Un Palestinien a été tué et un autre grièvement blessé samedi lors d’affrontements avec des soldats israéliens au nord-est de la ville de Ramallah, au centre de la Cisjordanie. Mos’ab Nafal, 18 ans, du village de Sinjil, au nord-est de Ramallah, a été tué après avoir reçu une balle dans la poitrine par des soldats israéliens. Les soldats israéliens ont ouvert le feu sur les deux manifestants alors qu’ils jetaient des pierres sur des véhicules militaires israéliens près du village. L’un d’eux a succombé à sa blessure après avoir été conduit à l’hôpital et l’autre a été arrêté par les soldats.

L’artiste kurde Samin Yassin, qui a soutenu par ses chansons les manifestations en Iran a été arrêté et détenu à Kermanshah où il a été torturé. Il a été jugé par un tribunal du régime iranien après quelques jours de détention. L’ensemble du procès a été diffusé en direct sur la télévision d’État du régime iranien. Yassin a nié les 11 accusations portées contre lui mais le tribunal l’a condamné à mort après un procès de 10 minutes. Après le verdict, les jeunes sont descendus dans les rues de nombreuses villes d’Iran, notamment dans le Kurdistan pour protester contre le verdict.

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De grandes forces de l’armée d’occupation ont pris d’assaut ce jeudi, dans l’après-midi, le camp de réfugiés de Jénine et ont assiégé une maison, ce qui a conduit à l’éclatement des confrontations, au cours desquelles, les soldats ont tiré les balles réelles envers les Palestiniens qui protestaient contre ce raid. Farouk Jamil Salameh (29 ans), est arrivé dans un état de santé critique à un hôpital gouvernemental après être blessé par de vraies balles à l’abdomen, à la poitrine et à la tête et les médecins n’ont pas réussi à sauver sa vie. Mohammed Samer Khlouf, 14 ans, de la localité de Burqin à l’ouest de Jénine,  a succombé aussi à ses blessures subies par les tirs des soldats israéliens. Quatre autres Palestiniens ont été touchés par balles de l’occupation et ont été transportés à l’hôpital pour recevoir le traitement. Deux autres Palestiniens avaient été abattus plus tôt dans la journée : A’amer Bader Halabiya (20 ans) et Daoud Rayyan (42 ans). Hier, Habes Abdul Hafiz Yousef Rayyan (54 ans), a été tué par les balles de l’occupant près d’un poste de contrôle militaire érigé à l’entrée du village de Beit Ur, à l’ouest de Ramallah.

 

A 3 heures du matin le samedi 29 octobre, le siège des pasdarans de Qazvine, principal organe des gardiens de la révolution dans cette ville, a été attaqué à l’explosif (photo), après que de nombreuses manifestations étudiantes étaient confrontées à la répression dans tout le pays. Le lendemain dimanche, 45e jour du soulèvement, les pasdarans et des miliciens du Bassidj ont mené de nouvelles attaques contre les étudiants au sein des universités et des cités universitaires avec des tirs de gaz lacrymogènes, des balles de plomb et des balles réelles. Malgré les menaces du commandant en chef des Pasdarans Hossein Salami, qui a déclaré hier : « Aujourd’hui, c’est la fin des émeutes, ne descendez plus dans les rues», les étudiants de dizaines d’universités à travers l’Iran ont organisé des sit-in et des manifestations.

Dans la soirée du 31, à Téhéran, dans le quartier d’Ekbatan, les gens ont manifesté comme chaque soir depuis 46 jours. Les forces répressives ont attaqué les maisons des habitants et les ont harcelés afin de se venger de ce quartier devenu l’un des foyers nocturnes du soulèvement. Des agents ont communiqué par haut-parleurs installés sur des véhicules; les habitants ont crié depuis les fenêtres « à bas le dictateur » et les agents ont répliqué en tirant vers leurs fenêtres. La grande ville de Tabriz a été théâtre de manifestations nocturnes pleines de tensions et de violents accrochages sporadiques avec les forces répressives. Les jeunes ont attaqué les agents à coups de cocktails Molotov et de pierres. A Midandoab, des heurts ont eu lieu entre les jeunes et les forces répressives durant la nuit. Des jeunes de Malekshahi d’Ilam ont tiré des rafales sur le commissariat, les services de renseignement et le bureau de l’imam du vendredi. Les manifestations nocturnes ont aussi touché Amol et Yazd. À Arak, les agents ont tiré sur les jeunes qui manifestaient de nuit, des accrochages ont éclaté et de violents affrontements ont secoué la cité Vali-Asr. Les jeunes ont également incendié une base de la milice du Bassidj. Les habitants de Sanandaj et de Marivan ont manifesté de nuit et barricadé des rues. Pour palier la démoralisation des forces répressives face au soulèvement populaire, le parlement des mollahs a augmenté les salaires des forces armées de 20% et accordé aux forces de sécurité de l’État une rémunération supplémentaire « pour les périodes de difficultés ».

