Mardi 8 octobre, le tribunal a décidé la libération de Daniel Ruiz. Il était en détention provisoire depuis septembre 2018 pour avoir participé à des manifestations contre la réforme des retraites de Macri en 2017 et s’était vu refuser tous les appels par les tribunaux et ce sans même qu’une date ne soit fixée pour le procès. Une campagne internationale a été menée en faveur de sa libération et avec notamment une journée de mobilisation le 12 septembre (voir notre article). Depuis, Daniel Ruiz a obtenu une date pour son procès qui aura lieu le 18 octobre et hier, il a été libéré. Il reste cependant poursuivi pour sa participation à la manifestation du 17 décembre 2017 et la campagne de soutien continue. Cette campagne peut notamment être soutenue financièrement sur le compte BE83 6528 5492 2215.

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Daniel Ruiz

Mardi 8 septembre, le président équatorien Lenin Moreno a ordonné un couvre-feu nocturne autour des lieux de pouvoir suite à des émeutes massives à Quito. Les manifestant·e·s protestent contre la hausse massive du prix de l’essence décidée par le président en échange d’un prêt financier du FMI. La liberté de circulation a été restreinte entre 20h00 et 05h00 locales pour « les zones adjacentes aux bâtiments et aux installations stratégiques telles que les bâtiments qui abritent la puissance publique ». Face à l’ampleur de la mobilisation, Moreno avait déjà du déplacer lundi le siège du gouvernement dans la ville Guayaquil et avait proclamé l’état d’urgence pendant 60 jours pendant lesquelles les forces armées pourront réprimer le mouvement. Le couvre-feu s’étendra sur la même durée.

L’Équateur connaît depuis début octobre un mouvement social inédit depuis 2007, marqué par des blocages de routes et de puits pétroliers en Amazonie. Des manifestations, des émeutes et des grèves paralysent le pays. Ce mardi les affrontements ont continué dans la capitale et le Parlement a été brièvement envahi par les manifestant·e·s qui ont ensuite été repoussé·e·s par des policiers et des militaires. On compte 570 arrestations. Lundi, les manifestant·e·s avaient pénétré dans le bureau du contrôleur général et avaient incendiés plusieurs véhicules militaires. Des milliers de personnes continuaient d’affluer vers Quito pour participer mercredi à une grande manifestation aux côtés des syndicats.

Émeutes massives à Quito

Émeutes massives à Quito

 

Lundi 7 octobre, une commandante du 18ème Front (une organisation des dissident·e·s des FARC refusant l’accord de paix) portant l’alias « La Reina » a annoncé que ses forces rejoignaient Iván Márquez dans son projet de reformer les FARC (voir notre article) et le reconnaissaient comme commandant en chef. La Reina précise donc que son front suivra désormais les directives de la guérilla formée par Márquez, Seuxis Pausias Hernández, alias « Jesús Santrich et Hernán Darío Vélez, alias « El Paisa ».

Le 18ème Front compte au moins 120 combattantes et combattants. Il est positionné dans la partie occidentale de la Colombie (dans le nord-ouest du département d’Antioquia et dans le sud du département de Cordoba). Cela en fait un allié stratégique pour Márquez qui est, lui, présent dans la partie orientale du pays à la frontière avec le Venezuela. Cette première fusion pourrait laisser présager des progrès dans la réunification des FARC.

Le 18ème Front rejoint Ivan Marquez

Le 18ème Front rejoint Ivan Marquez

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Mardi 1er octobre, le procureur général de Colombie a ordonné l’arrestation de trois dirigeants de l’ELN pour meurtre. Il s’agit des trois membres du commandement central de la guérilla (Nicolás Rodríguez Bautista, alias »Gabino », Israël Ramírez Pineda, alias « Pablo Beltrán », et Eliécer Herlinton Chamorro Acosta, alias « Antonio García ») qui sont bloqués à La Havane depuis l’échec des négociations pour l’accord de paix (voir notre article). Ils sont accusés d’avoir ordonné l’assassinat de deux journalistes dans la municipalité de Segovia (dans le département d’Antioquia) en 1991 qui auraient été confondus avec des agents du renseignement militaire. L’ELN, en revanche, accuse le gouvernement de ce meurtre. Le gouvernement cubain n’a pas répondu à la demande d’extradition.

Par ailleurs, le 3 octobre, une attaque a visé un convoi de la deuxième division de l’armée colombienne transportant le général Mauricio Moreno. Une charge explosive a été activée sur l’une des routes de la municipalité d’Aguas Claras, Ocaña, au nord du département de Santander, au moment où le convoi passait. Aucune personne n’a été blessée durant l’attaque mais un véhicule de l’armée a été détruit. L’opération a été attribuée à l’ELN qui, à ce stade, ne l’a cependant pas revendiquée.

Combattant·e·s de l'ELN

Combattant·e·s de l’ELN

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Depuis le dimanche 15 septembre, près de 50.000 travailleurs de 34 sites du constructeur automobile General Motors (GM) sont en grève à l’appel du syndicat United Auto Workers (UAW). La grève s’est déclenchée suite à l’échec des négociations d’une nouvelle convention collective pour les 4 prochaines années. Ils réclament des augmentations de salaire, une meilleure couverture santé, le redémarrage d’une usine dont l’activité a été arrêtée en mars à Lordstown, dans l’Ohio et empêcher la fermeture programmée d’une chaîne d’assemblage à Detroit.

