Au moins 35 Palestiniens ont été blessés vendredi par des soldats israéliens lors d’affrontements dans le centre-ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Deux des blessés ont été touchés par des balles réelles, trois par des balles en métal recouvertes de caoutchouc, et 25 ont souffert de problèmes respiratoires après avoir inhalé des gaz lacrymogènes tirés par les soldats israéliens pour disperser les Palestiniens qui leur jetaient des pierres. Les manifestations et affrontements ont commencé lorsqu’une force de l’armée israélienne a pris d’assaut le centre-ville de Naplouse, où elle a encerclé l’une des maisons et arrêté un militant palestinien recherché pour avoir participé à des attaques par balles contre l’armée israélienne.

Le vendredi 30, 106e jour du soulèvement en Iran, les habitants de plusieurs villes du Baloutchistan, comme Zahedan, Rask et Khash, ont manifesté contre Khamenei, les pasdarans et la milice du Bassidj. Des milliers d’habitants de Zahedan ont scandé des slogans tels que « c’est l’année du sacrifice, on va renverser Seyed Ali [Khamenei] », « je tuerai celui qui a tué mon frère », « honte à toi Khamenei, dégage du pays ». Les manifestants ont mis le feu à des portraits de Khamenei et les ont piétinés. Les manifestants tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « interdit de courber la tête, chagrin interdit, deuil interdit » et « jurons sur le sang de nos camarades de résister jusqu’au bout ». Les femmes de Zahedan ont participé à cette manifestation.

Dans la ville de Rask et Khash, malgré un déploiement massif de forces répressives, les gens sont descendus dans les rues. Ils criaient « on ne veut pas d’un gouverneur de Daech » en réponse à la nomination du pasdaran Mohammad Karami comme nouveau gouverneur du Sistan-Balouchistan. Auparavant, Karami était le commandant de la base Qods des forces terrestres des pasdarans dans le sud-est du pays et membre du Conseil de sécurité de la province du Sistan-Balouchistan, qui a joué le plus grand rôle dans les tueries dans cette région. Vendredi à 1h du matin, les forces militaires et les agents en civil à Galikesh, dans la province de Golestan, ont ouvert le feu devant la mosquée sunnite de Jameh, mais ils ont dû s’enfuir lorsque les gens se sont rassemblés dans le secteur. Vendredi, la population de Galikesh a organisé une grande manifestation pour protester contre les mesures répressives à l’encontre des sunnites. Vendredi à l’aube, des jeunes ont mis le feu au bâtiment de l’Organisation de propagande des mollahs à Gorgan. Les manifestations se sont poursuivies ailleurs en Iran. Un paramilitaire Bassidj a été abattu dans la ville de Semirom.

Les forces d’occupation israéliennes ont arrêté aujourd’hui au moins six Palestiniens et en ont blessé un autre, principalement lors de raids menés avant l’aube dans toute la Cisjordanie occupée. Elles ont arrêté un Palestinien et saccagé sa maison familiale dans le camp de réfugiés d’al-Am’ari, au sud de la ville d’al-Bireh, dans le centre de la Cisjordanie occupée. Dans le sud de la Cisjordanie, un convoi de véhicules de l’armée a pris d’assaut le camp de réfugiés de Dheisheh, au sud de la ville de Bethléem, où les soldats armés en ont arrêté un autre. Au cours des affrontements qui ont suivi, les soldats ont ouvert le feu sur de jeunes hommes qui tentaient de leur barrer la route, blessant l’un d’entre eux d’une balle en acier gainée de caoutchouc dans le pied. Les soldats se sont également présentés dans deux maisons des quartiers de Karkafeh et de Jabal Nawawra à Bethléem, ce qui a entraîné la détention de deux autres personnes. Toujours dans le district de Bethléem, les soldats ont arrêté un mineur de 15 ans de la partie sud de la ville de Tuqu’, au sud-est de la ville. Pendant ce temps, les soldats qui tiennent un poste de contrôle volant sur la route al-Muarrajat, qui relie Ramallah à la ville de Jéricho, ont arrêté et ré-arrêté un ancien prisonnier, résident de la ville de Tammun, au sud-est de Tubas.

