1380 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, appartenant à tout l’éventail politique, devaient entamer une grève de la faim illimitée vendredi 17 septembre. Cette lutte vise à protester contre les mesures punitives et répressives prises par l’administration des prisons israéliennes à la suite de l’évasion de Gilboa. Le premier groupe de la grève de la faim comprend 1380 détenus de plusieurs prisons : 400 détenus de la prison de Ramon, 300 de la prison d’Ofer, 200 de la prison de Nafha, 200 de la prison de Megiddo, 100 de la prison de Gilboa, 80 détenus de la prison d’Eshel, 50 de la prison de Shatta, et 50 de la prison de Hadarim.

De nouveaux groupes de détenus se joindront à la grève de la faim demain mardi, tandis que 100 détenus de premier plan, dont le leader palestinien Marwan Barghouti, s’abstiendront de boire de l’eau à partir de vendredi. Les détenus exigent de l’administration pénitentiaire israélienne qu’elle mette fin à sa politique de répression, d’abus et de transferts arbitraires, qu’elle mette fin aux mesures répressives imposées aux détenus, qu’elle libère les prisonniers isolés dans les sections ordinaires, qu’elle ramène les conditions de détention à ce qu’elles étaient avant le 5 septembre, et qu’elle mette fin à la politique de détention administrative arbitraire et cesse la politique de renouvellement des détenus administratifs, entre autres revendications.

MàJ: Le mouvement de grève a été annulé

 

Des affrontements ont éclaté, vendredi, entre des jeunes palestiniens et les forces de l’armée israélienne au poste de contrôle d’Al-Jalama dans le nord de la Cisjordanie occupée. Les forces d’occupation au poste de contrôle, ont tiré des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes sur les Palestiniens, qui manifestaient en soutien aux évadés de la prison de Gilboa (voir notre article). Les forces d’occupation israéliennes ont poursuivi leurs opérations de recherche des deux évadés restant libres dans les villes et villages de Ya’bad, Anin, Taybeh, Al-Hashimiya, Rumana et Faqqu’a dans le gouvernorat de Jénine.

Trois personnes ont été tuées et 232 ont été blessées lors de violentes manifestations à Aden et dans d’autres villes du sud du Yémen en raison de la pauvreté généralisée et des pannes d’électricité, alors que les services publics se sont effondrés dans les zones contrôlées par une alliance soutenue par l’Arabie saoudite. Deux manifestants sont morts mercredi à Aden et à Mukalla, lorsque de violents affrontements ont repris entre manifestants et forces de sécurité. Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser des centaines de jeunes manifestants rassemblés dans les deux villes. Un manifestant avait déjà été tué et des dizaines d’autres blessés mardi soir à Aden. Des centaines de manifestants lançant des pierres se sont affrontés avec les forces de sécurité dans les quartiers de Khour Maksour, Crater et Sheikh Othman à Aden, où des manifestants ont bloqué des routes, incendié des bâtiments gouvernementaux et incendié des voitures dans les rues. D’autres manifestations ont été signalées dans les provinces de Shabwa et d’Abyan.

Le Yémen du Sud a été paralysé par une lutte de pouvoir entre le gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite et les séparatistes du Sud soutenus par les Émirats arabes unis. Ils sont nominalement des alliés dans le cadre d’une coalition dirigée par les Saoudiens combattant le groupe Houthi aligné sur l’Iran dans le Nord. Le conflit a paralysé les services publics avec de fréquentes coupures de courant qui perturbent la distribution d’eau, les fournitures d’aide et les services médicaux.

Des dizaines de manifestants palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens, hier samedi, lors d’affrontements avec les forces d’occupation israéliennes à Naplouse et à Hébron. À Naplouse, au nord de la Cisjordanie, au moins huit Palestiniens ont été blessés par des balles en caoutchouc israéliennes lors d’affrontements avec les forces d’occupation israéliennes au poste de contrôle de Huwwara, à l’entrée sud de la ville de Naplouse. Plus de 15 autres manifestants ont été étouffés par l’inhalation de gaz. Pendant ce temps, des manifestants palestiniens se sont affrontés avec l’armée d’occupation israélienne dans le camp de réfugiés d’Al-Arroub, près de Hébron, lors d’une manifestation de soutien aux prisonniers palestiniens qui font l’objet de mesures répressives ces derniers jours. Les soldats de l’occupation israélienne ont ciblé les manifestants avec des balles réelles, des balles recouvertes de caoutchouc et des grenades assourdissantes, provoquant de nombreux cas d’étouffement parmi les manifestants par inhalation de gaz. Au moins quatre manifestants palestiniens ont été arrêtés par l’armée israélienne lors des manifestations à Al-Arroub.

Au matin du samedi 11 septembre, Zakaria Zubeidi et Mohammed al-Arda, qui se cachaient dans le nord de la Palestine occupée, ont été repris par la police israélienne. Mahmoud Arda et Yacoob Qadri avaient quant à eux été repris la veille. Deux militant·es qui s’étaient évadé lundi de la prison de haute sécurité de Gilboa sont donc toujours en liberté (voir notre article). Vendredi, la police d’occupation israélienne avait violemment réprimé les manifestants qui étaient descendus dans la rue pour soutenir les prisonniers palestiniens. Des Palestiniens de Haïfa et d’Umm Al-Fahm avaient organisé deux manifestations distinctes pour soutenir les prisonniers. Ils brandissaient des pancartes indiquant « Liberté pour les prisonniers de la liberté », « Tout le soutien à nos héros derrière les barreaux israéliens ».