Depuis le début du conflit, les travailleurs des usines situées au Mexique, Canada, Brésil et en Corée du Sud (où les travailleurs sont également en grève partielle depuis début septembre) s’organisent en soutien aux grévistes états-uniens. Sur le site de Silao (Mexique), au moins 8 travailleurs organisés et solidaires ont été licenciés pour leur soutien, refusant entre autre de faire des heures supplémentaires. Des pressions avaient été exercées dans les usines des différents pays pour reconstituer la production de véhicules. Les grévistes ont maintenu la communication avec les travailleurs et travailleuses des autres pays et fait un «appel à la solidarité».

Usine GM à Silao (Mexique)

Dans le cadre de la Journée mondiale d’action pour la légalisation de l’IVG, plus de 2.000 femmes sont descendues dans les rues de Mexico avec des écharpes vertes et un vêtement violet, sous le slogan « Avortement oui, avortement non, j’en décide! ». La marche a commencé à 17h00 à partir du Monument à la Mère. Des manifestantes cagoulées ont tagué plusieurs bâtiments. Pusieurs journalistes ont été pris à parti. Un groupe de plusieurs dizaines de personnes cagoulées a mis le feu à la porte de la Chambre de commerce. En arrivant à Avenida Juarez, la manifestation s’est arrêtée à l’ « antimonument » féministe dédié aux femmes victimes de féminicide et à celles qui sont décédées suite à un avortement clandestin. La manifestation, menée  par un groupe de mères, avec leurs enfants dans les bras, et favorables à la décriminalisation de l’avortement, s’est avancé  jusqu’à la Plaza de la Constitución. Devant la cathédrale, des personnes ont allumé un feu, qui a été étouffé par la police. Au Mexique, l’IVG n’est autorisé qu’à Mexico et, depuis une semaine seulement, dans  l’État d’Oaxaca. Des femmes sont encore emprisonnées au Mexique pour avoir pratiqué un IVG.

A la manifestation féministe de Mexico

 

De violents incidents ont été enregistrés ce jeudi au chantier de l’entreprise de construction AESA sur le site de la raffinerie YPF de la ville de La Plata. Les affrontements se sont produits vers 5 h 30 du matin, lorsque des salariés d’AESA, après une semaine de fermeture suite à un conflit syndical (conséquence des salaires impayés et de non réengagement d’ouvriers), a pu pénétrer dans le complexe industriel. Un groupe d’ouvriers syndicalistes de l’ Unión Obrera de la Construcción de la República Argentina (UOCRA) est aussi entré dans l’usine et a insulté les jaunes. Les policiers de la province de Buenos Aires sont intervenus et ont été caillassés. Les policiers ont alors utilisé des balles en caoutchouc contre les syndicalistes.

Les affrontements à La Plata

 

 

 

Des dizaines de manifestants masqués ont affronté les forces de police qui tentaient de reprendre le contrôle de Circunvalar Avenue, aux environs du siège de l’université, dans le quartier de La Macarena, au centre-ville de Bogota. Les affrontements ont commencé à la fin des manifestations d’enseignants du Magistère, qui dénonce les attaques contre eux et  la violation d’accords signés entre l’État et les éducateurs. Dans un premier temps, la police a réagit au blocage de l’avenue en détournant la circulation, puis sont intervenues les forces anti-émeutes (ESMAD) et les affrontements ont commencé, les manifestants lançant des pierres, des bâtons et des bouteilles, tandis que les policiers utilisaient des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes.

Les affrontements de Bogota

Ce 12 septembre 2019 cela fera un an que Daniel Ruiz, dirigeant syndical des travailleurs du pétrole de la province de Chubut et militant du Parti Socialiste des Travailleurs Unifiés, a été arrêté pour avoir participé activement à la grande manifestation du 18 décembre 2017 contre la réforme des retraite du gouvernement Macri. La répression brutale de cette manifestation a donné lieu à de violents affrontements (5 manifestants éborgnés) et des arrestations arbitraires s’en sont suivies. Voilà donc un an que Daniel Ruiz est détenu sans procès, sans même qu’aucune charge ne soit retenue contre lui, dans la prison de haute sécurité de Marcos Paz, surpeuplée, à 200 km de sa famille. Toutes les demandes de libération provisoire ont été rejetée. Avant-hier, Daniel Ruiz a entamé une grève de la faim. Un rassemblement à l’initiative de la LCT avait lieu devant l’ambassade d’Argentine à Bruxelles.

Le rassemblement de cet après-midi de bant l'ambassade d'Argentine à Bruxelles

Dans le week-end du samedi 31 août et du 1er septembre, l’armée colombienne a mené plus de quarante opérations de contre-guérilla pour réagir à l’appel fait par Ivan Marquez, ex-commandant en second des FARC, à reprendre les armes (voir notre article). Le président Ivan Duque a notamment autorisé des raids aériens dans le sud du pays. Douze hommes ont été tués au cours de ces bombardements. Par ailleurs, le commandant en chef des forces armées, le général Nicasio Martinez a donné une conférence de presse samedi 31 août, entouré de tout le haut commandement. Il a annoncé la constitution d’une force spéciale pour mettre la main sur Marquez et ses camarades.

Combattants des FARC (archive)

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