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Le 7 mars dernier, l’avocat franco-palestinien Salah Hammouri avait été une nouvelle fois arrêté dans le cadre d’une détention administrative sans inculpation ni procès (voir notre article). Le 18 décembre, les autorités israéliennes d’occupation ont procédé à la dernière étape de la révocation de son droit de résidence. Elles l’ont ensuite expulsé de force, l’exilant en France. Une telle action constitue un crime de guerre, à savoir l’expulsion forcée d’un civil protégé du territoire occupé, tel que défini à l’article 49 de la Quatrième Convention de Genève. Il s’agit d’une escalade de la pratique systématique par Israël du nettoyage ethnique des Palestiniens de Jérusalem occupée. Salah a été directement transféré de la détention avant expulsion à la prison de Hadarim à l’aéroport, menotté par les mains et les pieds et accompagné par trois agents des services de renseignement israéliens. Il a ensuite été embarqué sur un vol de El Al, à destination de Paris. Tout au long de ce voyage, Salah est resté enchaîné.

Les manifestations contre les arrestations politiques, la violation des droits de l’Homme, la corruption et la normalisation avec Israël se poursuivent au Maroc. Dimanche soir à Meknès, des manifestants ont tenu un sit-in dénonçant les arrestations politiques dans le royaume et le maintien en détention de blogueurs, journalistes et prisonniers d’opinion, sur la base d »accusations sans fondement. Ils ont, en outre, appelé à « la libération de tous les prisonniers politiques, en particulier les prisonniers d’opinion, les détenus du Rif et les journalistes ». Par ailleurs, dimanche toujours, un membre de l’Association marocaine des droits de l’Homme – section d’Imintanoute dans la province de Chichaoua -, Abdelbasset Sbaa, a été arrêté.

Policiers marocains avec les nouveaux TAVOR israéliens

 

Le jeune rappeur kurde iranien Saman Yasin (photo), qui s’est attaqué aux inégalités et à l’oppression dans son œuvre, avait été accusé d' »inimitié contre Dieu », d’avoir tenté de tuer les forces de sécurité, d’avoir tiré en l’air avec une arme à feu et d’avoir mis le feu à une poubelle. Il avait été condamné à mort. Il avait été initialement dit que Yasin Saman et un autre manifestant, Mohammad Ghobadlou, seraient rejugés. Mais les autorités ont déclaré que l’appel de Ghobadlou avait été rejeté et que seul Yasin serait renvoyé devant le tribunal de première instance pour un nouveau procès. Mohammad Ghobadlou, dont la peine a été confirmée, a été reconnu coupable d’avoir foncé sur un groupe de policiers avec sa voiture, provoquant la mort de l’un d’entre eux et en blessant plusieurs autres. La justice iranienne n’a pas précisé quand cette peine sera exécutée. Au moins une dizaine d’autres personnes ont été condamnées à mort pour des actions durant les manifestations. Une vingtaine de personnes sont sous le coup d’une exécution.

 

 

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Les forces israéliennes ont abattu jeudi à l’aube un Palestinien et blessé au moins 24 autres lors de confrontations dans la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Ahmad Atef Mustafa Daraghma, 23 ans, résident de la ville de Tubas, au nord de la Cisjordanie, a succombé à de très graves blessures causées par des tirs de l’armée israélienne au cours des affrontements. Daraghma, joueur de football de l’équipe Thaqafi Soccer de Tulkarem, a été touché par des balles réelles dans le dos et les pieds. Les affrontements ont éclaté lorsqu’une force militaire importante a envahi la partie orientale de Naplouse pour protéger les colons qui avaient pris d’assaut la tombe de Jospeh. Les soldats armés ont ouvert le feu sur les jeunes hommes qui tentaient de leur barrer la route, blessant cinq d’entre eux ; deux ont été grièvement blessés par des balles réelles, un autre a été touché à l’œil par une balle réelle et deux autres ont été blessés à la main et à la tête par des balles en acier recouvertes de caoutchouc. Les soldats ont également arrosé les jeunes hommes de volées de grenades lacrymogènes, causant à 19 d’entre eux les effets de l’inhalation de gaz lacrymogènes. Le nombre de Palestiniens tués par des tirs de l’armée israélienne dans les territoires occupés depuis le début de l’année 2022 s’élève à 224, dont 53 Palestiniens de la bande de Gaza.

