Ce matin aux environs de 10 h, des brigades antiémeutes ont usé de violence pour disperser une action de protestation menée par des étudiants en chirurgie dentaire venus des facultés de médecine d’Oran et d’Alger pour réclamer plus d’opportunités de travail pour les diplômés et une reconsidération des statuts actuels de la corporation. Plusieurs d’entre eux ont été embarqués et conduits dans des commissariats de la capitale.

Ce même mercredi, la police également a empêché brutalement des dizaines d’étudiants en pharmacie d’organiser pacifiquement un rassemblement devant le siège du Parlement à Alger-Centre. Plus de 70 étudiants ont été interpellés et embarqués manu militari dans des bus pour les évacuer à l’extérieur de la capitale. Ces étudiants sont venus des dix départements de Pharmacie répartis à travers le pays pour manifester pacifiquement leur colère après deux mois de grève enclenchée sur les bancs de leurs universités.

Les étudiants en pharmacie embarqués manu militari à Alger

Les étudiants en pharmacie embarqués manu militari à Alger

L’affaire remonte au mois de mars 2015 lorsque l’entreprise avait licencié la totalité de la section syndicale, affiliée à la Confédération démocratique du travail, suite aux débrayages des 540 salariés, en majorité des femmes, revendiquant la régularisation de leur situation sociale. L’entreprise avait saisi la justice, accusant Abdellah Rahmoune, membre du Bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT) et son secrétaire régional au niveau de la région d’Agadir d’avoir incité les salariés à paralyser les activités de la société.

En première instance, le syndicaliste mis en cause avait été condamné à verser pas moins de trois millions de dirhams à l’entreprise en guise de dommages. Cette lourde sentence a été confirmée, plus tard, en appel. L’entreprise a fait une saisie conservatoire sur le loyer du syndicaliste.

Abdellah Rahmoune

Abdellah Rahmoune

Les forces de répression marocaines sont violemment intervenues samedi pour disperser une manifestation pacifique organisée à El Aaiun, la capitale du Sahara occidental occupé, par la coordination des diplômes chômeurs sahraouis pour dénoncer le pillage illégal du Sahara occidental. Les manifestants ont scandé des slogans et levé de banderoles contre les politiques de paupérisation et de marginalisation menée par l’occupant marocain contre les Sahraouis et son pillages des richesses de leur pays. Les forces militaires marocaines a assiégé le lieu de la manifestation avant d’intervenir contre les manifestants, faisant plusieurs blessés parmi eux.

La répression de la manifestation d'El Aaiun

La répression de la manifestation d’El Aaiun

Les forces de l’ordre marocaines sont intervenues dans la nuit de mercredi à jeudi pour disperser un sit-in d’activistes à al-Hoceima trois mois après l’émotion provoquée par la mort le 28 octobre d’un vendeur de poisson, Mouhcine Fikri, happé par une benne à ordures alors qu’il tentait apparemment de s’opposer à la destruction de sa marchandise par des agents de la ville. Cette mort avaient suscité une vague de colère et de manifestations populaires à al-Hoceima. Ces manifestations ont cessé depuis lors mais des activistes locaux poursuivent leur mobilisation. Ils réclament de faire toute la lumière sur les circonstances du décès et les éventuels responsables, posant également des revendications comme la lutte contre le chômage ou la corruption, la défense de l’identité berbère et de la région du Rif.

Après avoir demandé par mégaphone l’évacuation de la place centrale de la ville, où les autorités préparaient un salon commercial, des policiers ont chassé des dizaines de personnes réunies sur les lieux. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants à terre, apparemment contusionnés, et d’autres arrêtés par les forces de l’ordre, qui ont été relâchés peu après. C’est la première fois que la police utilise la force dans cette ville pour disperser un rassemblement en mémoire à Mouhcine Fikri

Manifestation d'hommage à Mouhcine Fikri (archive)

Manifestation d’hommage à Mouhcine Fikri (archive)

