Au 60eme jour de grève de la faim illimitée lancée le 12 septembre par des prisonniers politiques, cinq députés du parti kurde et le maire de Diyarbakir en dehors de la prison ont rejoint le 10 novembre la grève. Deux autres députés, sont en grève de la faim depuis 8 novembre. Actuellement, des milliers membres actif du parti kurde BDP (dont 6 députés, 36 maires, plus de 230 membres des conseils municipaux et 56 membres du conseil du BDP sont derrière les barreaux). Près de dix mille kurdes ont été incarcérés quelques semaines après le succès historique du parti kurde lors des élections municipales tenues en mars 2009.
64 prisonniers politiques sont en grève de la faim depuis 12 septembre (soit deux mois), 88 prisonniers depuis 22 septembre (51 jours), 232 prisonniers depuis 5 octobre (36 jours). Ces trois premiers groupes, soit 384 prisonniers encourent des risques sérieux pour leur vie. La grève est observée dans près de 70 prisons turques, depuis le 5 novembre, ils sont près de 10.000 à avoir rejoint le mouvement. Les grévistes réclament la fin de l’isolement et la libération du chef du PKK Abdullah Ocalan, qui n’est pas autorisé à rencontrer ses avocats depuis 27 juillet 2011 et la suppression des restrictions de l’usage de la langue kurde.
Face à cette grève collective sans précédente, le gouvernement turc, bénéficiant du silence complice des gouvernements européens, renforce la répression: au moins 617 personnes ont été arrêtées entre 23 octobre et 6 novembre lors des manifestations de soutien aux prisonniers politiques.
Répression d’une manifestation de soutien à la grève de la faim à Istambul