalan.

Manifestation kurde à Strasbourg

Manifestation kurde à Strasbourg

Un tribunal d’Istanbul a accepté hier un acte d’accusation épais de 2400 pages dans le procès en cours contre la KCK (Kurdistan Communities Union) à l’encontre de 193 personnes. Le procureur spécialement habilité a rédigé l’acte d’accusation contre les 193 suspects, dont 147 sont incarcérés dans l’attente d’un verdict. Un tribunal spécial d’Istanbul a ensuite accepté la mise en examen, qui inclurait des sections exposant en détail les origines, la structure et les actions présumées du PKK, la définition de la KCK, ses réunions,… D’après certaines sources sur place, les premières audiences devraient se tenir début juillet. Quelques 51 suspects sont accusés dans cet acte ‘d’être à la tête d’une organisation terroriste’. Il cite également des rapports présumés avec ROJ-TV (considérée comme la ‘porte-parole du PKK), avec des militants du PKK dans des centres urbains, de prétendus efforts de propagande, la formation de militants pour les cellules urbaines de l’organisation et ses camps dans les montagnes,… Un total de 142 personnes sont accusées d’être ‘membres d’une organisation terroriste’ dans l’acte d’accusation. La KCK est suspectée d’être la branche urbaine du PKK par les autorités turques, qui mènent une vaste vague de répression à son encontre depuis plusieurs mois.

Un tribunal d’Istanbul a ordonné ce lundi la fermeture pour un mois du quotidien Ozgür Gündem déclarant que ce dernier fait ‘l’apologie d’une organisation terroriste’. La police a effectué une descente dans les bureaux de la rédaction le 24 mars au soir, et y a notamment saisi les épreuves du journal d’hier. L’Ozgür Gündem suit de près et rapporte entre autres de nombreuses informations concernant le PKK et ses activités. Onze de ses journalistes sont actuellement détenus, accusés d’entretenir des liens avec la KCK (Kurdistan Communities Union), aile urbaine présumée du PKK. Le quotidien est l’une des seules sources d’informations pour le mouvement et la population kurde. Il avait été relancé l’an dernier 17 ans après avoir été obligé de cesser son activité suite à l’assassinat de 76 de ses employés et les innombrables procès en raison de sa couverture de la question kurde.

Durant toute la semaine dernière, des milliers de soldats et de policiers appuyés par l’aviation ont mené une opération visant les guérilleros du PKK aux abords du Mont Cudi, dans le sud-est du pays. Celle-ci a pris fin dans la soirée de vendredi. Outre les six policiers tués entre mardi et jeudi, les autorités ont annoncé que vendredi matin, un policier avait été tué et trois autres blessés durant un affrontement. Aucun bilan n’a été transmis du côté du PKK alors que les autorités turques ont quant à elles annoncé la mort d’au moins six guérilleros. Cette offensive était la plus vaste conduite contre le PKK depuis le début de l’année.

Par ailleurs, vendredi, cinq guérilleros présumés ont été tués dans la province de Siirt, dans le sud-est de la Turquie. Les autorités ont déclenché une opération après avoir reçu une information selon laquelle un groupe de guérilleros se cachait dans une zone forestière de la province. Les forces spéciales de la gendarmerie et de la police ont été déployées dans la forêt où se trouvaient effectivement un groupe de guérilleros, qui a immédiatement répliqué à leur attaque. Cinq d’entre eux sont décédé sur place.

Soldat de l’armée turque

Toujours dans le sud-est mais samedi, quinze femmes membres du PKK ont été tuées par les forces de sécurité. Les affrontements se sont produits dans une zone rurale de la province de Bitlis.

Soldat de l'armée turque