 

 

 

Les forces de sécurité iraniennes ont tiré et tué jeudi un jeune homme au cours d’une manifestation à Mahabad, au Kurdistan iranien. Le jeune Kurde a été tué d’une balle dans la tête lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur la foule dans le quartier de Gomrok à Mahabad, après qu’un commissariat de police a été encerclé. « Nous ne devrions pas pleurer nos jeunes, nous devrions les venger », criaient les manifestants.

Ces incidents ont éclaté après l’enterrement d’un autre manifestant, Ismaïl Mauludi, tué mercredi soir, au moment où la foule se dirigeait vers les bureaux du gouverneur, du commissariat 11 et d’autres centres du pouvoir. Les forces de sécurité ont réagi en ouvrant le feu sur des manifestants. Une vidéo publiée en ligne montrait une grande foule scandant devant un bâtiment en feu. Un autre a montré des manifestants bombardant l’entrée du bureau du gouverneur de Mahabad avec des pierres alors que des coups de feu retentissaient en arrière-plan.

Mercredi, des milliers de personnes s’étaient rassemblées autour de la tombe de Mahsa Amini dans sa ville d’origine de la province du Kurdistan, pour un hommage 40 jours après sa mort.

Des éclats de verre et de la ferraille recouvraient les rues pavées de la vieille ville de Naplouse alors que les commerçants tentaient de dégager les débris au lendemain du raid qui, selon l’armée israélienne, visait un site de fabrication de bombes artisanales du groupe militant « La tanière des lions ». Pendant l’opération, des dizaines de Palestiniens ont brûlé des pneus et lancé des pierres sur les troupes. Cinq Palestiniens ont été tué par les forces d’occupation. Deux des morts ont été identifiés comme étant des membres de la « Tanière des Lions », un groupe de résistants de Naplouse avec des affiliations organisationnelles lâches, qui s’est développé au cours de l’année dernière et a été impliqué dans des affrontements répétés avec les forces d’occupation. Un sixième homme a été tué dans un autre affrontement près de la ville cisjordanienne de Nabi Saleh, près de Ramallah. Au moins 20 personnes ont également été blessées ce jour là à Naplouse, qui a été au centre de violents affrontements ces derniers mois.

Plus de 100 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués cette année, la plupart depuis la fin du mois de mars, lors de la répression qui a suivi une série d’attaques de rue mortelles perpétrées par des Palestiniens en Israël, qui ont fait 19 morts. Depuis lors, quatre membres des forces de sécurité israéliennes ont été tués, dont au moins un tué par la « Tanière des Lions ». Un haut membre de la « Tanière des Lions », Tamer Kilani, a été tué dans la nuit de dimanche à lundi (voir notre article). Le groupe militant a juré de se venger de cet incident.

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Ce lundi 24 octobre, au 39e jour du soulèvement, Téhéran et diverses villes du pays ont été le théâtre du manifestations étudiantes. A l’Université Khajeh Nasir de la capitale, les étudiants ont accueilli le porte-parole du gouvernement, qui venait dans cette université pour y « mener une débat », au cri de « assassin dégage! ». Les étudiants ont aussi manifesté et organisé des sit-in dans d’autres universités de Téhéran, notamment Sharif, Allameh, Science et Industrie, Al-Zahra, Azad-e-Gharb, Gestion, langue et littérature, Kharazmi, Amir Kabir, la faculté de médecine, ainsi que dans d’autres villes comme l’Université Ferdoussi et des sciences du sport de Machad, de technologie d’Ispahan, d’architecture de Mazandaran, de Dezfoul, Azad de Falavardjan, Azad de Chahrekord et Chamran d’Ahwaz. Ils ont scandé « à bas le tyran, qu’il soit chah ou mollah ». Les étudiants de l’Université de technologie de Hamedan ont protesté contre la mort d’une camarade de classe lors du soulèvement, en criant « malheur à toi qui reste assise, tu es la prochaine Mahsa ». Les enseignants ont aussi manifesté à Sanandaj, Saqqez, Marivan et Divandareh. À Zahedan, des enseignants ont boycotté les cours. D’autres manifestations ont eu lieu: Les médecins de Chiraz ont manifesté en scandant « à bas le dictateur » et des agents leur ont lancé des gaz lacrymogènes. À Téhéran, des femmes ont manifesté avec le slogan « à bas Khamenei » à la station de métro du Théâtre de la Ville et des lycéens ont manifesté en criant « liberté, liberté, liberté » dans le quartier de Bagh-e-Faiz.

