Au matin du samedi 11 septembre, Zakaria Zubeidi et Mohammed al-Arda, qui se cachaient dans le nord de la Palestine occupée, ont été repris par la police israélienne. Mahmoud Arda et Yacoob Qadri avaient quant à eux été repris la veille. Deux militant·es qui s’étaient évadé lundi de la prison de haute sécurité de Gilboa sont donc toujours en liberté (voir notre article). Vendredi, la police d’occupation israélienne avait violemment réprimé les manifestants qui étaient descendus dans la rue pour soutenir les prisonniers palestiniens. Des Palestiniens de Haïfa et d’Umm Al-Fahm avaient organisé deux manifestations distinctes pour soutenir les prisonniers. Ils brandissaient des pancartes indiquant « Liberté pour les prisonniers de la liberté », « Tout le soutien à nos héros derrière les barreaux israéliens ».

Manifestation de soutien aux prisonniers évadés

Ce lundi 6 septembre, six prisonniers politiques palestiniens se sont évadés de la prison de haute sécurité de Gilboa grâce à un tunnel. Ils étaient condamnés à la prison à perpétuité pour leur participation à des actions de la résistance palestinienne. Une première alarme avait été déclenchée vers 3h lorsque des résidents ont affirmé avoir vu des « personnes suspectes » aux alentours de la prison de Gilboa où sont incarcérés des centaines de Palestiniens. Ls prisonniers ont creusé un tunnel sous une large céramique de salle de bains, au pied d’un évier. Les services pénitenciers ont indiqué être en train de relocaliser les quelque 400 prisonniers de Gilboa afin d’éviter qu’ils s’évadent par d’autres tunnels qui auraient pu être creusés.

Des affrontements ont opposé jeudi pour la deuxième journée consécutive des manifestants aux forces de l’ordre à Kherrata, le berceau du mouvement antirégime Hirak, dans l’est de l’Algérie. Ces heurts se sont produits à la suite de l’interdiction par les autorités d’une marche de soutien aux prisonniers politiques. Les affrontements de mercredi se sont prolongés jusque tard dans la nuit et plusieurs personnes ont été arrêtées (elles auraient depuis été relâchées). Jeudi, vers 11 heures du matin, des manifestants ont tenté de se rassembler mais des forces anti-émeutes ont été déployées sur le terrain. Des renforts de police sont arrivés sur les lieux depuis Béjaia et la wilaya de Sétif. Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc blessant plusieurs manifestants notamment à cause de tirs tendus.

Deux jours d'affrontements à Kherrata dans le cadre du Hirak

Deux jours d’affrontements à Kherrata dans le cadre du Hirak

La manifestation hebdomadaire, qui se tient devant le théâtre municipal de Tunis, pour appeler à lever le voile sur les assassinats politiques des dirigeants de gauche Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, a été violemment réprimée par les forces de l’ordre, mercredi 1er septembre. Des accrochages ont eu lieu, lorsque la police a tenté de disperser quelques dizaines de jeunes devant le théâtre, les empêchant aussi de manifester dans l’avenue Habib Bourguiba. Quelques manifestants ont été blessés durant les affrontements et des journalistes ont été empêchés de faire leur travail.

Un grand tournant a été pris en août, non seulement dans l’affaire des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, mais aussi plus généralement dans celle de l’organisation secrète du parti islamiste Ennahdha. Le tout-puissant procureur de la République près le tribunal de première instance de Tunis 1, Béchir Akremi, a été suspendu et son dossier est transmis au parquet. Cette décision a été prise au forceps et par vote «à visage découvert» par le Conseil de l’ordre judiciaire. Ancien juge d’instruction, chef du pôle antiterroriste, Béchir Akremi, avant de diriger le parquet, est largement incriminé par le rapport de l’Inspection générale du ministère de la Justice. Le rapport de l’Inspection générale est accablant: pas moins de 6 268 dossiers de terrorisme et 1 361 affaires de terrorisme ont été occultés par le procureur.

Les manifestations nocturnes se sont succédé pendant quatre nuits le long de la clôture de sécurité qui isole la bande de Gaza. Mardi soir, de nombreux manifestants se sont une nouvelle fois rassemblés en plusieurs points, sous le couvert de nuages de fumées de pneus incendiés. Les militaires israéliens ont ouvert le feu sur un Palestinien qu’ils ont accusé d’avoir voulu cisailler la clôture de sécurité.

