La CRPF a décidé de mobiliser davantage de soldats avec une meilleure force de frappe afin de faire face à la guérilla maoïste dans son bastion qu’est le Bastar (Chhattisgarh) où les forces fédérales ont subi plusieurs revers au cours des douze derniers mois. « Nous allons déployer un nouveau bataillon dans cette région alors qu’un autre vient juste d’entrer en fonction », a déclaré le directeur général de la CRPF à New Delhi ce mercredi. Un bataillon consiste en 1000 soldats. Ce nouveau déploiement concerne les districts de Sukma et de Bijapur. La CRPF a perdu 25 hommes dans une embuscade maoïste dans la région sud de Sukma en mai cette année, tandis que douze autres soldats avaient été abattus par la guérilla en mars.
Mangru Portet, 48 ans, recherché dans le cadre d’une quarantaine d’affaires reliées à la guérilla maoïste, a été abattu par des commandos C-60 dans les forêts de Kopewancha, dans le district de Gadchiroli (Maharashtra) dimanche dernier. Selon les autorités, un groupe de maoïstes s’était réuni dans la région pour organiser un meeting. Leur campement a été pris d’assaut par une brigade de C-60. Portet était engagé dans le mouvement depuis plus de deux décennies. Il était un membre au placé du parti au niveau local, et sa tête était mise à prix. Il travaillait dans l’unité médicale de la région. Il s’occupait principalement de former les guérilleros aux premiers soins et à gérer les maladies communes. Outre Portet, les autorités ont annoncé qu’il était plus que probable que d’autres guérilleros aient été blessés au cours du combat. Elles ont également saisi une arme sur les lieux de la fusillade.
Pour insuffler la confiance parmi les populations tribales et s’assurer de leur soutien dans les activités de contre-insurrection, la Naxalite Special Division (NSD), une section de la police du district, a mené un programme de sensibilisation dans le village d’Orathi (Tamil Nadu) ce dimanche. Pour contrer le mouvement des maoïstes dans les régions vallonnées du district de Kanchipuram ainsi que pour empêcher que les habitants ne rallient la guérilla, la police locale organise régulièrement des programmes de sensibilisation dans ces zones. Durant ces réunions, les autorités demandent, entre autres, aux tribaux d’informer la police de tout mouvement inhabituel aux alentours de leurs villages et de coopérer dans les activités anti-maoïstes.
Les autorités du Madhya Pradesh ont publié ce lundi une bannière sur laquelle figure les photos de 80 maoïstes recherchés dans l’état, parmi lesquels de nombreuses femmes commandants. Certains d’entre eux sont également recherchés dans les quatre états du « Corridor Rouge », dont l’Odisha et le Maharashtra. « Nous avons mis à jour nos informations et publié de nouvelles bannières de tous les maoïstes recherchés. Elles ont été transmises à tous les commissariats locaux. Nous recevons de multiples informations concernant leurs mouvements », a déclaré un commissaire. Les autorités ont récemment déclaré qu’après avoir renforcé leur base dans le district de Balaghat, les maoïstes ont changé de stratégie afin d’étendre leur base de soutien dans la région.
Une brigade maoïste a tué trois personnes dans le district de Jamui (Bihar). Celles-ci travaillaient en collaboration avec les autorités locales afin de tracer la guérilla dans la région. D’après un officier de police, des guérilleros ont attaqué les trois personnes dans la nuit de jeudi à vendredi à proximité d’un barrage. Sur place, les guérilleros ont laissé des tracts dénonçant les activités de délation. Une vaste opération de ratissage a été lancée dès ce matin dans toute la région.
La police du Madhya Pradesh a relevé le niveau d’alerte dans les districts de Balaghat et de Mandla après avoir été informée de mouvements de la guérilla maoïste dans la région. « Ils se déplacent entre les zones de Kavardha et de Motinalla dans le Balaghat, le long de la frontière avec le district de Mandla » a affirmé un commissaire local. Les PCI(maoïste) a récemment délimité une nouvelle zone d’opération à la trijonction entre les états du Maharashtra, du Chhattisgarh et du Madhya Pradesh. Les polices de ces trois derniers ont renforcé leurs opérations ces derniers mois afin de réaligner leurs forces pour faire face à cette nouvelle organisation. C’est dans ce cadre que les autorités locales des deux districts précités ont décidé de placer le niveau d’alerte à son degré maximal et de renforcer leur cadre répressif.
