Des milliers de manifestants antifascistes – de 15.000 à 30.000 selon les médias locaux – dénonçant les nazis ou le Ku Klux Klan ont convergé dans le centre de Boston, à proximité du rassemblement d’extrême droite. Certains d’entre eux ont été violemment repoussés par les policiers, qui les ont chargés en utilisant matraques et équipement anti-émeute. 20 manifestants ont été arrêtés. On ignore s’il y a eu des blessés.

Manifestants antifascistes arrêtés à Boston

Manifestants antifascistes arrêtés à Boston

Deux psychologues qui ont aidé à concevoir le programme d’interrogatoire de la CIA après le 11-Septembre échapperont à leur procès grâce à un accord négocié à l’amiable hors du tribunal. Cet accord a été passé avec l’ACLU, grande organisation américaine de défense des libertés, qui avait porté plainte au nom de trois anciens prisonniers, dont l’un est mort dans une prison de la CIA suite à deux semaines d’interrogatoires particulièrement durs. James Mitchell et Bruce Jessen ont été recrutés par la CIA en 2002 pour concevoir et aider à mener des interrogatoires sur des suspects capturés en Afghanistan et ailleurs. Les deux hommes, qui ont reçu un montant de 80 millions de dollars pour leur travail. L’ACLU et les avocats des plaignants n’ont pas donné plus de détails sur le règlement négocié, refusant notamment de dire s’il comprenait un accord financier. Le procès aurait dû se tenir à partir du 5 septembre.

James Mitchell et Bruce Jessen

James Mitchell et Bruce Jessen

Dans l’usine Nissan de Canton, située dans l’État du Mississippi dans le Sud des États-Unis, les syndicats y sont interdits depuis la création de l’usine, y compris l’UAW, le syndicat historique des ouvriers de l’automobile pourtant habitué à signer des accords peu glorieux avec les géants de Detroit, Ford et General Motors. Mais Nissan, comme les autres firmes automobiles, implante ses nouvelles usines dans le Sud là ou les conventions collectives de Detroit ne s’appliquent pas, où les salaires sont plus bas et où les entreprises s’appuient sur les vieilles traditions de discrimination raciale pour mieux diviser les travailleurs. Dans l’usine Nissan de Canton, 80 % des ouvriers sont noirs.

Depuis des années, des ouvriers de cette usine luttent pour leur droit à se syndiquer et contre la répression que Nissan organise dans l’usine contre toute forme de résistance collective ou individuelle. Aux USA un référendum peut être nécessaire, à l’intérieur d’une entreprise, pour la création d’un syndicat. Il a eu lieu le jeudi 3 août. 2.244 ouvriers (contre 1307) ont rejeté l’ouverture d’une section syndicale sur le site. Ce résultat a été permis par le fait que seuls 3.500 ouvriers ont été autorisés à participer au vote: près de 3 000 intérimaires et travailleurs à temps partiel, les plus intéressés par la syndicalisation, en ont été exclus. En outre, dans les semaines qui ont précédé le vote, Nissan a menacé les travailleurs de perte de salaires et d’une possible fermeture de l’usine si la création d’un syndicat était approuvée, et cela à coups d’interventions de la maîtrise et projections de vidéos dans les ateliers.

Manifestation pour l'autorisation d'un syndicat chez Nissan-Renault

Manifestation pour l’autorisation d’un syndicat chez Nissan-Renault

C’est avant les événements de samedi à Charlottesville (voir notre article) que le groupe de d’extrême-droite Patriot Orayer (de Portland) avait appelé un rassemblement hier dimanche pro-Trump dans Westlake Park, à Seattle. En opposition, le Comité IWW du Grand Seattle a appelé une contre-manifestation « la solidarité contre la haine » à Denny Park. Cette manifestation anti-fasciste a attiré une foule immense, dont beaucoup ont été mobilisés par les incidents meurtriers de samedi en Virginie. Certains sont venus en T-shirts et Birkenstocks, d’autres cagoulés et vêtus de noir.

