L’Acte 27 du mouvement des Gilets jaunes a vu ses principales manifestations se tenir à Reims, Nancy, Toulouse et Paris. D’autres manifestations ont eu lieu, par exemple à Lyon, Marseille, Besançon, Saint-Nazaire, où la préfecture a pris un arrêté interdisant la manifestation non déclarée des « gilets jaunes » dans le centre et Lens – où la préfecture a également interdit le centre. A Reims, une manifestante a été blessée suite à une charge de CRS. A Toulouse, où la place du Capitole était interdite de manifestation, des affrontements ont eu lieu et la police a fait usage de gaz lacrymogènes.

Si le nombre des manifestants a baissé dans les grandes villes, on a observé un regain dans les occupations de rond-points en province, pratique qui a caractérisé les débuts du mouvement.

L'Acte 27 à Toulouse

L’Acte 27 à Toulouse

Sur les 109 escadrons de gendarmerie mobile (EGM), a récemment exposé le chef de l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale à la commission d’enquête parlementaire sur les moyens des forces de sécurité, 41 font l’objet d’un emploi permanent (déploiement outre-Mer, en protection du palais de justice, des ambassades, de la Banque de France ou des sites nucléaires). « Seulement » 68 escadrons de gendarmerie mobile ont pu être mobilisés pour assurer le maintien de l’ordre. Ainsi, le 8 décembre 2018, lors de l’acte 4 des gilets jaunes, sur les 89.000 forces de l’ordre mobilisées, 65.500 étaient des gendarmes.

Certes, les EGM ont pu être épaulés par la gendarmerie départementale. Mais celle-ci n’est formée et équipée que pour le maintien de l’ordre de basse intensité. Il en résulte un « suremploi durable » des gendarmes mobiles et la gendarmerie a dû leur supprimer, à plusieurs reprises, les repos et à ne pas leur accorder leurs permissions, créant une « dette des droits à repos et à permissions ». Au 10 mai les gendarmes mobiles ont accumulé [en moyenne] 5,86 jours de repos et 37,74 jours de permission de retard. Et cette « dette » s’accroît. Les matériels ont également beaucoup souffert ces dernière semaines. Il faudrait entre 120 et 130 millions d’euros pour remplacer les véhicules alors que l’enveloppe annuelle dédiée au parc automobile de l’ensemble de la gendarmerie est de 40 millions d’euros.

Gendarmes mobiles

Gendarmes mobiles

Condamnés en première instance, en décembre 2017, pour violences en réunion et séquestration pour avoir voulu mener à la négociation un responsable hiérarchique (voir notre article), neuf militants CGT de l’usine PSA de Poissy (Yvelines) comparaissent aujourd’hui devant la cour d’appel de Versailles, avec l’espoir de voir leur condamnation de cinq mois de prison avec sursis et 11 000 euros d’amende totale retoquée.

Manifestation solidaire avec les 9 de PSA Poissy

Manifestation solidaire avec les 9 de PSA Poissy

Aujourd’hui, Axel, un Gilet Jaune passe au tribunal, à Lille. Il a été arrêté et tabassé par la police lors de la manifestation du 13 avril. Il a ensuite été accusé de violences, dissimulation de visage (une nouveauté de la loi anti-casseur), groupement en vue de commettre des dégradations. Un rendez-vous est prévu à 13h30 devant le Tribunal de Grande Instance de Lille pour le soutenir.

Samedi 11 mai, deux Gilets Jaunes en fauteuil roulant ont été aspergés de gaz lacrymogène à Lille alors qu’ils demandaient à la police de relâcher un manifestant qui poussait l’un d’entre eux. Ils ont également été repoussés à coup de pied (voir la vidéo).

Axel, le Gilet Jaune de Lille, après son arrestation

Axel, le Gilet Jaune de Lille, après son arrestation

Une militante du collectif Contre Les Abus Policiers (CLAP) est convoquée aujourd’hui au commissariat de Mériadeck à Bordeaux. On lui reproche d’avoir porté des pancartes du CLAP contre les violences policières et d’organiser des manifestations interdites.

Jeudi 9 mai, une militante du CLAP était de passage au commissariat de Mériadeck pour récupérer du matériel confisqué par la police au cours de la manifestation des Gilets Jaunes du 1ermai. Elle en a profité pour réclamer également des pancartes du CLAP saisies lors d’une manifestation le 16 mars. Elle a alors appris que les pancartes avaient été détruites mais qu’il y avait des vidéos où on la voit avec elles et qu’elle allait donc être convoquée.

