Depuis le 31 juillet, tous les ressortissants de pays d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient sont tenus de fournir leurs données biométriques (empreintes digitales et photo) s’ils présentent une demande de visa de visiteur, de permis de travail, de permis d’études ou de résidence permanente au Canada. Cette mesure sera étendue aux visiteurs d’Asie et d’Amérique à la fin de l’année. En revanche, cette nouvelle exigence ne concerne pas les ressortissants de pays dispensés de l’obligation de visa lorsqu’ils viennent pour des raisons touristiques. Cette exemption de visa de tourisme concerne la plupart des pays européens et des pays avec lesquels le Canada entretient des relations étroites.

Les données biométriques ne devront être fournies qu’une fois tous les dix ans et les empreintes seront vérifiées dans les grands aéroports et d’autres points d’entrée. Le Canada recueillait déjà des données biométriques (empreintes digitales) de demandeurs d’asile depuis 1993 et de ressortissants de trente pays depuis 2013. Le ministère de la Sécurité frontalière a précisé que le Canada pourrait partager les données recueillies avec ses partenaires du Groupe des cinq, en particulier les États-Unis.

Garde frontière au Canada

Garde frontière au Canada

Quelques centaines de manifestants d’extrême droite suprémacistes blancs venus de tous les USA se sont rassemblés hier samedi sur le front de mer à Portland, en Oregon, pour une « Marche de la liberté ». Des dizaines d’entre eux étaient venu avec toute sorte de casse-tête et de couteaux. La police avait déclaré ces armes illégales dans les parcs de Portland mais n’avait rien fait pour les confisquer. Pendant des heures, quatre lignes de policiers anti-émeute ont séparé les fascistes de contre-manifestants antifas bien plus nombreux (un gros millier).

Aucun des deux camps n’avait de permis de manifester, mais lorsque les fascistes ont décidé de quitter leur point de rassemblement la police a entrepris de leur ouvrir la voie en tirant des dizaines de stun-grenades sur les antifas. Beaucoup de ces grenades ont explosés au-dessus des manifestants mais d’autre ont été tirées à tir tendus, blessant au moins trois personnes. L’un d’eux n’a eu la vie sauve que grâce à son casque, pourtant perforé par la grenade.

L'antifa blessé à Portland et son casque perforé par la grenade

L’antifa blessé à Portland et son casque perforé par la grenade

Vendredi 03 août, Mapache, un militant anti-déportation, a été arrêté à San Antonio (Texas). Il avait participé à une action d’occupation du  » Immigration and Customs Enforcement » (ICE), l’organisme états-uniens en charge des déportations. Cette arrestation se situe dans le cadre d’une répression accrue des militants anti-ICE et d’attaques de groupe proto-fascistes. Mapache se trouve désormais dans un centre de détention à Laredo (Texas). Le groupe Red Guard Austin appelle donc à la solidarité avec lui (plus d’infos ici)

Mapache, militant anti-deportation

Mapache, militant anti-deportation

Le 10 juillet, Kevin Rashid Johnson, membre de la section Prison du New Black African Panther Party (voir nos articles précédents sur Rashid ici et ici), a une nouvelle fois été transféré de la prison d’État de Virginie Red Onion (où il venait d’être transféré le 12 juin 2018) vers Sussex I, une prison de sécurité maximal. Avec ce dernier changement, Rashid Johnson craint d’être à nouveau transférer vers une prison fédérale dans un autre état, et donc vers plus d’isolement.
Ces multiples transferts sont menés en représailles à son travail politique mené au sein des prisons et des témoignages et dénonciations des abus du système judiciaire et carcéral.

Kevin

Kevin

Samedi 21 juillet, le groupe Red Guard Austin a écrit un communiqué, dans lequel il informait que leurs camarades de Kansas City avaient été harcelé par le FBI. Ces derniers jours, trois militants étudiants Maoïstes de Kansas City ont ainsi été filé et interrogé par le FBI et la Joint Anti-Terrorism Task Force de la police locale. Leurs objectifs étaient de recruter des informateurs et d’empêcher par l’intimidation ces militants de s’opposer à la visite présidentielle de Trump prévue dans la ville. Plus d’infos ici.

Nassage et gazage de manifestants le jour d'investiture de Trump

Nassage et gazage de manifestants le jour d’investiture de Trump

Jeudi 12 juillet, Red Fawn Fallis, une militante qui protestait contre le projet de pipeline à Standing Rock (Dakota du Nord), a été condamnée à 4 ans et 9 mois de prison. Elle était accusée d’avoir tiré au pistolet alors que des policiers tentaient de l’arrêter.

Red Fawn Fallis est membre du clan Oglala (un des clans formant la tribu des Lakotas) présent sur la réserve de Standing Rock. Beaucoup de personnes étaient présentes à l’audience pour la soutenir.