Les manifestants anti-fascistes avaient prévu de marcher à Westlake pour affronter les manifestants d’extrême-droite, mais la police a arrêté la marche plusieurs blocs avant Westlake Park pour éviter une confrontation. La police a fait au moins une arrestation et aspergé plusieurs manifestants avec spray au poivre. Certains manifestants anti-fascistes ont atteint Westlake, et il y a eu des incidents avec les pro-Trump.

Face à face entre antifas et policiers protégeant les pro-Trump à Seattle

Face à face entre antifas et policiers protégeant les pro-Trump à Seattle

Plusieurs groupes fascistes américain dont le KKK manifestent ce soir à Charlottesville contre le déboulonnage d’une statue de soldat confédéré. La manifestation a été baptisée « Unite The Right Rally » et de nombreux manifestants défilent avec des armes automatiques et des tenues militaires (ce qui est légal à cet endroit). La police anti-émeute a été déployée ainsi que des équipes de la garde nationale, l’état d’urgence a été décrété. De nombreux antifascistes ont contre-manifesté, et de nombreux affrontements ont éclaté entre fascistes et antifas.

Une voiture a foncé dans la manifestation antifa, renversant plusieurs manifestants (vidéo ici, le contenu peut choquer), plusieurs d’entre eux ont été gravement blessés. Une manifestante est morte de ses blessures.

Mise à jour 2h55: Le propriétaire de la voiture qui a foncé dans la manif antifa a été identifié comme étant James Alex Fields Jr et a été arrêté aux abords de la manifestation. Une intox avait été diffusée auparavant par le forum pro-altright 4Chan, qui prétendait que le chauffeur était un jeune « antifa » (avec pour seul indice que son compte Facebook montrait son intérêt pour la musique rock des années 1970…). La jeune manifestante est effectivement décédée des blessures causées par la voiture bélier. Des officiels de la police ont défendu que le chauffeur n’avait « pas eu d’autres choix », arguant que des « manifestants violents » menaçaient sa voiture, alors qu’on peut voir sur les nombreuses vidéos de la scène que la voiture vient de l’extérieur de la manifestation à très grande vitesse.

La voiture qui a foncé dans les antifas

La voiture qui a foncé dans les antifas

Kevin « Rashid » Johnson, un prisonnier social politisé américain, membre du NABPP-PC, a été transféré vers la Floride fin juin et mis en isolement, accusé d’être un chef de gang en prison. Cette accusation se porte sur son appartenance au NABPP-PC que les autorités ont classifié comme gang ou Groupe menaçant la sécurité (Security Threat Group – STG). Le 12 juillet, alors qu’il attendait pour une audience de justice sur cette accusation, il a du être hospitalisé suite à un malaise. Les examens ont révélé un état de déshydratation et des problèmes de tensions. Une nouvelle audience fut programmé le 14 juillet dont les principales accusations portaient sur les articles publiées par Rashid Johnson traitant des abus subis en prison ayant entraîné une vague de solidarité et des plaintes du public. Ces articles étaient dès lors qualifiés de provocateurs.

Directement après l’audience du 14 juillet, Rashid Johnson a été envoyé en isolement à la prison de l’état de Floride. Lors de son transfert, il n’a pu emporté ses médicaments et selon les dernières nouvelles n’avait toujours pas eu accès à son traitement pour ses problèmes de tension.

voir ici le Cahier du Secours Rouge n°17 sur Kevin « Rashid » Johnson

Kevin

Kevin

Il a fallu une longue lutte juridique et militante pour que Mumia puisse recevoir des soins (voir notre article). Cette lutte a porté ses fruits, comme en témoigne cette lettre de Mumia:

