Des centaines de Papous ont fui leurs foyers suite à une opération militaire dans les hautes terres de Papouasie. La répression a eu lieu près de Grasberg – la plus grande mine de cuivre et d’or du monde. Le 7 janvier, des centaines de policiers et de soldats indonésiens ont pris d’assaut le village d’Utikini, suite au meurtre de deux officiers de police et d’un agent de sécurité de la mine. Des villageois ont rapporté que 116 Papous ont été arrêtés, dont 48 femmes et 3 enfants. Nombre d’entre eux ont été interrogés et torturés par la police. 12 sont toujours en garde à vue. Un villageois a reçu deux balles dans les pieds afin ’qu’il se tienne tranquille’. Les soldats et la police ont incendié des maisons et des tentes appartenant aux membres des tribus dani, amungme, damal et moni.

La police aurait trouvé que de nombreux villageois détenaient des tracts en faveur de l’indépendance papoue. De telles manifestations d’expression politique peuvent être dangereuses en Papouasie occidentale, où des Papous sont actuellement emprisonnés jusqu’à 15 ans pour avoir levé le drapeau indépendantiste. Lors d’une conférence de presse, le 7 janvier, un chef de la police indonésienne a déclaré : ’J’ai ordonné [aux policiers] de brûler les maisons des habitants du village d’Utikini. Cela a été fait délibérément afin de briser le mouvement [indépendantiste]. Je les anéantirai.’ Cet incident survient quelques semaines seulement après l’assassinat mortelle de cinq adolescents papous par des soldats et la police.

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Hoshino Fumiaki a été arrêté en 1975 pour son rôle présumé dans la mort d’un agent de police lors d’une manifestation à Shibuya (Tokyo) le 14 novembre 1971 contre un traité qui rendait permanent les bases militaires américaines à Okinawa. C’était pendant la guerre du Vietnam et les bases à Okinawa étaient directement impliquées dans l’effort de guerre américain (c’est à Okinawa qu’était principalement stocké le napalm). Un manifestant avait aussi trouvé la mort dans les violents affrontements qui eurent lieu à cette occasion. De nombreuses personnes avaient été arrêtées et la police avait lancé des recherches pour en arrêter d’autres, dont plusieurs étaient passé à la clandestinité.

Arrêté et jugé au moment où plusieurs membres de la gauche révolutionnaire (notamment de l’Armée Rouge) étaient jugés, et où les autorités japonaises voulaient faire des exemples, la peine de mort a été requise contre lui. Le verdict s’est reposé uniquement sur des témoignages qui ont été refusés ou rétractés, et une pétition signée par 120.000 personnes a dénoncé les poursuites contre Hoshina. Il a finalement été condamné à 20 ans en 1979. Le procès d’appel s’est soldé en 1980 par une condamnation à la perpétuité. Les nombreux comités de soutien à Hoshino demandent un nouveau procès – mais les demandes ont été rejetées deux fois. Les comités ont aussi entamé des poursuites contre l’État japonais pour que toutes les pièces du dossier soient rendues publiques et pour améliorer les conditions de détention (Hoshino est détenu à la prison de Tokushima ou il n’y a pas de chauffage).

Manifestation pour Hoshino Fumiaki

Manifestation pour Hoshino Fumiaki

La NPA a reporté la libération de trois membres de la police capturés les 12 et 16 novembre dernier dans la province de Surigao del Norte. La NPA a accusé les autorités militaires et locales pour ne pas accepter de conditions de libération. La NPA demandait une suspension des opérations militaires et policières jusqu’au 19 janvier pour procéder à la libération.

Mme Zhou Xiuyun, 47 ans, s’était déplacée avec son mari sur un chantier de la ville de Taiyuan (province du Shanxi), pour exiger plus de 20.000 yuans (2.600 euros) de paiements en retard dus à son fils. Les forces de l’ordre étaient brutalement intervenues, un policier saisissant la femme par le cou et la plaquant au sol puis l’amenant inconsciente dans le commissariat local où elle est décédée. Pendant ce temps, son mari et son fils y étant passés à tabac. Le père aurait notamment eu quatre côtes cassées.