La veille, dimanche 23, une bombe a explosé au siège de quatre services de police, dont le service des technologies de l’information et de la communication Faraja (chargé des systèmes de communication et les systèmes numériques de la police, et de fournir des services à la police pour la censure et la répression dans le cyberespace), la sous-direction de soutien et de réserve Fateb (qui fournit véhicules et équipements aux unités répressives et anti-émeutes à Téhéran), l’unité opérationnelle de la police militaire Faraja et le commissariat 150 de Mehrabad. Un rapport confidentiel d’Hossein Salami, commandant en chef du corps des pasdarans, à l’attention d’Ali Khamenei, le guide suprême du régime, a fuité. Ce rapport expose que 9654 personnes ont été arrêtées par les pasdarans, 9545 par la police et 1246 par les services du ministère du Renseignement, au cours des 15 premiers jours du soulèvement. Un certain nombre de personnes arrêtées ont été entre temps libérées mais un nombre bgien plus important ont été arrêtées. Selon ce rapport, 42% des personnes arrêtées ont moins de 20 ans.

Un adolescent palestinien a succombé à ses blessures subies il y a un mois. Agé de 16 ans, Mohamed Nuri, est décédé des suites de blessures à l’estomac occasionnée par les forces d’occupation, après des affrontements à l’entrée d’Al Bireh, dans la banlieue de Ramallah. La mort de l’adolescent a été annoncée le jour même où la Cisjordanie a mené une grève générale d’une journée – avec fermeture des magasins – contre les forces armées israéliennes, qui sont responsables de la mort d’Udai Tamini, un autre résident de 22 ans du camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem. Tamimi, un résident du camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem, est resté en fuite pendant plus de dix jours après avoir été accusé d’avoir tué un soldat israélien et d’en avoir blessé un autre lors d’une fusillade au poste de contrôle de Shufat le 8 octobre. Le jeune homme a été abattu de plusieurs balles dans différentes parties du corps après avoir ouvert le feu sur plusieurs agents de sécurité israéliens à l’entrée de la colonie israélienne de Maale Adumim.

Un autre jeune palestinien est décédé ce samedi soir dans un hôpital de la ville de Qalqilia, au nord de la Cisjordanie occupée, des suites des blessures qu’il avait subies plus tôt dans la journée par les forces d’occupation israéliennes près de la ville. Rabi Arafah Rabi, 32 ans, avait été grièvement blessé par une balle israélienne dans la tête, et a été transporté d’urgence à l’hôpital Darwish Nazzal de la ville pour y recevoir des soins médicaux, où il a succombé à ses blessures quelques minutes plus tard. Ce sont les israéliens qui tiennent un poste de contrôle près de la ville qui ont ouvert le feu et l’ont mortellement blessé à la tête. Des policiers israéliens ont ouvert le feu sur un autre adolescent Palestinien, âgé de 16 ans, et l’ont grièvement blessé à l’intérieur d’un terrain de football dans le quartier dans le quartier occupé de Sheikh Jarrah à Jérusalem.

