31 personnes du village de Mbeuth ont été arrêtées par la gendarmerie de Sébikotane, dont une mère et son fils, lors d’une opération musclée liée à la contestation contre le projet d’implantation du centre de traitement des déchets dit « Mbeubeuss 2 ». Les populations dénoncent une répression brutale, menée sans ménagement ni dialogue, alors qu’ils ne demandent qu’à protéger leurs terres agricoles. Les personnes interpellées sont poursuivies pour destruction de biens appartenant à l’État, trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée.
Un décret présidentiel, adopté ce mardi 13 mai lors d’un Conseil des ministres extraordinaire, dissous les partis politiques et les organisations à caractère politiques sur toute l’étendue du territoire. L’annonce a été faite sur la chaîne de télévision d’État ORTM. Les réunions et autres activités des partis et organisations politiques, désormais dissous, sont interdites, sous peine de sanctions. Parmi les objectifs présentés : réduire le nombre de partis autorisés, durcir les règles de création des nouvelles formations, limiter, voire interdire leur financement public. Les partis politiques maliens n’ont cessé ces dernières semaines de dénoncer leur dissolution programmée, considérée comme une violation de la Constitution, une atteinte au pluralisme et aux acquis démocratiques. Un mouvement de contestation inédit dans le pays avait débuté, mais plusieurs figures politiques ont été enlevéespar la Sécurité d’État, réduisant les militants pro-démocratie au silence. Certains cadres envisagent des actions judiciaires pour contester cette mesure. Mais les organisations politiques étant désormais dissoutes, ces démarches ne pourront pas être entreprises en leur nom. Quant à la mobilisation « citoyenne », elle s’expose plus que jamais au risque de répression.
La plateforme des organisations de la société civile actives dans le secteur des ressources naturelles dénonce l’arrestation arbitraire de seize personnes, dont des femmes, dans le village de Kaponda (Lualaba). Ce village est situé près des installations de l’entreprise minière Kamoa Copper S.A. (photo). Ces arrestations font suite aux manifestations du 21 avril. Ce jour là, les communautés impactées par un projet de Kamoa Copper SA ont barricadé la route pour protester contre la décision de la compagnie de ne plus les délocaliser et indemniser.
Arrestations arbitraires, intimidations, menaces de radiation et poursuites judiciaires infondées ponctuent le quotidien des syndicalistes de l’enseignement en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, Ghislain Dugarry Assy, secrétaire à la communication du syndicat Mouvement des Enseignants pour la Dynamique de la Dignité, a été interpellé dans la nuit du 2 au 3 avril, à son domicile. Une arrestation musclée, la fille du syndicaliste évoque une porte d’entrée défoncée et une maison saccagée. Au moins trois instituteurs avaient également été arrêtés, Ghislain Dugarry Assy a été présenté devant un juge d’instruction et placé sous mandat de dépôt. Poursuivi pour « coalition d’agents publics » et « entrave au fonctionnement des services publics de l’Etat », a été transféré au Pôle pénitentiaire d’Abidjan et il a été condamné à deux ans de prison ferme le 8 avril.
Steve Amoussou sera fixé le 26 mai prochain sur son sort devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Ce lundi 14 avril, le procureur a requis 2 ans de prison et une amende de 1 millions de francs CFA ( +/- 1500€)pour « cyberharcèlement, et incitation à la rébellion ». Des chroniques audios au vitriol, sous le pseudonyme « Frère Hounvi », lui sont attribuées par le parquet, elles ont été abondamment relayées sur les réseaux sociaux. Enlevé au Togo où il vivait et il a été remis à la police béninoise le 12 août 2024. En détention depuis son arrestation, le ministère public tente de répondre à une question: Steve Amoussou est-il, oui ou non, le « frère Hounvi» ? Pour le procureur nul doute est permis, « depuis que Steve Amoussou est en détention, les chroniques se sont arrêtées ». Les avocats de l’accusé répliquent avec véhémence, ils accusent le procureur de vouloir condamner sans preuves.