Abtin Parsa, alors âgé de 16 ans, a été arrêté en 2014 pour un discours anti-islamique et anti-étatique dans son lycée de la ville de Zarqan. Torturé en prison, Abtin a continué à subir des pressions après sa libération, ce qui l’a obligé à se réfugier en Grèce en 2016. Le régime iranien a demandé à la Grèce qu’elle lui livre Abtin. Celui-ci a obtenu un asile politique de 3 ans en 2017. La même année, Abtin Parsa a rejoint le mouvement de résistance en Grèce, en particulier les luttes des migrants. En juillet 2018, il a été arrêté et torturé par des policiers grecs qui lui ont brisé des vertèbres. En novembre 2019, sa résidence est perquisitionnée lors de l’opération de la police antiterroriste contre l’organisation Autodéfense Révolutionnaire. En mars 2020, il Parsa a été arrêté pour « terrorisme » et son statut de réfugié politique est révoqué.

Abtin Parsa parvient alors à quitter la Grèce et demande l’asile politique aux Pays-Bas. En avril 2021, il est arrêté par des policiers néerlandais et accusé d’avoir organisé un soulèvement de migrants. Il risque pour cela risque 5 ans de prison. Le 8 juillet, l’État néerlandais a rejeté la demande d’Abtin concernant l’arrêt de sa procédure d’extradition vers la Grèce et a décidé de l’extrader vers la Grèce. Le risque est qu’une fois extradé en Grèce, Abtin soit livré à l’Iran. Pour en savoir plus

Abtin Parsa

 

Touché par un tir de l’armée israélienne en marge d’une manifestation à Gaza la semaine dernière, Omar ­Hassan­ Abu Al Nile, 12 ans, est décédé samedi 28 août. Les Gazaouis manifestent régulièrement contre le blocus que leur impose Israël, la puissance occupante. Samedi, 11 personnes ont encore été blessées lors d’affrontements avec les forces israéliennes. Un tireur d’élite israélien a succombé à des blessures infligées il y a neuf jours par des tirs en provenance de la bande de Gaza. Ce sniper de la police aux frontières avait été blessé le 21 août près de la barrière frontalière isolant Gaza, lourdement gardée par l’armée israélienne. Ce 21 août, une quarantaine de Palestiniens avaient été blessés par des tirs israéliens lors des heurts, dont deux sont décédés des suites de leurs blessures.

Manifestation à la frontière de Gaza

L’armée d’occupation israélienne a blessé 14 manifestants palestiniens, mercredi, lors de la répression d’une marche populaire près de la barrière frontalière à l’est de Khan Younès dans le sud de la Bande de Gaza. Parmi eux cinq ont été blessés par balles réelles, deux avec des balles en caoutchouc et sept ont été asphyxiés par du gaz lacrymogène. Des milliers de Palestiniens avaient participé à la fête populaire « l’épée de Jérusalem », le nom attribué à la résistance contre la récente agression israélienne contre la Bande de Gaza, qui avait duré 11 jours au mois de mai dernier.

Samedi et dimanche dernier, plus d’une trentaine de militants palestiniens ont été arrêtés à Ramallah par l’Autorité palestinienne, emmenés au commissariat. Parmi eux, des poètes, des écrivains, d’anciens prisonniers, des architectes ou des cinéastes, des syndicalistes et des défenseurs des droits de l’homme. Ils ont participé ou tenté de participer à des manifestations de protestation contre l’assassinat politique du célèbre militant palestinien, Nizar Banat, battu à mort par les services de sécurité palestinien fin juin (voir notre article). Parfois, les arrestations ont eu lieu avant même que le rassemblement commence ; ou ont visé des personnes qui venaient seulement en soutien à leurs collègues arrêtés la veille, devant le commissariat. Selon les avocats des personnes arrêtés ce week-end, certains ont été relâchés, sous caution – on parle ici d’une vingtaine de personnes – D’autres ont vu leur détention étendue, inculpés au motif de « rassemblements illégaux », « diffamation des autorités » ou « incitation au conflit sectaire ».

Manifestation d’hommage à Nizar Banat

 

Un adolescent palestinien a été tué, ce mardi, par des tirs de l’armée israélienne durant des heurts dans le camp de réfugiés de Balata dans le nord de la Cisjordanie. Imad Khaled Saleh Hashash, 15 ans, a été blessé par balle à la tête et a succombé à ses blessures à l’hôpital de Naplouse. L’armée israélienne a ouvert le feu lors d’une opération dans le camp de Balata, le plus grand de Cisjordanie occupée.

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