Trois militants de YDG (Nouvelle Jeunesse Démocratique) de la ville de Mersin en Turquie viennent d’être condamnés à des peines de prison pour leur participation à la campagne de YDG en soutien à l’autodéfense armée des villes kurdes lors des massacres de l’armée turque en 2015. Ces peines vont de 1 an à 4 ans de prison.

Affiches de la campagne YDG

Affiches de la campagne YDG

Nous relayons ci-dessous la déclaration des YPG International suite à l’offensive militaire turque contre le canton d’Afrin :

Il y a quelques jours, l’armée turque a franchi la frontière syrienne pour lancer une attaque contre la région d’Afrîn.
Le régime AKP-MHP accuse grossièrement le PYD de régner par la terreur, alors que contrairement à la Turquie, tous les partis politiques sont légaux et qu’il n’y a pas un seul prisonnier politique au Rojava (combien dans les prisons turques ?).
Ils accusent aussi de façon grossière le YPG de se battre aux côtés de Daesh (!) alors même que l’État turc soutient toujours Daech contre YPG.
Les allégations turques sont préjudiciables et ne parviennent pas à cacher leur objectif réel: empêcher toute forme de démocratie pour les peuples de Syrie, détruire toute forme d’autonomie pour le peuple kurde et contrôler la région à travers les gangs réactionnaires qu’ils parrainent.
Le Tabur International YPG continuera à se battre pour la révolution, à la défense de TOUS ses ennemis. C’est pourquoi certains de nos camarades se sont rendus dans la région d’Afrin pour stopper l’agression turque, tandis que les autres ont décidé de poursuivre la lutte contre Daech sur le front sud.
Erdoğan a fait une terrible erreur en attaquant Afrîn. La résistance des YPG/YPJ continuera jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul soldat turc sur la terre syrienne. Cela sera leur Viet-Nam. Afrîn sera la tombe du régime AKP-MHP.

Ils ne passeront pas !

Bijî berxwedana YPG-YPJ!
Bijî piştgiriya enternasyonalist!

Egalement l’intervention vidéo du TKP/ML TIKKO Rojava engagé dans la résistance aux cotés du Bataillon International de Libération (sous titres anglais et français) :

Combattants des YPG International

Combattants des YPG International

Au cinquième jour de l’opération des forces turques et des islamistes syriens poursuivent contre le canton kurde d’Afrin, en Syrie, il ne fait pas bon critiquer ce nouvel engagement militaire d’Ankara. Depuis ce week-end, plus de 90 de personnes ont déjà été arrêtées par la police à travers le pays, soupçonnées de faire de la « propagande », via les réseaux sociaux, pour les combattants kurdes des YPG qui défendent actuellement Afrin. Parmi les interpellés, entre autres, des journalistes, des activistes de l’Association des droits de l’homme (IHD) qui avait dénoncé l’opération, mais également plusieurs membres du Parti démocratique des peuples, le HDP. La formation d’opposition avait organisé des manifestations contre l’opération militaire à Istanbul et Diyarbakir, manifestations interdites et violemment dispersées.

L'écrivaine et militante des droits de l'homme Nurcan Baysal, arrêtée dimanche soir à son domicile

L’écrivaine et militante des droits de l’homme Nurcan Baysal, arrêtée dimanche soir à son domicile

Dossier(s): Archives Turquie-Kurdistan Tags:

L’État turc a lancé hier soir sa plus vaste opération contre le Rojava depuis le début de la guerre de Syrie. Elle vise à attaquer le Canton d’Afrin et à confier son occupation à Hayʼat Tahrir al-Sham, l’Organisation de Libération du Levant, anciennement connu comme « Jahbat Fateh al-Sham », « Front Al Nosra » ou Al Qaeda. Des dizaines de F-16 turcs ont pilonnés la région pendant plusieurs heures, frappant zones civiles, quartiers militaires et dépôts de carburant. La majorité des victimes kurdes sont civiles jusque là, une vingtaine selon les dernières communications officielles.

La menace turque plane depuis plusieurs années sur le Rojava, mais la Turquie était militairement limitée car ne pouvant utiliser son aviation sur place. Une no-fly zone était auparavant appliquée par la Russie, protectrice du régime, mais la récente détérioration des relations diplomatiques entre l’administration du Rojava et le régime a précipité un statut quo de la part de la Russie. Le régime avait demandé la semaine dernière aux YPG/YPJ qu’ils se retirent des zones pétrolières de Deir Ezzor (dans l’est du pays) et confient la gestion de la frontière nord de la Syrie à l’Armée Syrienne Arabe, deux demandes qui auraient été rejetées par l’administration du Rojava. Les YPG/YPJ et les QSD (Forces Démocratiques Syriennes) ont annoncé avoir lancé une opération pour empêcher l’envahisseur turc d’occuper les villages frontaliers. La Turquie a déclaré officiellement que ces forces étaient rentrées à Afrin, mais les YPG ont déclaré avoir repoussé leurs forces.

Une manifestation de solidarité avec Afrin aura lieu demain lundi 14h à 16h (et pas 11h) à Bruxelles, Rond-Point Schuman.

Voir la carte interactive sur le site des Amitiés Kurdes de Bretagne.

