Depuis un coup d’Etat en 2022, de nombreux cas d’enlèvements de voix hostiles au régime ont été rapportés dans la capitale et d’autres localités. Deux journalistes ont été arrêtés ce lundi 24 mars à Ouagadougou. Guézouma Sanogo, président de l’AJB (Association des journalistes du Bburkina Faso) et Boukari Ouoba, vice-président, ont été emmenés par des policiers des services de renseignement vers une destination inconnue. Le vendredi précédent, M. Sanogo avait dénoncé publiquement la multiplication des « atteintes à la liberté d’expression et de presse », dans le pays. Il est aussi journaliste à la Radio-télédiffusion du Burkina (RTB), et avait qualifié la chaîne nationale d’« outil de propagande ». D’autres journalistes ont rappelé que sept de leurs confrères ont été enlevés en 2024, certains sont toujours portés disparus. Un troisième journaliste, Luc Pagbelguem, de la chaîne privée BF1, a été emmené dans l’après-midi par des agents du Conseil national de sécurité qui souhaitaient l’entendre sur un reportage réalisé sur le congrès de l’AJB. Lundi soir, on ignorait s’il était toujours retenu. Sur les réseaux sociaux, des soutiens de la junte se réjouissaient de ces arrestations. De nombreux médias internationaux sont suspendus au Burkina Faso, accusés par la junte de véhiculer de la désinformation.

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La Mauritanie est un point de départ pour de nombreux migrants qui tentent de rejoindre l’Europe par la mer. Samedi 8 mars, un poste de police a été pris pour cible à Gogui par des personnes qui étaient sur le point de se faire expulser vers le Mali. Le poste de police a été attaqué à coups de pierre, avant d’être incendié. Depuis plusieurs jours, des ONG alertent sur une campagne d’arrestations et d’expulsions de personnes en situation irrégulière et appellent à ne pas arrêter les migrants dans des conditions inhumaines. Les centres de détention avant expulsion sont surpeuplés. Le manque de nourriture et d’hygiène y sont criants.

Les enseignants de la région de Niena, au Mali ont entamé une grève illimitée ce lundi 3 mars. En cause, l’arrestation controversée de plusieurs d’entre eux. Les syndicats de l’éducation dénoncent des arrestations “injustes, illégales et inhumaines” d’enseignants par la gendarmerie. Ces arrestations auraient été ordonnées par le promoteur d’une école privée. En signe de protestation, les enseignants ont cessé le travail dans toutes les écoles de la région de Niena. La grève est illimitée, tant que les enseignants n’auront pas obtenu satisfaction. La situation met en lumière les tensions entre les enseignants du public et les établissements d’éducation privés.

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Ce lundi 24 février, l’Institut Supérieur de Techniques appliquées (ISTA) de Kinshasa a été le théâtre d’un drame. Trois étudiant·es ont été blessé.es par les forces de sécurité lors d’une manifestation contre l’augmentation des frais académiques. Le coût des études et la facturation en dollars américains alourdissent les dépenses des familles. Ce lundi, la colère a explosé dans la rue, la répression a été brutale. Les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogènes, donné des coups de matraque et finalement tiré à balles réelles. Les trois étudiant.es blessé.es ont été pris.es en charge dans un hôpital à Barumbu au nord de Kinshasa, on ignore le nombre d’arrestation. 

Quatre morts, dont un enfant et un policier, des blessés par balle en pagaille et de multiples arrestations. Mardi 4 février, à Nkoteng, les travailleurs en gréve de l’entreprise sucrière Sosucam, filiale du groupe français Somdiaa, ont bloqué le site pour exiger leur salaire. La réponse: matraque, tirs à balle réelle et arrestations. L’intervention des forces de l’ordre alertées par la direction a été très violente, elles ont été accueillies par une foule en colère refusant le retour au travail. À Mbandjock, même scène : routes bloquées, plantations incendiées, et la  colère qui monte. Depuis plusieurs mois les travailleurs triment pour rien, les salaires arrivent en retard voir pas du tout, alors que l’entreprise continue de remplir les poches des actionnaires.