Les Lakota luttent depuis 2016 contre la construction d’un pipeline pétrolier, par la société Energy Transfer Partners, qui menace de polluer l’approvisionnement en eau de la réserve. Plus de 700 avaient été arrêté dans le cadre de cette lutte. Les manifestants avaient obtenu une modification du trajet du pipeline mais celui-ci a tout de même été construit il y a un an (voir notre article).

Face à face à Standing Rock

Face à face à Standing Rock

Une proposition de loi appelée, « Unmasking Antifa Act of 2018 », a récemment été déposée à la commission judiciaire de la chambre des représentants des Etats-Unis (« House House Judiciary Committee »). Cette loi prévoit jusqu’à 15 ans de prison pour toute personne qui aurait des comportements classés comme typique des antifascistes (par exemple : porter un masque lors d’actions violentes ou radicales contre des suprémacistes blancs). Cette loi a été saluée par Mike Cernovich, une figure de l’ALT right (une mouvance néo-fasciste).

Les antifascistes états-uniens se sont fait connaitre ces dernières années en s’opposant et en s’affrontant aux néo-fascistes. Au cours d’une de ces contre-manifestations un fasciste avait foncé avec sa voiture sur les antifascistes et avait tué une militante. (voir notre article)

Richard Spencer fondateur de l'ALT-Right

Richard Spencer fondateur de l’ALT-Right

L’entreprise américaine PepperBall a récemment annoncé qu’elle venait d’obtenir un contrat d’une valeur de 650.000 dollars pour livrer à l’US Army des armes non-létales. Le VKS tire des projectiles de la même nature que ceux utilisés pour le paintball. Sauf que, à la place de la peinture, ces cartouches contiennent de la nonivamide [ou vanillylamide de l’acide pélargonique – PAVA], c’est à dire une substance naturellement présente dans les piments. Une fois qu’ils ont été tirés, ces projectiles dégagent un « nuage débilitant » qui affecte les yeux et le système respiratoire. D’une portée d’environ 50 mètres, ce VKS a la même ergonomie qu’une carabine M4 ou qu’un fusil M16. En outre, il peut tirer jusqu’à 180 cartouches.

Un VKS

Un VKS

Les manifestants d’extrême-droite du mouvement Patriot Prayer (dont le chef de file, Joey Gibson, est candidat au Sénat), les contre-manifestants antifas et la police se sont affrontés dans le centre-ville de Portland hier samedi. Divers projectiles, dont des pétards et des bombes fumigènes, ont été lancés tandis que la police utilisait des grenades-flashs pour disperser les manifestants qui s’affrontaient. Plusieurs arrestations ont eu lieu, tant parmi les manifestants que parmi les contre-manifestants antifascistes. Ces incidents sont similaires à ceux qui ont eu lieu le 3 juin près de la mairie de Portland (voir notre article).

Une arrestation ce samedi à Portland

Une arrestation ce samedi à Portland

Le secrétaire à la Sécurité intérieure, John Kelly qu’il était possible qu’on demande à certains d’entre eux, dans un avenir rapproché, de dévoiler les mots de passe permettant d’accéder à leurs comptes sur des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Instagram. Le gouvernement américain a déjà commencé en décembre à recueillir des informations sur l’utilisation des réseaux sociaux en introduisant une question dans un formulaire utilisé par les ressortissants d’une quarantaine de pays pour réclamer une exemption de visa par voie électronique, une demande officiellement « optionnelle »

Le formulaire en ligne actuel, avec la demande

Le formulaire en ligne actuel, avec la demande

En fait, dans la foulée de l’adoption d’un décret controversé du président Donald Trump sur l’immigration, des douaniers ont exigé à plusieurs reprises les codes d’accès de téléphones portables pour pouvoir explorer leur contenu. Des demandes relatives aux réseaux sociaux ont aussi été relevées. En principe, l’accès au contenu d’un téléphone est étroitement balisé aux États-Unis, et un mandat est requis pour que la police puisse y accéder, mais les douaniers disposent d’une grande latitude dans la conduite de fouilles.

La meilleure façon pour les voyageurs de se protéger par rapport aux demandes abusives de douaniers est de laisser leur appareil à la maison ou de s’assurer avant de partir qu’il ne contient pas d’information sensible. Les risques qu’un individu soit bloqué à la frontière et se voie demander des informations qu’il ne devrait pas avoir à fournir sont plus élevés que jamais. Au cours des dernières semaines, deux ressortissants québécois, incluant un athlète rattaché à l’Université de Sherbrooke, ont indiqué qu’ils avaient été refoulés à la frontière américaine après avoir été sommés de donner le code d’accès de leur téléphone.

A la frontière des USA

A la frontière des USA