Situation à Afrin le 21 janvier.

Situation à Afrin le 21 janvier.

Sur cette vidéo, on peut voir un tank turc frappé par un projectile:

Un rassemblement a eu lieu hier à Bruxelles pour dénoncer un des derniers décrets-loi promulgué par Erdoğan qui rétablit le port de l’uniforme obligatoire dans les prisons. Les prisonniers ont commencé la résistance contre cette mesure à laquelle ils avaient résisté dans le passé par de dures luttes au cours desquelles des prisonniers avaient perdu la vie. Cette pratique de déshumanisation dans les prisons, “à l’américaine”, comme aime à le souligner Erdoğan s’étendra aux prévenus et, pour la première fois, aux femmes. Les premiers prisonniers politiques à qui on a voulu imposer l’uniforme, İlker Altundal et Gökhan Keskin, ont refusé de le porter et se sont fait agresser par les gardiens.

Dans les années '70, les militants accusés d'appartenir au Parti-Front Révolutionnaire de Libération du Peuple refusant l'uniforme comparaissent en sous-vêtements devant le tribunal

Dans les années ’70, les militants accusés d’appartenir au Parti-Front Révolutionnaire de Libération du Peuple refusant l’uniforme comparaissent en sous-vêtements devant le tribunal

Le dimanche 24 décembre, alors que le parlement turc était en vacances, Recep Tayyip Erdogan et son gouvernement a confirmé avec un premier décret (n°695) le limogeage de 2756 fonctionnaires (policiers, militaires, universitaires) en raison de prétendus liens avec des organisations « terroristes » et ordonné également la fermeture de 17 institutions, dont deux journaux et sept associations. Avec le deuxième décret (n°696), Erdogan accorde l’immunité à tous les civils, quelle que soit la nature de leurs actes, dès lors qu’ils agissent au nom de l’antiterrorisme ou pour prévenir une tentative de renversement du gouvernement. Plusieurs partis d’opposition et des représentants civils ont réagis a ce nouveau décret qui dénoncent le sentiment d’impunité que ce décret donnera et ouvrira la voie à des violences extrajudiciaires contre des personnes accusées d’être liées au putsch manqué l’an dernier mais sera surtout la porte ouverte à toute attaque contre des membres de l’opposition.

Le porte-parole de l’AKP a précisé que l’immunité conférée par le décret était rétroactive et le texte ne s’appliquerait qu’aux personnes ayant empêché le coup d’État le 15 et 16 juillet 2016. Mais cette précision n’apparaît pas dans le texte qui stipule que l’immunité sera octroyée aux civils qui empêcheront le « prolongement » du coup d’État de 2016. Depuis 2016, les milices privées (proches de l’AKP) prospèrent dans les rues du pays tels les « Foyers ottomans » -milice islamo-nationaliste- et l’organisation « Restons frères, Turquie » aussi appelée « la milice d’Erdogan», une organisation dirigée par une proche de la famille Erdogan. Dans la crainte d’un nouveau coup d’État, Erdogan travaille étroitement avec Sadat, une société privée qui entraîne des militaires et des services de sécurité et dont le fondateur, le général de réserve Adnan Tanriverdi, a été nommé conseiller militaire du président quelques semaines après le putsch de 2016.

Miliciens au salon de l'armement à Istanbul

Miliciens au salon de l’armement à Istanbul

Dossier(s): Archives Turquie-Kurdistan Tags:

Deux soldats turcs ont été tués hier lundi dans une attaque menée par des guérilleros du PKK dans le district de Şemdinli (province de Hakkari). L’attaque a fait également un blessé dans les rangs des forces turques. Par ailleurs, un soldat turc a été tué dimanche et deux autres ont été blessés dans le nord de l’Irak. Le porte-parole de l’armée turque affirme que ces pertes ont été dues à l’explosion accidentelle d’une grenade.

Opération anti-guérilla dans la province kurde d'Hakkari

Opération anti-guérilla dans la province kurde d’Hakkari

Cinq personnes ont été tuées et 96 autres blessées mardi dans des manifestations survenues dans la région semi-autonome du Kurdistan irakien, suite à un vaste mouvement de colère contre les salaires impayés et la corruption. Le plus lourd bilan a été enregistré dans la ville de Rania, dans la province de Souleymanieh, où les forces de sécurité ont ouvert le feu sur la foule et employé des gaz lacrymogènes lorsque des manifestants ont mis le feu aux bureaux de plusieurs partis kurdes. Les heurts ont fait cinq morts et 80 blessés.

Des affrontements se sont également produits dans la ville de Souleymanieh, où les forces de l’ordre ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. A Koysinjaq, les manifestants ont mis le feu au bureau du maire ainsi qu’au siège du Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani). A Kifri, des centaines de manifestants ont pris le contrôle du siège du même parti après avoir jeté des pierres sur le bâtiment. Exaspérés par la détérioration de la situation économique après le référendum d’indépendance du 25 septembre initié par Barzani, les protestataires avaient incendié la veille les permanences du PDK, de l’UPK, du parti Goran, de l’Union islamique et du Groupe islamique à Piramagroun, à 30 km de Souleimaniyeh

Scène d'émeute au Kurdistan irakien

Scène d’émeute au Kurdistan irakien