De nouvelles arrestations au sein de la société civile ont eu lieu à Ouagadougou. Deux militants du Balai citoyen (mouvement politique qui s’est illustré lors du renversement du régime du Président Compaoré en 2014) ont été interpellés ces derniers jours. Un cadre de cette organisation, le secrétaire exécutif du Balai citoyen, Miphal Ousmane Lankoandé a été arrêté dimanche matin devant son domicile par des hommes armés se présentant comme des gendarmes. Depuis, « personne ne sait où il se trouve, nous n’avons aucune nouvelle », indique un membre du mouvement. M Lankoandé a été arrêté alors qu’il rentrait de Cotonou où il a participé à un séminaire sur « l’activisme de la Fondation de l’innovation pour la démocratie ». Le Balai citoyen est également sans nouvelle d’Amadou Sawadogo, cadre du mouvement de la région centre. Il a disparu depuis sa convocation à la sureté de l’État le 21 mars dernier.
Depuis un coup d’Etat en 2022, de nombreux cas d’enlèvements de voix hostiles au régime ont été rapportés dans la capitale et d’autres localités. Deux journalistes ont été arrêtés ce lundi 24 mars à Ouagadougou. Guézouma Sanogo, président de l’AJB (Association des journalistes du Bburkina Faso) et Boukari Ouoba, vice-président, ont été emmenés par des policiers des services de renseignement vers une destination inconnue. Le vendredi précédent, M. Sanogo avait dénoncé publiquement la multiplication des « atteintes à la liberté d’expression et de presse », dans le pays. Il est aussi journaliste à la Radio-télédiffusion du Burkina (RTB), et avait qualifié la chaîne nationale d’« outil de propagande ». D’autres journalistes ont rappelé que sept de leurs confrères ont été enlevés en 2024, certains sont toujours portés disparus.Un troisième journaliste, Luc Pagbelguem, de la chaîne privée BF1, a été emmené dans l’après-midi par des agents du Conseil national de sécuritéqui souhaitaient l’entendresur un reportage réalisé sur le congrès de l’AJB. Lundi soir, on ignorait s’il était toujours retenu. Sur les réseaux sociaux, des soutiens de la junte se réjouissaient de ces arrestations. De nombreux médias internationaux sont suspendus au Burkina Faso, accusés par la junte de véhiculer de la désinformation.
La Mauritanie est un point de départ pour de nombreux migrants qui tentent de rejoindre l’Europe par la mer. Samedi 8 mars, un poste de police a été pris pour cible à Gogui par des personnes qui étaient sur le point de se faire expulser vers le Mali. Le poste de police a été attaqué à coups de pierre, avant d’être incendié. Depuis plusieurs jours, des ONG alertent sur une campagne d’arrestations et d’expulsions de personnes en situation irrégulière et appellent à ne pas arrêter les migrants dans des conditions inhumaines. Les centres de détention avant expulsion sont surpeuplés. Le manque de nourriture et d’hygiène y sont criants.
Les enseignants de la région de Niena, au Mali ont entamé une grève illimitée ce lundi 3 mars. En cause, l’arrestation controversée de plusieurs d’entre eux. Les syndicats de l’éducation dénoncent des arrestations “injustes, illégales et inhumaines” d’enseignants par la gendarmerie. Ces arrestations auraient été ordonnées par le promoteur d’une école privée. En signe de protestation, les enseignants ont cessé le travail dans toutes les écoles de la région de Niena. La grève est illimitée, tant que les enseignants n’auront pas obtenu satisfaction. La situation met en lumière les tensions entre les enseignants du public et les établissements d’éducation privés.
Ce lundi 24 février, l’Institut Supérieur de Techniques appliquées (ISTA) de Kinshasa a été le théâtre d’un drame. Trois étudiant·es ont été blessé.es par les forces de sécurité lors d’une manifestation contre l’augmentation des frais académiques. Le coût des études et la facturation en dollars américains alourdissent les dépenses des familles. Ce lundi, la colère a explosé dans la rue, la répression a été brutale. Les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogènes, donné des coups de matraque et finalement tiré à balles réelles. Les trois étudiant.es blessé.es ont été pris.es en charge dans un hôpital à Barumbu au nord de Kinshasa, on ignore le nombre d’arrestation.