La diffusion d’une vidéo de l’arrestation brutale de Me Zhou Xiuyun a fait scandale en Chine et contraint le Bureau de sécurité publique de Taiyuan à annoncer la suspension des policiers en cause. Cette affaire a grimpé lundi en tête des sujets les plus débattus sur Sina Weibo, l’équivalent chinois de Twitter, juste après la disparition de l’avion d’AirAsia. Les travailleurs migrants, véritables citoyens de seconde zone en Chine, sont particulièrement victimes des abus policiers.

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Le réveillon de Noël a été émaillé d’affrontements entre des manifestants et la police à Hong Kong. Cette dernière a annoncé, jeudi 25 décembre, avoir procédé à une dizaine d’arrestations. Les forces de l’ordre ont fait usage de sprays au poivre et de bâtons pour disperser les protestataires. Il s’agit des premiers incidents depuis l’évacuation des barricades et des villages de tentes érigés par le mouvement Occupy Central et les fédérations d’étudiants. Dix hommes et deux femmes âgés de 13 à 43 ans ont été interpellés pour violences sur représentant de l’ordre, résistance à un représentant de l’ordre et troubles à l’ordre public notamment.

Les chaînes de télévision ont diffusé des images des affrontements où l’on voit des manifestants plaqués au sol. Deux policiers ont également été blessés. D’autres protestataires s’étaient réunis dans le quartier de Causeway Bay, autre gros point de blocage évacué la semaine dernière, en brandissant des parapluies jaunes, accessoire utilisé pour se protéger des projections de gaz au poivre devenu l’emblème de leur mouvement.

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Une femme a été tuée lundi en Birmanie lors d’une manifestation contre une mine de cuivre chinoise controversée. La police a ouvert le feu quand les populations locales ont tenté d’empêcher les employés chinois de la compagnie d’ériger des clôtures près de la mine située dans la ville de Monywa, dans le nord-ouest du pays.

Lors des affrontements, certains manifestants auraient utilisé des frondes pour bombarder les ouvriers et auraient également brièvement détenu dix membres du personnel. Les villageois s’opposent à cette mine qui aurait été construite sur leurs terres par une entreprise chinoise associée à une groupe liée à l’armée birmane et ils dénoncent les risques environnementaux du projet. D’après les médias d’Etat, neuf manifestants et 11 policiers ont également été blessés pendant les affrontements.

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Dans le cadre de la trêve de Noël, la NPA va procéder à la libération sans condition de plusieurs de ses prisonniers: trois policiers et un milicien gouvernemental dans les villes de Malimono et Alegria (Surigao del Norte) et dans la ville de Bayugan (Agusan del Sur) ; deux soldats et une autre milicien à Bukidnon; et deux soldats à New-Corrella (Davao del Norte).

Le gouvernement philippin a décrété la traditionnelle trêve de Noël avec la NPA ce mardi en annonçant la suspension des activités de contre-guérilla du 18 décembre au 18 janvier. La NPA ne devrait pas tarder à communiquer son acceptation de la trêve – comme elle l’a faite toutes les années précédentes.

L’incident s’est déroulé à Enarotali, la capitale du district de Paniai. Quatre personnes officiellement, parmi lesquelles trois lycéens, ont été tués par balles. Les activistes locaux accusent la police d’avoir ouvert le feu sur la foule. Selon le récit de plusieurs habitants, l’affrontement entre les manifestants et la police faisait suite à des heurts, qui s’étaient déroulés la veille au soir entre un groupe d’adolescents et des militaires. Les jeunes s’en seraient pris à un militaire, qui conduisait une moto, phares éteints. Ce dernier serait ensuite revenu, accompagné par un groupe d’hommes. Ils auraient alors agressé une jeune garçon de douze ans, qui travaillait à un poste de contrôle. Depuis plusieurs années, la province de Papouasie occidentale, une région riche en ressources naturelles mais sous-développée économiquement, est le théâtre d’affrontements sporadiques entre les forces de sécurité indonésiennes et des rebelles armés, opposés au gouvernement de Jakarta.