Des jeunes ont affronté la police dans plusieurs quartiers pauvres de la ville et dans la ville industrielle très peuplée de Zarqa, au nord-est de la capitale Amman. La police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes dans le quartier de Jabal al Abyad de la ville de Zarqa pour disperser les protestations qui ont éclaté dans la deuxième ville la plus peuplée de Jordanie. Les jeunes ont brûlé des pneus sur une autoroute principale entre la capitale et la mer Morte, perturbant la circulation. Dans le nord du pays, près de la frontière avec la Syrie, des jeunes ont affronté la police dans plusieurs quartiers d’Irbid, troisième ville du pays par sa population. Des escarmouches sporadiques se sont étendues à d’autres petites villes des environs où la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes qui lançaient des pierres. Un colonel de la police a été tué par balle tôt vendredi lors de manifestations dans la province de Maan, dans le sud de la Jordanie, théâtre depuis plusieurs jours de protestations contre la hausse des prix des carburants. Le directeur adjoint de la police du gouvernorat de Maan, le colonel Abdelrazzak Aldalabih, est décédé alors qu’il supervisait la répression des émeutes.

 

Majidreza Rahnavard, qui avait été condamné à mort le 29 novembre pour l’assassinat le 17 novembre à l’arme blanche de deux agents de sécurité et avoir blessé 4 autres personnes a été exécuté en public à Machhad. Il avait été arrête le 19 novembre alors qu’il tentait de fuir le pays. Avant ces deux exécutions, l’autorité judiciaire avait fait état de 11 condamnations à mort au total en lien avec les manifestations.

L’avocat Mohammad Ali Kamfirouzi a été arrêté mercredi. Il est le défenseur d’Elaheh Mohammadi, 35 ans, la reporter de Ham Mihan, et de Niloufar Hamedi, 30 ans, la photographe du journal Shargh, détenues depuis septembre. L’Autorité judiciaire iranienne les a inculpées en novembre de « propagande contre le système » et de « complot contre la sécurité nationale », pour avoir attiré l’attention sur l’affaire Mahsa Amini. Plus de 300 journalistes et photojournalistes iraniens ont critiqué fin octobre dans une lettre ouverte les autorités pour avoir « arrêté [leurs] confrères et les avoir privés de leurs droits » notamment l’accès à leurs avocats. 25 avocats iraniens ont été interpellés à travers le pays depuis le début des manifestations.

Ce samedi 10 était le 86e jour du soulèvement Les étudiants en Sciences et Culture, de Melli et d’Allameh à Téhéran ont manifesté en scandant « s’il manque un étudiant, ici ça va éclater » ou « agents de sécurité, dégagez ». Des heurts ont eu lieu à l’université d’Allameh avec les agents de sécurité. Les étudiantes de l’université technique et professionnelle pour filles de Sanandaj ont protesté contre l’exécution de Mohsen Shekari et honoré la mémoire des filles tuées dans le soulèvement. Les agents de répression les ont brutalement agressées et matraquées, elles ont résisté en leur jetant des pierres et en leur criant « ordures, ordures ». Samedi après-midi jusqu’au soir, les Téhéranais sont drescendus dans la rue pour rendre hommage à Mohsen Shekari malgré la forte présence d’agents en civil et d’unités spéciales. Les forces de répression les ont attaqués et ont procédé à des arrestations.

À Dareh-Chahr, dans la province d’Ilam, les jeunes ont attaqué le centre de diffusion de la télévision du régime avec des cocktails Molotov. A Sanandaj, les jeunes ont organisé une manifestation nocturne en bloquant la route. À Ahwaz, les jeunes ont attaqué la caserne Imam Hossein des pasdarans avec des produits incendiaires. À Yassoudj, le bureau du représentant de Khamenei a été attaqué avec des cocktails Molotov. La veille au soir, à minuit, le bureau de la milice du Bassidj à l’université Sharif de Téhéran a été incendié. Les séminaires Yasrebi à Kachan de Talesh et d’Izeh ainsi que la maison de l’imam du vendredi de Semirom ont été attaqués à coups de cocktails Molotov. Les habitants de Karadj, Tabriz, Racht, Roudsar, Sanandaj, Ispahan, Doroud, Ahwaz et d’autres villes ont protesté contre l’exécution de Mohsen Shekari et manifesté de nuit.