 

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Dans la matinée de lundi 17 octobre, au 32e jour du soulèvement, des étudiants ont manifesté notamment à la faculté dentaire, l’Université des sciences médicales et l’Université des sciences sociales de Téhéran, à la faculté de médecine d’Ardebil, l’Université Azad de Chahrekord, celle de Najaf Abad d’Ispahan, celle du Golfe Persique à Bouchehr, celle de Sari, et celle des Arts de Tabriz. Des agents en civil ont attaqué les étudiants d’Ardebil, mais ceux-ci se sont défendus. A Tabriz aussi, des affrontements entre les étudiants et les forces de sécurité a éclaté. À Machad, de jeunes insurgés ont mis le feu à un préfabriqué de la police. Dimanche soir, dans différents quartier de Téhéran, dont Ekbatan, Chouch, Kachani, Tajrish, Jordan, Niavaran, Chitgar, Tehranpars, Seyed Khandan, etc., les gens ont manifesté, allumé des feux et bloqué des rues. Dans la soirée de dimanche, diverses villes, dont Yazd, Ispahan, Machad, Karadj, Shahrekord, et d’autres ont été le théâtre de manifestations nocturnes, de slogans lancés depuis des immeubles et d’affrontements avec les forces répressives. A Ispahan, les jeunes ont bloqué des rues avec des feux tout en criant « à bas le tyran qu’il soit chah ou mollah ». À Yazd, les habitants de la région d’Imamshahr ont affronté les forces de sécurité et allumé des feux sur les routes. Quant aux travailleurs du pétrole d’Assalouyeh, d’Abadan et de Bandar Abbas, ils poursuivent leur grève en soutien au soulèvement.

A Téhéran, les familles des prisonniers ont manifesté devant la prison d’Evine pour protester contre la tuerie de samedi soir. On en sait plus sur ces événements. Alors que les prisonniers des quartiers 7 et 8 étaient en promenade, la Garde spéciale a déclenché une expédition punitive parce que les prisonniers politiques avaient scandés « à bas Khamenei ». Les gardes ont lancé des gaz lacrymogènes, tirés des balles réelles et des plombs et ont chargé les prisonniers à coups de matraque. Les gardes ont emmenés 50 prisonniers du quartier 8, où sont détenus les prisonniers politiques. 15 d’entre eux ont été emmenés à la clinique de la prison en raison de leurs nombreuses blessures et les autres ont été transférés à la prison de Gohardacht et dans des lieux inconnus. Dans le quartier 7, pour parer aux gaz lacrymogènes, les prisonniers ont usé de couvertures. Le quartier 7 a pris feu et plus de 60 personnes ont été tuées et blessées à la suite de tirs de balles réelles. Les prisonniers de quartier 4 (un mix de prisonniers sociaux et politiques) ont forcé la sortie de leur quartier. Les affrontements entre les prisonniers du quartier 8 et les gardes se sont intensifiés. Ces affrontements, ces tirs à plombs ou à belles de guerre, les slogans et les passages à tabac des prisonniers se sont poursuivis jusqu’à une heure et demie du matin. Jusqu’au lendemain, des prisonniers blessés ont non seulement été laissés sans soin, mais ont dû subir de nouveaux coups.

Une soirée d’information est co-organisée, ce vendredi 21 octobre à 19H, au Sacco-Vanzetti (54 chaussée de Forest, 1060 Bruxelles), par le Secours Rouge et le groupe La Lutte. Après un court rappel historique, un camarade iranien, communiste, membre du  Comité de défense de la lutte du peuple iranien, exposera la situation actuelle et répondra aux questions de l’assistance.

 

 

Samedi soir, au terme d’une nouvelle journée de manifestation contre le pouvoir en Iran, la prison d’Evin, au nord de la capitale Téhéran, s’est embrasée. La prison qui a toujours abrité dans des conditions affreuses des prisonniers politiques était pleine des manifestants arrêtés depuis le début du mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini. De nombreuses vidéos publiées dans la soirée de samedi montrent de hautes flammes et des panaches de fumée s’échapper du bâtiment, le tout sous les claquements des tirs d’armes à feu et des bruits d’explosion. On y entend aussi «mort au dictateur». Des détenus on été vu sur les toits. Les forces du NOPO (Forces spéciales des pasdarans), ont pris d’assaut la prison. Les gardiens ont lâché des chiens dans les quartiers de la prison pour attaquer les détenus. Les autorités ne reconnaissent que quatre morts parmi les prisonniers, prétendument en raison de l’inhalation de fumée causée par l’incendie et 61 blessés dont quatre dans un état grave. Des manifestations ont eu lieu dans la nuit en solidarité avec les détenus d’Evin, d’autres vidéos postées montrent en effet un important embouteillage sur la route menant à la prison.