Il y a quelques semaines, deux Palestiniens détenus par Israël — Anas Shadid, 19 ans, et Ahmad Abu Farah, 29 ans — ont été hospitalisés au Centre Médical Asaf Harofeh (Tel Aviv), en raison de la dégradation de leur état de santé. Ils ont été arrêtés en août, et ont commencé leur grève de la faim moins d’un mois après, aussitôt après avoir été placé en détention administrative (sans procès). Il y a quelques semaines, après que la Haute Cour de Justice israélienne ait rejeté leur libération, ils ont intensifié leur grève de la faim — arrêtant de boire de l’eau et refusant les examens médicaux. Cette situation a relancé en Israël le débat sur l’alimentation forcée.

L’alimentation forcée va à l’encontre de l’éthique médicale parce qu’elle viole le principe de l’autonomie du patient, ne tient pas compte du manque de consentement éclairé, et constitue un traitement nuisible, inhumain et dégradant. Pourtant, la « Loi sur l’Alimentation Forcée » a été adoptée en juillet 2015 (voir notre article) mais l’état ne l’a pas encore utilisée à l’encontre d’un gréviste de la faim.

Selon la loi, l’état doit s’adresser aux tribunaux quand le personnel médical estime que la vie d’un gréviste de la faim est en danger dans le cas d’un refus collectif de soins et de nourriture. Jusqu’à présent les équipes hospitalières ont résisté aux pressions des services de sécurité qui veulent briser les grèves de la faim et punir les grévistes. Depuis l’adoption de la loi, il n’y a eu qu’un seul cas dans lequel l’état a menacé d’utiliser la loi.Toutefois, depuis que la plupart des médecins ont refusé de nourrir de force les patients, les autorités se sont abstenues jusqu’à présent faire usage de la loi.

 Des médecins israéliens manDes médecins israéliens manifestent contre la

Des médecins israéliens manDes médecins israéliens manifestent contre la

Du 13 au 15 janvier auront lieu trois journées d’action internationales pour la libération d’Ahmad Saadat, le secrétaire générale du FPLP emprisonné. Le 15 janvier 2017 marquera le 15e anniversaire de son arrestation par l’Autorité Palestinienne. Ce 25 décembre marquait le huitième anniversaire de sa condamnation à 30 ans de prison. La Campagne pour la Libération d’Ahmad Saadat appelle plus spécifiquement à : une large campagne d’événements, de manifestations et d’actions en soutien à Ahmad Saadat et à tous les prisonniers politiques emprisonnés dans les geôles israéliennes, à la construction de la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) contre les entreprises complices (notamment Hewlett-Packard), et demande la fin de la coopération sécuritaire entre l’Autorité Palestienne et l’occupation israélienne et à la fin des arrestations politiques qui servent les intérêts de l’occupation.


Interview d'Ahmad Saadat par coup-pour-coup

Ahmad Saadat

Ahmad Saadat

Les autorités turques et russes, représentant respectivement les rebelles et le régime, sont arrivées à un accord de cessez le feu « total » dans « tout le pays ». Concrètement, il y a trois accords: un premier signifie la trêve entre le gouvernement syrien et la rébellion, un second prévoit les conditions (la Russie et la Turquie sont garantes, le cessez-le-feu ne compte pas pour les zones contrôlées par Daesh, les groupes rebelles doivent signer l’accord,…), le troisième prévoit que si le cessez-le-feu tient jusque là, de véritables négociations de paix seront entamées dans quelques semaines au Kazakhstan. Pour l’heure, sept groupes rebelles (représentant selon le département de la défense russe 60.000 combattants) ont signé l’accord, il s’agit de:

  • Faylaq al-Sham (islamiste, Fateh Halab)
  • Ahrar al-Sham (salafiste, Fateh Halab)
  • Jaysh al-Islam (salafiste)
  • Thuwar al-Sham (Fateh Halab, censé avoir été dissout)
  • Jaysh al-Mujahideen (islamiste, Fateh Halab, censé faire partie du septième groupe de la liste, Jabhat al Sham)
  • Jaysh Idlib (structure récente, active aux côtés de la Turquie dans l’opération Euphrates Shield, un groupe a déjà fait scission pour rejoindre Jabhat Fateh al Sham, l’ex-Al Qaeda et Al-Nusra)
  • Jabhat al Sham (Front du Levant, alliance islamiste comprise dans Fateh Halab).