« J’ai récemment été informé que le niveau d’infection (hépatite C) était nul selon les derniers tests de laboratoire. Ceci est dû à l’efficacité de mon traitement dont j’ai enfin pu bénéficier. J’en remercie encore mes avocats qui ont agi en justice pendant que j’étais en proie à un coma diabétique, inconscient et donc incapable de me défendre. Je n’oublie pas mes nombreux amis qui ont accompagné ce combat sans relâche avec de l’argent et des protestations. Ne pouvant pas m’adresser individuellement à chacun d’entre vous, c’est par ma voix ou à la lecture de ce message que je vous renouvelle mes plus sincères remerciements. Vous avez montré une fois de plus le pouvoir du peuple lorsqu’il se mobilise. La bataille pour moi contre la maladie n’est toutefois pas terminée car le cadeau le plus cruel, faute de traitement durant une trop longue période, est le diagnostic d’une cirrhose du foie. Je voudrai enfin souligner mon immense joie de savoir que notre combat, votre combat, a ouvert l’espoir à des milliers de prisonniers de Pennsylvanie de se soigner et de se prémunir contre les ravages de l’hépatite C. Mumia Abu-Jamal depuis la prison de Frackville. »

Le 29 juin, le procureur principal de Philadelphie Seth Williams, en charge de l’affaire de Mumia, a plaidé coupable dans un procès pour corruption et pots de vin (29 délits retenus). Il a dû immédiatement démissionner de son poste et a été aussitôt emprisonné.

Mumia Abu Jamal / Seth Williams

Mumia Abu Jamal / Seth Williams

Le 1er Mai dernier à ¨Philadelphie, une groupe de 30 ou 40 manifestants habillés, gantés et masqués de noir ont attaqué un ensemble immobilier le long de Phillips Street, qui est représentatif de la gentrification du nord de la ville. Ils ont causé plus de 100 000 $ en dommages (peintures sur les façades, voitures abimées, vitres brisées, caméras de surveillances détruites, etc.). Geoffrey Suchocki, 45 ans, de Doylestown, et Patricia Monahan, 28 ans, de Rhawnhurst, ont été arrêtés peu après cette attaque. Ils passent actuellement en procès pour « avoir causé une catastrophe, un méfait criminel, une émeute, une conspiration et une possession d’outils criminels ». Ils comparaissent libres à l’audience (suite au paiement d’une caution de 5 000 $).

Geoffrey Suchocki et Patricia Monahan

Geoffrey Suchocki et Patricia Monahan

La police a arrêté lundi 80 manifestants près du Capitole, qui abrite le Congrès des Etats-Unis à Washington, où les parlementaires doivent reprendre leurs discussions sur la réforme de l’assurance santé, qui vise à altérer la loi dite Obamacare, mise en place en 2010 par l’ancien président. Les manifestants se sont disséminés près d’au moins treize sites des alentours du Congrès, où des bâtiments abritent des centaines de bureaux de parlementaires et de leurs équipes. La police du Capitole a indiqué dans un communiqué que 32 hommes et 48 femmes avaient été arrêtés lundi pour « manifestation illégale ».

Le président républicain Donald Trump a accru lundi la pression sur les républicains, les exhortant d’adopter cette réforme avant que le Congrès ne parte en vacances en août. Les ailes modérée et ultra-conservatrice du parti républicain ne parvenant pas à s’accorder, le projet de réforme n’aurait pas obtenu la majorité nécessaire.

Manifestants défenseurs de l'obamacare

Manifestants défenseurs de l’obamacare

ST Paul, la capitale de l’Etat du Minnesota, a connu des manifestations après qu’un policier soit sorti libre de son procès pour homicide involontaire. Ce policier avait abattu Philando Castile, 32 ans, sous les yeux de sa compagne et d’une fillette. La victime avait été contrôlée pour un simple phare cassé sur le véhicule qu’il conduisait. La séquence poignante de la mort de cet employé de cantine, filmée et retransmise en direct sur Facebook Live par sa compagne, avait choqué l’opinion publique aux Etats-Unis. On y voyait Philando Castile agonisant, le tee-shirt blanc maculé de sang, sur le siège de la voiture tandis que le policier le tenait en joue. La fillette tentait d’une voix timide de rassurer sa mère.

Le verdict innocentant complètement le policier a outré une partie de la population de St. Paul, quelque 1.500 personnes descendant spontanément dans la rue pour protester. Ils ont marché dans la ville avant de bloquer une autoroute. Certains manifestants ont refusé de se disperser selon les instructions de la police, qui a procédé à 18 interpellations.

Les incidents de St Paul

Les incidents de St Paul