Suite au printemps arabe levé en février 2011, la monarchie bahreïnie, sunnite, à la tête d’un pays de 600 000 habitants à 70 % chiites, a durement réprimé les manifestations de cette communauté. Avec quelque 4.000 prisonniers politiques, le Bahreïn affiche le plus grand nombre de prisonniers par tête au Moyen-Orient.

La répression s’étend à ceux qui, sans forcément sympathiser avec les forces politiques chiites, dénoncent la torture et les emprisonnements de masse. C’est ainsi Nabil Rajab, directeur du Centre bahreïni pour les droits de l’homme, est actuellement emprisonné et jugé pour:
« insulte à un corps statutaire » – le ministère de l’intérieur – pour avoir dénoncé les pratiques de torture à l’encontre des détenus sur Twitter, en 2015.
« dissémination de fausses rumeurs en temps de guerre », pour avoir averti des risques encourus par la population du Yémen, où intervient une coalition de pays, dont le Bahreïn, emmenée par l’Arabie saoudite.
« atteinte au prestige de l’État » pour avoir critiqué, dans trois interviews télévisées, l’interdiction faite aux journalistes et aux ONG d’entrer dans le pays.
Nabil Rajab risque une condamnation de 18 années de prison.

Nabil Rajab

Nabil Rajab

Le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines ont démantelé avec violence le camp de Gdeim Izik installé par plus de 20.000 Sahraouis. 22 militants sahraouis ont été emprisonnés, torturés et condamnés à de lourdes peines de prison (de 20 ans à la perpétuité). Le Comité des Nations unies contre la torture a condamné le Maroc le 12 décembre 2016 pour actes de torture envers un des prisonniers, Naâma Asfari. Malgré l’annulation de leur condamnation par la Cour de cassation le 27 juillet 2016 et le renvoi de l’affaire devant un tribunal civil, ils sont maintenus en détention. Leur procès s’est tenu le 26 décembre 2016 puis les 23, 24 et 25 janvier 2017 à Rabat puis a été renvoyé à ce lundi 13 mars.

Rassemblements les lundi13, mardi 14 et mercredi 15 mars de 16H à 19H place de la République à Paris pour exiger la libération immédiate et sans condition des prisonniers politiques sahraouis ainsi que l’arrêt de la répression dans les territoires sahraouis occupés.

Manifestation de soutien aux prisonniers de Gdeim Izik (archive)

Manifestation de soutien aux prisonniers de Gdeim Izik (archive)

Un raid mené par la police israélienne pour arrêter cinq Palestiniens dans le quartier d’Issawiya, à Jérusalem-Est, a déclenché des affrontements avec la jeunesse palestinienne lundi matin. La police a violemment agressé les cinq Palestiniens avant de les appréhender. Trois autres Palestiniens ont également été arrêtés par les forces d’occupation qui ont tiré des bombes assourdissantes et des balles d’acier-caoutchouc.

Par ailleurs, les forces israéliennes ont également attaqué le quartier occupé de Silwan, toujours à Jérusalem-Est. Elles ont fouillé plusieurs maisons à Silwan et arrêté deux Palestiniens. Trois mineurs palestiniens, tous âgés de 17 ans, ont également reçu l’ordre de comparaître devant les services de renseignements israéliens pour interrogatoire. Enfin, un Palestinien a été arrêté pour avoir « obstrué le travail de la police » après avoir filmé des forces israéliennes envahissant des maisons à Silwan. Ces deux derniers mois, quelque 500 maisons palestiniennes ont été attaquées à Jérusalem-Est par des policiers israéliens.

Raid israélien lundi à Jérusalem Est

Raid israélien lundi à Jérusalem Est

Des affrontements ont éclatés entre villageois palestiniens de Nabi Saleh et colons sionistes peu après que des Palestiniens aient bloqué la route d’accès à la colonie Halamish. La région de Nabi Saleh, près de Ramallah, est devenue l’un des symboles du conflit israélo-palestinien. Perché sur une colline haute de 570 mètres de hauteur, le village historique peuplé d’environ 350 Palestiniens ne se trouve qu’à quelques centaines de mètres de la colonie de Halamish qui compte 1.200 habitants. C’est là que chaque vendredi, des militants Palestiniens, Israéliens mais aussi étrangers manifestent afin d’exiger l’arrêt de la politique d’expansion coloniale de l’État hébreu. Suite aux affrontements entre colons et villageois, l’armée israélienne est intervenues pour disperser les manifestants palestiniens, provoquant de nouveaux incidents.