La définition des « terroristes » qui sont exclus de l’accord est très vague, surtout quand on voit ceux qui sont censés ne pas l’être. Il est confirmé que Daesh et Jabhat Fateh al Sham (anciennement Jabhat al Nusra, section syrienne d’Al Qaeda) sont exclus de l’accord. La liste du Conseil de Sécurité des Nations Unies (sur laquelle le PKK n’est pas inscrit) pourrait être utilisée, mais cela n’a pas été confirmé. La question des Forces Démocratiques Syriennes (QSD) et de leur principale composante, les YPG/YPJ, reste pour l’heure floue, puisque la Turquie s’y réfère rarement autrement qu’en les appelant PKK. Saleh Moslem, président du PYD (branche politiques des YPG), a annoncé que le PYD n’avait pas été invité à participer à la trêve.

Situation au 24 décembre

Situation au 24 décembre

Le 8 novembre 2010, à une douzaine kilomètres de Laâyoune, la plus grande ville du Sahara occidental, dans une localité nommée Gdim Izik, les Sahraouis ont installé un camp de plusieurs dizaines de milliers de personnes pour protester contre leurs conditions de vie déplorables sous l’occupation marocaine. Le camp est démantelé par la force, ce qui provoque des émeutes à Laâyoune, où de nombreux commerces et bâtiments administratifs sont alors incendiés. Onze membres des forces de l’ordre et deux civils sont tués, selon les autorités marocaines. De son côté le Front Polisario parle de dix civils tués et 169 disparus.

Une vingtaine d’accusés sahraouis dans les événements de 2010 à Laâyoune seront présentés ce dimanche au tribunal de Salé. Ils avaient été condamnés à des peines allant de deux ans à la perpétuité en 2013 par un tribunal militaire. Mais l’été dernier la Cour de cassation a annulé ce jugement. Ils comparaissent aujourd’hui devant un tribunal civil car entretemps, la loi marocaine a évolué et leur cas ne relève plus de la justice militaire.

Le démantèlement du camp de Gdeim Izik

Le démantèlement du camp de Gdeim Izik

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Les forces de sécurité israéliennes ont tiré à balles réelles sur un manifestant lundi matin lors d’affrontements qui ont éclaté alors que 1.500 fidèles juifs visitaient un sanctuaire (le « tombeau de Joseph ») dans la ville de Naplouse en Cisjordanie. Les manifestants palestiniens ont brûlé des pneus, jeté des cocktails Molotov et des pierres sur les forces de sécurité protégeant les pèlerins. L’affrontement a eu lieu près du camp de réfugiés de Balata à la périphérie de Naplouse. Un manifestant, Mahdi Dweiket, 20 ans, a été touché d’une balle dans le pied.

Forces d'occupation autour du Tombeau de Joseph

Forces d’occupation autour du Tombeau de Joseph

Des affrontements ont éclaté samedi matin dans le village cisjordanien de Beit Umar pendant les funérailles d’un Palestinien dont le corps a été rendu à sa famille après avoir été détenu par Israël pendant plusieurs. Des centaines de Palestiniens ont brûlé des pneus et jeté des pierres sur un détachement de l’armée d’occupation lors des funérailles de Khaled Ahmed Alian Khalili, qui avait mené une attaque à la voiture bélier contre un groupe de policiers israéliens le 31 octobre dernier, blessant trois d’entre eux. Il avait été abattu sur les lieux. Un agent de la police des frontières israélienne, un officier et un soldat de l’armée d’occupation ont subi des blessures mineures suite à des caillassage lors de ces funérailles.

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