Le dirigeant du PCI(maoïste) Vijay Kumar Arya accuse l’administration pénitentiaire de la prison de Gaya de violer le manuel des prisons. Il dénonce, entre autres, les tortures physiques à l’égard des prisonniers ainsi que le régime alimentaire largement insuffisant. Arrêté à Katihar en mai 2011, Arya est considéré comme un prisonnier dangereux et fait face à des poursuites au Bihar, au Jharkhand, dans l’Andhra Pradesh et d’autres états. Dans une plainte écrite aux autorités, Arya accuse les fonctionnaires pénitentiaires de siphonner les fonds destinés aux prisonniers. Il déclare que l’argent attribué par le gouvernement du Bihar aux prisonniers est utilisé à mauvais escient, et que ces derniers subissent des privations indues. En outre, il a soumis une liste de 18 exigences, parmi lesquelles le transfert des détenus à l’isolement vers le quartier général des prisonniers, la possibilité d’utiliser des moustiquaires, la possibilité pour les prisonniers d’assister aux audiences de leurs procès, même si le tribunal se trouve dans un autre district, l’arrêt des tortures, des toilettes propres, la mise à disposition d’un téléphone ainsi que la possibilité pour les détenus malades de bénéficier de soins médicaux.
Les autorités ont annoncé hier que cinq guérilleros auraient déposé les armes dans le district de Gadchiroli (Maharashtra). « Cinq guérilleros, dont la tête était mise à prix se sont rendus en présence du commissaire de police Abhinav Deshmuck » a annoncé la police de Gachiroli, capitale du district. Il s’agit de Jairam Gawade et Deve Pungati, membre du peloton 14 du PCI(Maoïste), Sushila Pungati et Anil Gawade, membre d’une organisation de masse et Bhamaragad Dalam, membre du Lamlesh Telami. Parmi eux, deux couples, « Sushila Pungati est maré à Anil Gawade et Deve Pungati est marié à Jairam Gawade. Ils ont répondu à l’appel des autorités dans le cadre d’un programme gouvernementale incitant les guérilleros à se rendre contre, entre autres, un lopin de terre », a déclaré la police locale.
Tous étaient poursuivis pour leur prétendue implication dans de multiples actions attribuées à la guérilla maoïste.
Ce mercredi, un tribunal de Sasaram (Bihar) a condamné quatre présumés maoïstes à la prison à perpétuité pour l’assassinat d’un fonctionnaire il y a quinze ans. Celui qui a été présenté comme un de leur complice écope lui de dix années de détention. Sanjay Singh avait été abattus par de présumés maoïstes dans le village de Rehal, district de Rohtas (Bihar) le 15 février 2002. Nirala Yadav, Ram Bachan Yadav, Lalan Singh Kharawar et Nitish Yadav ont été condamné à la prison à vie, ainsi qu’à une amende de 200.000 roupies (2700 euros) chacun. Sudama Oraon a quant à lui été condamné à 10 années d’emprisonnement et à une amende de 500.000 roupies (6700 euros). Un des avocats des condamnés a d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient appel de cette décision.
Deux des condamnés à la sortie du tribunal de Sasaram
Avec ce procès, le nombre de condamnés dans le cadre de cette affaire s’élève à sept. En 2004, deux autres présumés maoïstes ont été condamné à la perpétuité pour avoir abattu le fonctionnaire. Quatre autres personnes sont toujours poursuivies et détenue dans l’attente de leur procès. Dix des 21 personnes identifiés par les autorités dans le cadre de leur enquête sont toujours recherchées.
Une maoïste, qui vivait dans la clandestinité depuis cinq ans après sa libération sous caution, a été arrêtée ce mercredi dans le district d’Erode (Andhra Pradesh) par des hommes du Andhra Pradesh State Intelligence Bureau. V Kakarala Padma (45 ans), originaire d’Andhra Pradesh, a été interpellée vers midi alors qu’elle se dirigeait vers Erode pour y retrouver d’autres guérilleros, selon certaines sources. Elle avait été arrêtée en 2002 pour avoir donné une formation armée à de jeunes guérilleros. Incarcérée jusqu’en 2005, elle avait ensuite pris la tête de multiples manifestations dans le cadre de la lutte pour les droits des femmes. Inculpée dans dix affaires en vertu des National Security Act et Unlawful Activities Prevention Act, elle avait été ré-arrêtée. Libérée sous caution en 2012, elle était ensuite entrée dans la clandestinité.
Son mari a déclaré « l’arrestation de la police d’Andhra est illégale. Il y a des craintes qu’elle soit victime de torture, ou tuée dans un combat factice. Il faut qu’elle comparaisse devant un tribunal et qu’une procédure légale puisse suivre son cours ». Varavara Rao, président du Revolutionary Democratic Front, qualifiant l’arrestation de kidnapping a déclaré que Padma avait été arrêtée par des membre du SIB et des Greyhounds à la gare d’Erode, « Sa vie est en danger, il faut qu’elle comparaisse devant un juge immédiatement ». De leur côté, les autorités n’ont pas confirmé l’arrestation.