Affrontements prsè de Ramallah, hier

Affrontements prsè de Ramallah, hier

La Cour suprême en Iran a confirmé la peine de mort et de lourdes peines de prison pour six détenus politiques à la prison d’Oroumieh, dans le nord-ouest de l’Iran. Ils ont été reconnus coupables d’avoir tué un milicien du Bassidj (les Bassidj sont une forces paramilitaires créée en 1979 par l’ayatollah Khomeini, elles sont une branche des gardiens de la révolution, et ses membres en civils jouent les supplétifs dans le maintien de l’ordre). L’an dernier, le principal suspect de cette affaire, Kamal Ahmadnejad, avait été arrêté avec cinq hommes : Helmat Abdollahi, Soleyman Kurdi, Miladi Abdi, Saïd Siahi et Mostafa Tahazadeh. Il a écrit une lettre ouverte aux organisations des droits humains et au Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits humains en Iran, concernant les tortures qu’il a endurées pour lui arracher des aveux forcés dans les médias nationaux. Condamnés également pour avoir « coopéré avec les partis d’opposition kurde », les cinq n’ont pas eu la possibilité de faire appel de cette décision.

Bassidji agressant un manifestant (archive)

Bassidji agressant un manifestant (archive)

Le 15 février, Mohammed Akkad, qui défend les droits à un environnement sain des habitants de Bni Oukil , près d’Oujda (est du Maroc) a été arrêté par la gendarmerie royale dans l’enceinte même du Tribunal de première instance d’Oujda. Il a subi des violences de la part de la gendarmerie au moment de son arrestation. Son arrestation arbitraire de M. Akkad est en lien direct avec la lutte menée par les habitants de la Commune rurale d’Isly, près d’Oujda, contre un projet de carrière de gravier. Ce projet constitue une menace pour les activités agricoles des habitants et va détruire le patrimoine écologique du mont Dchira, haut lieu historique de cette région.

La répression des militants se développe dangereusement. Seize personnes, dont des militants écologistes de la région, sont aujourd’hui poursuivies en justice dans le cadre de cette affaire. Une décision de la wilaya (préfecture) criminalisant toute action contre ce projet pouvait le laisser prévoir.

Pour la libération de Mohamed Akkad

Pour la libération de Mohamed Akkad

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Le soldat Elor Azaria, qui a la double nationalité française et israélienne, n’a été condamné mardi pour homicide par un tribunal militaire israélien qu’à 18 mois de prison. Il avait été filmé en mars 2016 alors qu’il tirait une balle dans la tête d’Abdel Fattah al-Sharif à Hébron en Cisjordanie occupée (voir notre article). Le Palestinien venait d’attaquer des soldats au couteau. Atteint par balles, il gisait au sol. La vidéo s’était propagée sur les réseaux sociaux, obligeant les autorités israéliennes à réagir.

Le Palestinien blessé qui sera achevé un instant plus tard

Le Palestinien blessé qui sera achevé un instant plus tard

Des affrontements ont éclaté hier mardi entre de jeunes manifestants palestiniens et des soldats israéliens lorsque ces derniers ont attaqué le village de Doha, près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie. Les forces d’occupations venaient remettre des citations à comparaître à deux anciens prisonniers, leur ordonnant de se présenter à l’interrogatoire des services de renseignements israéliens. En fait, les troupes israéliennes ont pris d’assaut Doha et ont saccagé les maisons. Plusieurs jeunes de la région se sont affrontés avec les soldats et les ont caillassé.

Dans la nuit de mardi les forces d’occupation ont effectué plus raids dans toutes les parties de la Cisjordanie, et arrêté un certain nombre de jeunes. A Naplouse, ils ont perquisitionnés des maisons, causant des affrontements intenses, où ils ont tiré des munitions et des grenades lacrymogènes; quatre Palestiniens ont été arrêté. Des affrontements très violents ont eu lieu au camp de réfugié d’Al-Alm’ari, à Ramallah, où au moins cinq jeunes ont été arrêtés. Le même scénario s’est déroulé à Qalqilia, Tulkarem, Ramallah, Jénine et Jérusalem (où huit autres Palestiniens ont été arrêtés dans le quartier Al-Issawiyya de Jérusalem-Est).

Le raid des forces d'occupation à Bethléem

Le raid des forces d’occupation à Bethléem

Des protestations ont eu lieu fin novembre début décembre au Soudan après que les subventions de carburant ont été abolies et que les prix des denrées alimentaires et des médicaments ont fortement haussé (voir notre article). Le gouvernement a réagi en réprimant les manifestations et en procédant à une vague d’arrestations. Sous les arrêtés figurent entre autres des membres du Parti communiste du Soudan (SCP), comme Masoud Mohammed Alhassan ou Sidig Yousif, tous deux membres du comité central. Les autorités leur ont refusé la visite des familles pour leurs fournir les médicaments dont ils ont besoin. Fin décembre, 17 personnes ont été libérées, dont Masoud Mohammed Alhassan. 42 activistes sont toujours incarcérés, plusieurs d’entre eux en isolement cellulaire. Sidig Yousif, qui souffre de problèmes de santé, demeure en prison à l’heure actuelle.

Rassemblement du SCP

Rassemblement du SCP