Cette vidéo est la celle d’une action durant laquelle le collectif rendait un hommage particulier aux victimes de violences policières, aux mort-e-s, en soutien à leur famille. Cette action est menée chaque mois de mars depuis 9 ans. Elle consiste à tenir dans nos mains des pancartes où sont inscrits le nom de certaines victimes pendant qu’une bande-son égrène le nom des personnes décédées depuis 2005 jusqu’à nos jours.

Plus d’infos ici

Militante du CLAP portant une pancarte contre les violences policières

Militante du CLAP portant une pancarte contre les violences policières

Le 10 avril, Téo et Tristan, deux Gilets Jaunes de la région clermontoise ont été mis en garde à vue pour avoir participé à l’Acte XV des Gilet Jaune du 23 février. Ayant refusé la comparution immédiate, ils ont passé un mois en prison et ont été jugés ce lundi 13 mai. Le procès s’est déroulé uniquement à charge pour les deux inculpés. Téo a été condamné à 1 an et 8 mois de prison dont 10 avec sursis et interdiction de paraître place de Jaude pendant 2 ans. Tristan a été condamné à 18 mois de prison dont 10 avec sursis et interdiction de paraître place de Jaude pendant 2 ans. Ils sont solidairement condamnés à rembourser les parties civiles et à trouver du travail (tous les deux travaillaient avant leurs arrestations). Ils devront payer 9 670 euros au crédit mutuel pour les dégradations de la vitrine. D’autres amendes arriveront de la part de Clermont Communauté et de la société de parking du centre commercial de Jaude.

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Après bientôt six mois de mobilisation, l’acte 26 du mouvement des «gilets jaunes» avait pour épicentre Lyon et Nantes. Plusieurs milliers de manifestants ont défilés dans ces villes et des affrontements ont eu lieu avec la police. À Nantes, un journaliste de la chaîne d’information CNews a dit avoir été touché par un tir de LBD. Quelque 26 manifestants ont été interpellés. A Lyon, À Lyon, gendarmes mobiles et CRS ont fait un usage massif de gaz lacrymogènes. Les heurts ont fait plusieurs blessés et ont conduit à 9 interpellations. Les mobilisations ont été cependant inférieurs à celles des actes précédents

A Lyon ce samedi

A Lyon ce samedi

Le 25 octobre 2014 au soir, Rémi Fraisse, militant écologiste âgé de 21 ans mourrait sous les tirs des grenades policières à la ZAD de Sivens. Cette nuit-là, au cours d’un festival organisé en soutien à la lutte contre le projet de barrage de Sivens, et alors qu’une requête de la préfecture avait certifié qu’il n’y aurait pas de présence policière, ce sont des dizaines de camions de la gendarmerie qui font irruption. Au cours de la nuit, la répression s’intensifie et Rémi décède. La police tente dans un premier temps d’étouffer l’affaire, prétextant que le jeune militant serait décédé à la suite d’une overdose, avant d’avouer, face à la mobilisation qui prenait forme, que c’est bien une grenade policière qui a tué Rémi (voir notre article).

Ce mardi 7 mai, la Cour de Cassation a confirmé le non-lieu qu’avait prononcé le parquet de Toulouse (voir notre article) en faveur du gendarme responsable de la mort du militant âgé de seulement 21 ans.

Remi Fraisse

Remi Fraisse

Le délégué du procureur de la République recevait le secrétaire général de la CGT du Lot au palais de justice de Cahors, suite à une opération de tractage et de levée de barrières menée le 28 juin 2018 sur la gare de péage de Gignac. Jérôme Delmas a donc été reconnu coupable d’«occupation du domaine public routier non autorisée et non conforme à sa destination», conformément au Code de la voirie routière. Il a été condamné à verser 500 € d’amende pour cette infraction. Il dispose de 45 jours pour faire appel de cette décision. Un rassemblement de soutien à Jérôme Delmas, il était présent devant le palais de justice de Cahors dès 8 h 30.

Au palais de justice de Cahors

Au palais de justice de Cahors

Des heurts ont éclaté lors de la manifestation des « gilets jaunes ce mercredi 8 mai à Toulon. Plus de 2000 personnes ont défilé et la situation s’est tendue en arrivant dans le quartier du Mourillon. Un groupe de manifestants masqués a voulu quitter le parcours officiel et s’est faufilé dans les petites rues. C’est là que les affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre. Un pavé a été jeté sur les policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogène. Une personne a été interpellée pour jet de projectile.

La manifestation de toulon

La manifestation de toulon