À 3 heures du matin le 11 janvier, 8 assaillants non identifiés ont tenté d’assassiner Booker Omole, le secrétaire général du Parti Communiste Marxiste du Kenya (CPM-K), à son domicile à Nairobi. Les assaillants armés ont pris d’assaut sa résidence. L’un d’entre eux sera tué par Omole au cours de l’altercation.

Cette tentative d’assassinat a eu lieu quelques jours après la tentative d’enlèvement de Mwaivu Kaluka, président national du CPM-K et de 2 membres du parti. Ils seront finalement libérés après une importante mobilisation. Ces agressions se sont produits à un moment de grand essor pour le CPM-K.

Le CPM-K impute les deux attaques à Kenya Kwanza, la coalition de 12 partis dirigées par le président kenyan William Ruto, dont la corruption et les hausses d’impôts ont déclenché des émeutes et la prise d’assaut du parlement kenyan le 25 juin 2024.

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lundi 6 janvier, dans le grand Conakry,  lors d’une manifestation organisée par les Forces Vives de Guinée ( FVG ) pour combattre la junte, de jeunes manifestants se sont massivement regroupés, voulant occuper l’autoroute Le Prince. Des accrochages ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre à plusieurs endroits, ces derniers, en plus du gaz lacrymogène, ont utilisé des PMAK ( kalachnikov AK-47 ) pour disperser la foule. Plusieurs véhicules, dont des pick-ups et deux blindés, ont aussi été observés le long du parcours. Sept manifestants ont été arrêtés et transportés dans un véhicule de la gendarmerie.

Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés ce lundi 30 décembre contre une nouvelle vague d’enlèvements d’opposants. Une cinquantaine de personnes ont été arrêté à Nairobi, Mombasa et Eldoret, quatre d’entre elles ont été torturées au commissariat central de Nairobi. La manifestation était pacifique: la foule brandissait des pancartes à l’effigie de disparus, appelaient à leur libération ainsi qu’à la fin des enlèvements. Les policiers ont effectué des tirs de gaz lacrymogène, malgré cela, les manifestants ont refusé de partir.

La nouvelle vague d’enlèvements, à l’origine de la manifestation, concerne des jeunes hommes ayant critiqué le président William Ruto sur internet. Deux d’entre eux avaient publié une image générée à l’aide de l’intelligence artificielle où l’on pouvait voir le chef de l’État allongé dans un cercueil.

Les forces de sécurité kenyanes sont accusées de dizaines d’enlèvements depuis les manifestations anti-gouvernementales de juin et juillet 2024 ( voir article ici et ici et encore ici ). Un grand nombre des personnes disparues durant cette période sont toujours introuvables. Six nouvelles disparitions ont été signalées en ce mois de décembre.

Évasion massive d’une prison de haute sécurité située à une quinzaine de kilomètres de la capitale, Maputo. 1 534 détenus se sont évadés, des vidéos circulaient depuis l’après-midi du 25 décembre montrant une foule se presser hors du bâtiment, puis s’éparpiller en courant dans les rues avoisinantes où de nombreux coups de feu ont été entendus, certains emmenant les armes des gardiens dans leur fuite. Les détenus ont profité de la confusion, née de la présence de manifestants aux abords du pénitencier, pour faire tomber un mur de l’enceinte. Seuls 150 fugitifs ont été repris. Le bilan est de 33 tués et de 15 blessés lors d’affrontements avec le personnel pénitentiaire et la police.

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Ce mercredi, la Cour suprême ghanéenne a refusé deux recours qui s’opposaient à une loi anti-LGBTQI+ répressive. Adopté au parlement en février, le projet de loi « sur les droits sexuels et les valeurs familiales » prévoit jusqu’à trois ans d’emprisonnement pour une personne se livrant à des activités homosexuelles et une peine de prison allant de cinq à 10 ans pour celle impliquée dans la « promotion » de l’homosexualité. Ce projet de loi avait été déposé au parlement en 2021 mais le vote avait toujours été reporté, il pourra entrer en vigueur dès sa ratification par le président Nana Akufo-Addo qui attendait la décision de la Cour suprême pour y apposer sa signature.


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