Manifestation de soutien aux prisonniers évadés

Ce lundi 6 septembre, six prisonniers politiques palestiniens se sont évadés de la prison de haute sécurité de Gilboa grâce à un tunnel. Ils étaient condamnés à la prison à perpétuité pour leur participation à des actions de la résistance palestinienne. Une première alarme avait été déclenchée vers 3h lorsque des résidents ont affirmé avoir vu des « personnes suspectes » aux alentours de la prison de Gilboa où sont incarcérés des centaines de Palestiniens. Ls prisonniers ont creusé un tunnel sous une large céramique de salle de bains, au pied d’un évier. Les services pénitenciers ont indiqué être en train de relocaliser les quelque 400 prisonniers de Gilboa afin d’éviter qu’ils s’évadent par d’autres tunnels qui auraient pu être creusés.

Des affrontements ont opposé jeudi pour la deuxième journée consécutive des manifestants aux forces de l’ordre à Kherrata, le berceau du mouvement antirégime Hirak, dans l’est de l’Algérie. Ces heurts se sont produits à la suite de l’interdiction par les autorités d’une marche de soutien aux prisonniers politiques. Les affrontements de mercredi se sont prolongés jusque tard dans la nuit et plusieurs personnes ont été arrêtées (elles auraient depuis été relâchées). Jeudi, vers 11 heures du matin, des manifestants ont tenté de se rassembler mais des forces anti-émeutes ont été déployées sur le terrain. Des renforts de police sont arrivés sur les lieux depuis Béjaia et la wilaya de Sétif. Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc blessant plusieurs manifestants notamment à cause de tirs tendus.

Deux jours d'affrontements à Kherrata dans le cadre du Hirak

Deux jours d’affrontements à Kherrata dans le cadre du Hirak

La manifestation hebdomadaire, qui se tient devant le théâtre municipal de Tunis, pour appeler à lever le voile sur les assassinats politiques des dirigeants de gauche Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, a été violemment réprimée par les forces de l’ordre, mercredi 1er septembre. Des accrochages ont eu lieu, lorsque la police a tenté de disperser quelques dizaines de jeunes devant le théâtre, les empêchant aussi de manifester dans l’avenue Habib Bourguiba. Quelques manifestants ont été blessés durant les affrontements et des journalistes ont été empêchés de faire leur travail.

Un grand tournant a été pris en août, non seulement dans l’affaire des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, mais aussi plus généralement dans celle de l’organisation secrète du parti islamiste Ennahdha. Le tout-puissant procureur de la République près le tribunal de première instance de Tunis 1, Béchir Akremi, a été suspendu et son dossier est transmis au parquet. Cette décision a été prise au forceps et par vote «à visage découvert» par le Conseil de l’ordre judiciaire. Ancien juge d’instruction, chef du pôle antiterroriste, Béchir Akremi, avant de diriger le parquet, est largement incriminé par le rapport de l’Inspection générale du ministère de la Justice. Le rapport de l’Inspection générale est accablant: pas moins de 6 268 dossiers de terrorisme et 1 361 affaires de terrorisme ont été occultés par le procureur.

Les manifestations nocturnes se sont succédé pendant quatre nuits le long de la clôture de sécurité qui isole la bande de Gaza. Mardi soir, de nombreux manifestants se sont une nouvelle fois rassemblés en plusieurs points, sous le couvert de nuages de fumées de pneus incendiés. Les militaires israéliens ont ouvert le feu sur un Palestinien qu’ils ont accusé d’avoir voulu cisailler la clôture de sécurité.

Abtin Parsa, alors âgé de 16 ans, a été arrêté en 2014 pour un discours anti-islamique et anti-étatique dans son lycée de la ville de Zarqan. Torturé en prison, Abtin a continué à subir des pressions après sa libération, ce qui l’a obligé à se réfugier en Grèce en 2016. Le régime iranien a demandé à la Grèce qu’elle lui livre Abtin. Celui-ci a obtenu un asile politique de 3 ans en 2017. La même année, Abtin Parsa a rejoint le mouvement de résistance en Grèce, en particulier les luttes des migrants. En juillet 2018, il a été arrêté et torturé par des policiers grecs qui lui ont brisé des vertèbres. En novembre 2019, sa résidence est perquisitionnée lors de l’opération de la police antiterroriste contre l’organisation Autodéfense Révolutionnaire. En mars 2020, il Parsa a été arrêté pour « terrorisme » et son statut de réfugié politique est révoqué.

Abtin Parsa parvient alors à quitter la Grèce et demande l’asile politique aux Pays-Bas. En avril 2021, il est arrêté par des policiers néerlandais et accusé d’avoir organisé un soulèvement de migrants. Il risque pour cela risque 5 ans de prison. Le 8 juillet, l’État néerlandais a rejeté la demande d’Abtin concernant l’arrêt de sa procédure d’extradition vers la Grèce et a décidé de l’extrader vers la Grèce. Le risque est qu’une fois extradé en Grèce, Abtin soit livré à l’Iran. Pour en savoir plus

Abtin Parsa